Mesa s/ Montcompte (banlieue de Phoenix) : 5 187 km

NOUVEAU-MEXIQUE / ARIZONA – 5 187Km (distance cumulée depuis Miami (Floride)…)

  • 9 Mai : El Paso West – El Paso East ; 32 km ; D+ 200m
  • 10 Mai : El Paso East – Columbus ; 113 km ; D+ 241m
  • 11 Mai : Columbus – Hachita ; 74 km ; D+ 343m
  • 12 Mai : Hachita – Lordsburg ; 85 km ; D+ 262m
  • 13 Mai : Lordsburg – Duncan ; 63 km ; D+ 65m
  • 14 Mai : Duncan – Bylas ; 124 km ; D+ 343m
  • 15 & 16 Mai : Bylas – Globe ; 77 km ; D+ 756m
  • 17 Mai : Globe – Superior ; 45 km ; D+575m
  • 18 Mai : Superior – Mesa ; 84 km ; D+142m

 

Depuis début mai, on se tape des températures caniculaires. Souvent autour de 40°C. Comme on était on fin fond de Big Bend, en plein désert, on pensait que ça irait mieux en rejoignant El Paso. Et bien que nenni. Il fait toujours une chaleur à crever et pour une raison inconnue, alors qu’avant le vent alternait entre est et ouest, il est maintenant constamment d’ouest. C’est-à-dire dans notre tronche.

 

Pierrot, 9h53 : Le vélo, c’est comme la piscine, c’est super bien pour connaître les départements…

 

Nos cartes Adventure Cycling préconisaient de passer par le Emory Pass à 8228 pieds. Comme la montagne n’est pas vraiment notre terrain de prédilection, nous décidons de la contourner. Sur le site internet d’Adventure Cycling, ils déconseillent fortement cette option car cette route qui longe la frontière mexicaine est vraiment loin de tout, complètement paumée. Bref, il ne faut pas se louper au niveau de l’approvisionnement en bouffe, et encore moins en eau.

 

Nous quittons donc El Paso à 5h du matin alors qu’il fait encore nuit noire pour rouler le plus longtemps possible à la fraiche. D’ailleurs, on n’aura même pas vu le panneau d’entrée du Nouveau Mexique, tellement il faisait noir.

Mais comme on est malin, on prendra la photo quatre jours après, en sortant de l’état.

 

L’étape n’est pas des plus simples puisqu’on doit rejoindre Columbus 115km plus loin. Entre les deux, rien, nada, nib … Le désert, le vrai. Pas une maison, pas de traces de vies humaines à part quelques voitures qui nous doublent de temps en temps. C’est le paradis des Jackrabbit (entre le lapin et le lièvre), il en sort de partout. On voit également un coyote, et un lynx (mais écrasé, lui) sur le bord de la route.

La pause de midi, on la passe agglutiner tous le deux sous un acacia tout rabougri pour essayer de trouver de l’ombre. On dévore nos deux hot dog qu’on avait achetés la veille dans une station service. Il fait 42°C, horrible.

L’après midi, le vent est de plus en plus fort et on l’a de face. On voit  de temps en temps ces colonnes de poussière qui s’élèvent vers le ciel en tourbillons. Elles ont parfois la mauvaise idée de couper la route au moment où on passe. Horrible, on a plein de poussière entre les dents.

 

Les genoux commencent à crier au secours. On a fini nos cinq gourdes d’eau. Le vent nous assèche les lèvres, la gorge, le nez. On en chie, mais on finit par arriver à Columbus. On se rue dans le premier restau venu pour s’avaler un demi litre d’eau chacun et des sodas bien frais.

On devait initialement camper dans le state park de Pancho Villa puisque le bougre a entrepris un raid sanglant sur le secteur en 1912. Je vous renvoie à Wikipedia si vous voulez en savoir plus. On est trop crevé. Pas envie de planter la tente sous le cagnard et de cuisiner dans la poussière soulevée par le vent. Tant pis pour le portefeuille, on saute sur un Bed and Breakfast. Le papito qui tient l’établissement et dont j’ai oublié le nom est franchement sympathique.

 

Moi je le connais son nom… Il est écrit sur la carte qu’il nous a filée ! Il s’appelle Philip SKINNER !!!

 

Je ne sais pas si il est divorcé ou veuf, mais on sent bien qu’il ne va pas nous lâcher comme ça et qu’il tient à tailler la bavette. En tout cas, ça se voit qu’on est au Nouveau Mexique et qu’on a quitté le Texas, j’arrive à nouveau à comprendre les gens. Il nous propose donc de nous emmener au Mexique ce soir puisque nous sommes à un jet de pierre de la frontière. On passe donc une soirée bien sympa à Palomas en mangeant dans un restau mexicain.

Le lendemain, on se réveille aux aurores pour profiter de la fraicheur. Le papito fait la grimace en voyant les prévisions des vents pour la matinée. Ouais, on sait, nous non plus, nous ne faisons pas les fiers. Du coup, il nous donne son numéro de téléphone, et surtout, qu’on n’hésite pas à l’appeler si on a un problème, il viendra nous chercher. Alors certes, l’étape est plus courte, puisqu’elle ne fait QUE 72 kms, mais le profil est franchement montant et un vent terrible digne de ceux qu’on a pu avoir en Patagonie. En plus, on avait trop rien prévu pour la pause de midi. Dans un enthousiasme délirant, on espérait pouvoir rejoindre Hachita pour le déjeuner. Tu parles, le vent nous scotche sur la route. Sur les parties plates, on roule à 10km/h. C’est pas terrible pour le moral. Epuisés, on s’arrête au bord de la route en essayant de trouver un endroit sans trop d’épineux pour ne pas crever nos pneus. On bâfre un fond de paquet de chips, du pain et des saucisses en boite froides et une barre énergétique toute fondue.

 

Alors, la saucisse en boîte, normalement, c’est pour dépanner. On les fait quand il n’y a plus rien d’autre, en ajoutant beaucoup d’épice, de l’oignon, et éventuellement de la sauce tomate, et ça accompagne des pâtes. Hé ben… c’est pas bon… Mais alors froides, sorties de la boîte, avec leur petit jus qui pue, c’est carrément dégueulasse ! Pour ceux qui veulent essayer quand même, je vous conseille d’accompagner ça avec une Arrogant Bastard… Huuuuuum !

Au bout de 6 heures de pédalage, on arrive finalement à Hachita. Un bled au milieu de nulle part habité par 40 âmes, comprenant une église, une poste et une station service qui fait épicerie.

On s’y rue pour acheter des bouteilles de Gatorade. C’est trop bien le Gatorade pour la réhydratation. Je taille la bavette avec la patronne qui s’émerveille de mon bronzage de jambes et pense que j’ai une vingtaine d’années. Hihihihi, flatteuse va.

 

Béa ne précise pas que, malheureusement, la dame était aveugle… La pauvre…

Bref, je lui demande où on peut passer la nuit, et elle nous indique un endroit où on peut planter la tente. A nouveau pas envie, pas envie d’avoir chaud, pas envie de patasser dans la poussière. Je lui demande si quelqu’un loue des chambres sur Hachita. Elle me répond que non, mais ça serait une bonne idée … Tu m’étonnes. Finalement, elle passe un coup de téléphone et on nous met à disposition le centre communautaire. Nous voilà au frais dans une sorte de salle des fêtes, à l’abri du vent avec un chiotte, de l’eau, une cuisine, du wifi. L’hospitalité dans le désert, ça n’a pas de prix.

Ah ben si finalement, ça a un prix. Ce n’est qu’en partant le lendemain matin à 6h30 qu’on verra sur la porte le tarif affiché de 10 dollars par personne. Ce qui reste quand même honnête.

 

7 minutes sur l’épaule et dans la tête d’un Terr’Ailleurs

 

… Gard… Vache, elle a l’air plus sévère celle là ! On est à quoi là ? 6%, 7% ?… Haute Garonne… Nom de Zeus, putain de point de contracture à la cuisse ; ça va finir par claquer. Quelle idée à la con le vélo. … Gers… Don’t say when… Say this is it… Don’t say later… No don’t say then… Just say yes! Do it now! Let yourself go!… Gironde… Pute ! Combien y fait maintenant ? Merde ! 48° au soleil ! Ca craint putain ! On va y laisser notre peau. … Hérault… La Tristitude, c’est quand t’as l’impression d’être un poulet au four. Non. C’est nul ça. Putain ce que j’ai soif. … Ille-et-Vilaine… Merde ! Elle finit jamais cette montée ou quoi ? Il me reste combien d’eau dans ma gourde ? Gloup… Putain, elle est presque vide. … Indre… Nom d’une bite ! Béa a l’air d’avoir un coup de moins bien, je suis en train de la rattraper ou quoi ? Oh putain ! Ca va mieux moi ! Je vais remettre un peu les gaz ! … Indre-et-Loire…

Ca y est, je lui ai recollé à la roue ! Putain ! C’est la 2ème ou 3ème fois du voyage ? Trop fort le gars ! Elle va être trop dégoûtée ! … Isère… Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Just say yes !!! J’espère qu’on va pouvoir trouver une bouteille de pinard, ça fait bien 3 jours qu’on n’a pas pris l’apéro. … Jura…

 

  • Sans déconner ! Tu peux pas faire ça dans ta tête ! Ca fait 4 fois que tu fais le tour de tes putains de départements !
  • Ouais ! Chaque fois qu’on grimpe d’un mètre ! Sauf les 5 derniers de la centaine ! Donc, si on a fait 4 fois le tour… Jura… On a grimpé… combien ???
  • Tu me fais chier !
  • On a grimpé ?… On a grimpé ?…
  • On a grimpé 339 m ! Non attends ! Merde ça change… Les Landes ! On a grimpé 340 m !
  • Casse-toi…

 

… Loir-et-Cher… Comprends pas qu’on puisse passer à côté d’une bonne occasion comme ça d’apprendre les départements. C’est quand même super utile. J’en étais sûr qu’elle serait dégoûtée que je la rattrape. … Loire…

Depuis que nous sommes entrés en Arizona, nous avons maintenant 9 heures de décalage avec vous.

Non pas que nous ayons encore franchi un nouveau fuseau horaire, mais simplement par le fait que l’Etat n’applique pas l’heure d’été et à cette période est donc à l’heure de la Californie et non pas du Nouveau Mexique. Ca commence à devenir un peu compliqué ces histoires d’heure. Du coup, quand on a passé la frontière, je me suis trompée de sens, ce qui nous a valu de manger notre premier repas arizonien à 10h30 en pensant qu’il était 12h30. Je me disais bien aussi qu’il n’y avait pas grand monde dans le restau. On notera qu’il y avait quand même des gens attablés à cette heure là. C’est super pratique les USA pour des cyclistes. Tu peux manger à n’importe quelle heure, ils servent tout le temps.

Les villages traversés sont souvent glauques. Beaucoup de commerces sont fermés, des maisons à l’abandon. Ca sent le taux de chômage très élevé dans le secteur. Il faut dire qu’il n’y a aucune industrie. Au niveau tourisme, à part quelques barjots qui traversent la zone de temps en temps… Il y a quelques grosses fermes qui fournissent la majorité de l’emploi local.

Les jours de pédalage se succèdent sous une chaleur étouffante. Tout le monde fronce le nez quand on leur dit qu’on traverse l’Arizona en vélos et nous disent : « mais, il fait trop chaud ». Sans déconner … Les températures tournent autour de 35 et 40. Du coup, on se lève vers 5h00, le soleil n’est pas encore levé.

On profite alors de la fraicheur (12°C). Le but étant d’atteindre l’étape suivante au plus tard à midi car après c’est la vraie fournaise et en général le vent d’ouest se lève.

 

Euh… 12°, c’est au réveil alors… parce qu’à 8h00 il fait déjà entre 30 et 35°…

 

A Phoenix, c’est encore bien pire car nous ne sommes plus du tout en altitude. Nous devons donc rejoindre la montagne californienne le plus rapidement possible pour arriver à San Diego avant de finir grillés comme deux vieilles saucisses dans le désert d’Arizona.

 

Réunion annuelle de l’USA-QVFCC où l’on apprend de roués rouages étasuniens…

 

  • Organisateur : Bien, je déclare ouverte le 34ème congrès annuel de l’Union des Salopards d’Automobilistes – Qui Veulent Faire Chier les Cyclistes. Comme d’habitude, nous allons commencer par la remise des prix…
  • Représentant du Mississipi :WHAOOOOU ! Des prix ! Trop d’la balle ! J’adore les prix ! J’suis sûr d’en gagner encore ! Ca déchire !
  • Organisateur : … Oui… Effectivement, le Mississipi gagne des prix tous les ans, mais s’il vous plait, Monsieur… euh…
  • Représentant du Mississipi : Régis ! J’ai bon ?
  • Organisateur : … Oui… Très bien, Monsieur… Régis… Mais laissez la cérémonie se dérouler, s’il vous plait.
  • Régis : Pas d’lézard Babar ! C’est tipar.
  • Organisateur : … Bien. Nous commencerons donc par le prix de l’Effort Collectif, décerné, cette année à l’état de la Floride dans son intégralité pour un accroissement considérable de la circulation sur tous les axes principaux !

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!!

  • Organisateur : Je vous signale, en passant, que le taux de surdité des « cyclistes »…

HOU ! HOOOOUUU ! HOU ! HOU LES CYCLISTES ! HOOOOUUUUU !!!

  • … que leur taux de surdité, donc, a doublé cette année en Floride ! Sans compter qu’il y a eu 1,4 fois plus d’accidents mortels !!!

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!!

  • Organisateur : Passons maintenant au prix de la chaussée dégueulasse… C’est le Sud-Ouest du Texas qui l’avait eu l’année dernière, malheureusement pour eux, toute leur chaussée est dégueulasse, la shoulder (le bas côté), mais aussi la route principale, même si elle l’est moins… Il est vrai que cela offre l’avantage de faire chier les « cyclistes »…

HOU ! HOOOOUUU ! HOU ! HOU LES CYCLISTES ! HOOOOUUUUU !!!

  • … mais cela pénalise aussi, malheureusement, les Automobilistes. Le prix est donc décerné, cette année, au Mississipi !

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!!

  • Régis : WAAAAOOOOOOOOU ! Extra ! Ca déchire ! Mais je comprends pas… Moi aussi la route est tout aussi dégueulasse que la shoulder…
  • Organisateur : Ha oui ! Mais vous, vous avez eu la bonne idée de mettre des nids de poules sur la shoulder ! Bravo !

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!!

  • Organisateur : Le prix de l’inventivité, désormais ! Rappelons que la plus grande réussite de ce prix remonte à 6 ans maintenant, quand le Sud de l’Alabama avait eu l’idée géniale de placer les bandes rugueuses, non plus sur le bord de la route mais sur la shoulder…

  • … ce dispositif empêche les cyclistes de rouler…

HOU ! HOOOOUUU ! HOU ! HOU LES CYCLI…

  • STOP !!!! VOS GUEU… euh… oui… enfin, voilà… j’aimerais qu’on avance un peu maintenant, c’est bon avec les cyclistes…
  • Régis : HOU ! HOOOOUUU ! HOU ! HOU LES CYCLISTES ! HOOOOUUUUU !!!
  • Organisateur : Sécurité ! Virez moi ce con…

 

  • Organisateur : Je disais donc que ce dispositif empêche les… CYCLISTES ! JE NE VEUX RIEN ENTENDRE !… de rouler à 2 de front ; les empêche d’aller sur la route principale ; et surtout ! quand la shoulder se rétrécit, les empêche de faire le moindre écart sans quoi il se font secouer comme de vieilles merdes !!!

HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !

  • … euh… excusez-moi, je m’emballe. Toujours est-il que cette année, le prix de l’inventivité pour faire chier les cyclistes est décerné à l’ensemble des états du Sud qui suivent la Southern Tier et qui ont eu plusieurs idées géniales ! Soit de mettre la bande rugueuse AU MILIEU de la shoulder ! Excellent ! Soit de mettre une bande rugueuse de LA MEME TAILLE que la shoulder !!! Génial ! Soit de faire disparaître régulièrement la shoulder pour obliger le cycliste à traverser sans arrêt la bande rugueuse !!! Phénoménal ! Bravo à tous !

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!!

  • Organisateur : Enfin ! Enfin ! Enfin, le plus attendu ! Le grand prix de l’état qui fait le plus chier les cyclistes ! Ah ! Cette année, il n’y a pas eu photo ! Il n’y a pas eu match, comme on dit ! Cette année, avec des chaussées globalement dégueulasses, MAIS UNIQUEMENT LES SHOULDERS ! Avec des bandes rugueuses reprenant les 3 catégories précédemment citées. Avec – EXCLUSIVITE AUX USA – des Automobilistes se comportant à 50% comme des gros bâtards de fils de putes en serrant la gueule le plus possible aux cyclistes ! Et avec cet extraordinaire petit plus : LA SHOULDER CRAQUELEE !!! La shoulder craquelée ! Ce bitume qui a explosé et qui forme comme de petits ralentisseurs tous les 3 mètres ! Oh putain ! Ce que c’est bon ça !!! Ce que ça fait chier le cycliste !!!

Le vainqueur est donc sans conteste… L’ARIZONA !!!

CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP !!

Et en plus, ils s’arrangent pour maintenir une température au dessus des 40° !!!

Bravo !

 

 

On traverse une réserve Apache. On a l’impression d’avoir fait un saut vers la Bolivie quand on arrive à Bylas. Terre battue, des clôtures en bouts de bois et fils barbelés. Des déchets, sacs plastiques, bouteilles diverses et variés, des pneus trainent partout. Une odeur pestilentielle vient nous chatouiller les narines. Il y a la carcasse d’un cheval mort à trois mètres de la route. On a rendez vous avec Joe et Debbie. Lui est pasteur, elle est enseignante.

Debbie’s mom, Joe and Debbie

 

On plante la tente dans leur jardin et ils nous invitent à partager leur repas du soir.

Ils travaillent tous les deux avec la communauté Apache. La quasi-totalité de la population de Bylas est composée d’indiens. Joe et Debbie nous explique un peu la situation qui n’est guère reluisante. La communauté est complètement assistée et obtient gratuitement logement et nourriture. Apparemment, les gens rencontrent de gros problèmes de drogue et d’alcoolisme. On rencontre la voisine de Debbie avant de dîner. On peut donc se la péter maintenant, en disant qu’on a taillé la bavette avec une apache. Classe …

 

A Globe, on profitera d’une journée de repos pour faire un peu de tourisme et visiter les ruines d’un village de la tribu Salado habités jusqu’au 15e siècle.

Inutile de nous envoyer des vannes sur « Salado Lard », je crois que Pierrot les a toutes faites durant cette journée.

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!

 

Pierrot mercredi 11H45 : « Beuhhhh, qu’est ce que c’est que ça ???? Ah non, je croyais que c’était une mini chauve souris, mais c’est un maxi papillon »

 

Des couilles à la coquille…où l’on apprend que R. Devos n’est pas tout à fait mort

 

C’est Sylvain le responsable… Ouais ! Sylvain et son : « Je m’en bats les coquilles » ! Forcément, moi, ça me travaille des trucs comme ça… Pourquoi des coquilles ? Quel rapport avec les œufs ? De poules ? De canes ? D’autruche ? Mais… Mais… Mais… s’il voulait dire « couilles », alors le « coquilles » serait une coquille ? Bien sûr ! C’est forcément cela ! Mais alors… Que de répercussions ! Que de conséquences ! Que d’incidences !

La suite du texte gagne à être lue à haute voix en imitant Devos, et en mettant le ton, s’il vous plait… Si vous lisez ce texte devant un public, pour une fête d’anniversaire, un repas de mariage, ou une bar-mitsvah (succès garanti), n’oubliez pas de ménager des temps pour les rires (je mettrai 3 petits points pour vous indiquer les endroits). En fonction de la réceptivité du public, vous laisserez entre 2 ou 3 secondes et 30 secondes. Si mon géniteur est dans l’assistance, n’hésitez pas à laisser 2 minutes à chaque fois. Il est très fan et risque de devenir tout rouge et de s’étouffer sinon, ce qui gâcherait un peu la fête. C’est bon, vous êtes prêts ? Go :

Oui, car entre les couilles et la coquille, il n’y a qu’un Q…

Un petit Q, et la couille se transcende, se transforme…

Une coquille n’est rien d’autre qu’une couille qui n’a pas de Q…

Et si une coquille s’assied sur son Q, elle part en couille…

Alors oui, le Q est important, plus particulièrement pour les coquilles. Imaginez un monde ou la confusion entre couille et coquille serait systématique ! Nous aurions des situations UbUesques ! Tenez ! Si la couille était coquille et vice versa, nous pourrions dire :

  • Il y a une coquille dans le potage, je vois des couilles dans mon omelette…
  • Cet article est truffé de couilles !
  • Quand les coquilles sont pleines, un check meuh-meuh « variante Panardos » s’impose…
  • C’est vraiment très difficile d’ouvrir une couille d’huitre…
  • Tu veux manger des couillettes à la tomate ce soir ?
  • L’escargot est hermaphrodite, et il a une couille…

Et combien d’autres…

Alors soyez vigilants, soyez attentifs, pour éviter les coquilles, ayez des couilles au Q…

 

Quand Béa accepte de jouer – histoire vraie

 

  • Allez ! Tu vas voir ! La montée passe beaucoup plus vite !
  • … Bon ! Pfffffff ! Ok, vas-y…
  • Yep ! On est à 4.
  • … Chais pas… Les Alpes Maritimes ?
  • Nan ! Pierre Magnan, Forcalquier ?
  • Ah ouais…Euh…
  • Trop tard ! Alpes de Haute Provence ! 5 ?
  • Alpes Maritimes ?
  • Nan ! Gap ?
  • Alpes du milieu ?
  • Nan, c’était Hautes Alpes… 6 ?
  • Alpes Maritimes ?
  • Ouais, Nice…
  • Après c’est…
  • Attends on n’a pas encore grimpé… ça y est… 7 ?
  • … c’est l’Ardèche, je crois.
  • Yep ! C’est ça ! Attention ! Le suivant va être difficile. Il n’y a pas grand monde qui connaît ce département !
  • Bon, ben je ne cherche même pas…
  • Allez, on y est : 8 ?
  • Chais pas…
  • Allez, fais un effort ! Réfléchis bien ! 8 ?
  • …Euh… Chais pas.
  • C’était les Ardennes !!!
  • Oh merde ! C’est pas vrai ! T’as pas dis 08 !
  • Nan, nan, c’est vrai que c’était difficile…
  • Je suis fatiguée… J’ai pas toute ma lucidité…

 

Evidemment, ceci est une histoire vraie. Cela ne serait pas drôle sinon…

 

Coin des jeux, énigmes et autres mystères

 

Solution des énigmes précédentes

 

  • Pour les ornithologues :

C’était un geai du Mexique.

 

  • Pour les mammalogistes :

En français : pécari à collier, en anglais, comme vu sur la vidéo : javelina (« anglais » mis entre guillemet puisque javelina est un mot espagnol…)

 

  • Pour les voiturophiles, ou nordistes, ou pathomotoristes :

C’était une Toyota Camry.

 

  • Pour les alcooliques :

Le litrage de cette bouteille de spiced rhum bue à Big Bend était de 1,75 L.

 

  • Pour les cinéphiles :

Ce panoramique (pas traveling, la caméra ne bouge pas, elle pivote…) avec passage sur Béa et retour à Béa faisait référence à la scène du cimetière dans Le Bon, la Brute et le Truand.

Cf ci-après, plutôt vers la fin de la vidéo :

 

  • Pour les malheureux qui ne sont ni ornithologues, ni mammalogistes, ni voiturophiles, ni alcooliques, ni cinéphiles, ou qui sont cons, ou qui s’en foutent, ou les enfants, ou les enfants cons qui s’en foutent :

Les 2 pieds qu’allaient bien ensembles, c’étaient les B.

 

 

Les nouvelles énigmes 

 

  • Altimètre :

Pourquoi vais-je surveiller mon altimètre de près 2 ou 3 jours avant la dernière grosse montagne ?

 

  • Records (1) :

Une de nos saines occupations, sur un vélo, est de surveiller attentivement le compteur, de comparer, de faire des stats, et de s’établir des petits records personnels. L’un de ces record est celui du plus grand nombre de Km faits avant la pause déjeuner (attention hein ! il faut que ce soit entre 12h et 13h ! il ne s’agit pas de déjeuner à 15h et de prétendre qu’on a battu le record !) Dernièrement, le 14 Mai, nous avons explosé ce record ! 2 pts seront accordés à celui qui trouvera le kilométrage exact ; sinon, 1 pt à celui qui s’en approchera le plus.

 

  • Records (2) :

Le dernier jour de vélo aux USA sera celui qui nous mènera à San Diego. Je sens qu’un record tombera ce dernier jour…

A votre avis, quel record envisagé-je de battre ?

 

  • Conjugaison :

Allez ! Pour le plaisir, une petite question de prof… J’ai dit, juste au dessus, « envisagé-je ». De quel temps s’agit-il ?

 

22 réflexions sur « Mesa s/ Montcompte (banlieue de Phoenix) : 5 187 km »

  1. Yo les amis!
    ça commence à causer 5000 bornes, on doit commencer à le voir depuis la Lune votre parcours !?!
    Vous allez arriver plus tôt que prévu nan?

    énigmes :

    1) vous allez passer en dessous de l’altitude 0, un peu trop facile, la réponse est ds la vidéo…
    2) Plus hasardeux : 104 km
    3) Vous n’aurez jamais été plus près de la fin… bon ça marche aussi pour aujourd’hui, demain … bref j’sais pas
    4) Forme qui n’existe pas, en tout cas pas au programme de cycle 3

    bizzzzzzzzzzz!

  2. Voilà, les potes et amis de Mesa (c’est mieux sans le z), je reviens à la charge.
    Réactions HO:
    Jolie la vidéo avec les chevaux.
    Pour le moment partagé avec une Apache, je suis jaloux…
    La vidéo avec Pierrot, arborant le drapeau du pirate prêt à aborder, après « quelques » derniers miles, le rivage pacifique, pédalant les valoches pleines, m’a fait penser à une abeille rentrant à la ruche. Le butin dans les valoches? De l’expérience, des souvenirs et …?
    J’ai montré à ma fille la vidéo avec Béa commentant la carte des dénivelés à venir. Son commentaire a été, quand ça se corse: » What a fuck! » Ce à quoi, j’ajouterai: Courage, vous allez le faire…
    Le compte-rendu de la réunion USA-QVFCC est à mourir de rire. Il y a dans vos gniouzes du Raymond Devos mais aussi du Marcel Gotlib. Si ça c’est pas du compliment…
    Pour les énigmes et le « envisagé-je », je participe et propose du passé pas composé. Pour le record qui va tomber à San Diego, je dirai, Pierrot, que tu ne t’es jamais passé de vraie bière (belge) en autant de temps. Gagné? 🙂

    On reparlera le moment venu de couillettes au gruyère et Du bon, de la brute et du truand. D’ici là, courage, à nouveau, pour la dernière ligne droite, si l’on peut dire… !_! Vous êtes à deux doigts de rentrer dans la légende non pas du pianiste sur l’océan mais du Far West. Ce n’est pas rien!

    Bises à vous deux

    1. Hé hé ! Merci pour les appréciations et compliments ! Effectivement, Gotlib est (forcément) un de mes maîtres.Quant aux « difficultés à venir », tu verras bientôt qu’elles furent… huuum… inattendues… et non terminées…
      Biz
      P.

  3. Excellent.
    Tout, le récit, comme d’hab, énorme, et les paysages de mieux en mieux. J’adore le désert. C’est le genre d’endroit ou tu morfles quand tu y roules, tu rêves de verts, d’arbre et de rivières qui te chatouillent les coquilles ou la chappe quand tu t’y trempes pour enlever la poussière, la transpi et cette putain de crème solaire aussi grasse que collante.
    Et puis quand tu le quittes, ce désert, t’as envie d’y retourner et de retrouver ces grands espaces, ces moments uniques de solitudes et de « décorporation » comme dirait mes potes du zéro-huit.
    Ouais, ça m’a donné trop envie là votre blog. P’tits bâtards.

    Ah, et bravo pour les grandes étapes vent de face. OB ferme bien sa gueule en ce moment et ça fait bien plaisir.

    Pour revenir à cette histoire de « vent terrible digne de ceux qu’on a pu avoir en Patagonie », permettez-moi de douter un peu. Vous avez toujours vos mousses de siège à ce que je sache. Alors, bon, faut pas exagérer.

    Bisous

    1. Putain ! On aurait dû fermer notre gueule sur le vent… L’enculé ! Il vient de nous faire notre fête… Et OB, cette vieille salope en a bien profité…
      Sinon, on vient de quitter le désert et vache de vache de vache, pas envie d’y retourner de sitôt. Je suis encore déshydraté.
      Biz
      P.

  4. Après consultation de mon fiston, le « envisagé-je » est du présent. Ce qui, après tout, serait logique. Le « envisage-je » aurait été pourtant sympa, trouve-je 🙂

  5. La formule envisagé-je n’existe pas même en lycée professionnel et même en version français de djeun oralisé.
    Impatient d’en savoir davantage sur ce que Debbie et Joe vous ont dit sur la situation des Apaches aujourd’hui. Bon courage. Bizouilles

  6. Bon, j’ai décidé de laissé mon correcteur d’orthographe en free style …
    Bon courage pour la montagne.
    Pour les énigmes, je dirais 62 km pour record 1 et présent de l’indicatif pour conjugaison.

  7. Salut les Broncos,
    Skinner c’était pas le nom du boss de Mulder et Scully (pas l’homme à la cigarette, l’autre le chauve), il se serait pas retiré au milieu du désert à quelques encablures du site de Roswell? c’est bizarre tout ça, et il portait pas un t-shirt « I believe » par hasard? J’espère que vous avez dormi en serrant les fesses, on ne sait jamais une sonde anale est si bite introduite -excusez-moi j’ai fait une couille- est si vite introduite.
    Moi j’aurai bien aimé connaître les jeux de mots de Pierrot sur le village des segpa indiens: sales ados.

    énigmes: je vais faire un nez fort (c’est bon j’arrête!)
    – altitude négative à El Centro (-44m)
    – record 1 : 74km (Bas-Rhin) euh non 63km (Mobihan), non 51km (Andorre?)
    – record 2 : étant donné que la bouffe US constipe beaucoup, Elvis ne me contredira pas, je pense que même s’il y a une sonde là dedans elle sera expulsée
    – du présent mais j’ai triché, encore eût-il fallu que je le susse ou plutôt que je le sachiasse; pour faire référence au record 2.
    BIZ

  8. excellent la réunion USA-QVFCC ! j ‘ adore Régis ! la vidéo nickel . Le reste m’ a complètement déshydraté . Nuls les USA pour faire du vélo .

  9. Alors je me réveille ! J’ai dû louper l’alerte mail et du coup je commençais à trouver le temps long ! En fait ce post est là depuis 10 jours et on ne m’a rien dit !
    Donc, il fait chaud, vous avez soif, le vent n’est jamais dans le bon sens, parfois même il tourbillonne, les routes sont dégueu, ça grimpe et ça va bientôt grimper à mort, vous vous nourrissez de « saucisses » froides, vous progressez en département… et vous gardez le moral ! Restez dingues comme ça et vous l’aurez mérité votre bain de minuit dans le Pacifique ! Hein oui ça va être bon ?
    Bon les énigmes sont un peu périmées du coup :
    – Altimètre : Effectivement pour augmenter le défi de cette montagne, vous partez de très bas, c’est à dire en dessous de zéro. (Pour gratter un point quand même, je vais faire la faillote : entre East Highline Canal et après Seeley)
    – Record 1 : Je dirais que 60 bornes avant les « saucisses » froides du midi, c’est déjà pas mal, surtout si un raton laveur vous a piqué votre petit déj. Une autre vraie question serait : Combien de km est-il possible de faire avec 2 « saucisses » froides dans le ventre ?
    – Record 2 : Le record du bonheur
    – Conjugaison : Ca sent le présent du pierrotif à la forme interrogative
    On vous aime, lâchez rien, surtout pas dans les côtes. Et faites gaffe dans les descentes, elles sont mortelles aussi. Ca va les freins ?

  10. salut les jeunes; Toujours aussi captivants vos reportages et quel accueil vous avez reçu de la part des locaux. C’est avec un grand soulagement que nous avons appris votre arrivée à San Diego par un mail envoyé à Chantal.. Bravo à vous deux. Quel courage vous avez eu . Cela fera partie des souvenirs indélébiles. Nous espérons que vous pourrez faire un peu de tourisme avant de rejoindre la bonne vieille Europe. Bonnes fins de vacances. Reposez-vous bien. Grosses bises à vous deux. Maman

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