Bien chers tous,
Seuls quelques rares élus (en fait, les dix seules personnes avec qui nous sommes encore en contact – famille comprise…) savent que nous partons de nouveau pour trois mois. Où ? Comment ? Pourquoi ? Dans quel état ?
Laissez-moi vous faire un petit résumé qui éclaircira tout cela.
2019, 2020, 2021. Trois années durant lesquelles mon état physique se dégrade. Déjà en 2018, terminer le voyage aux USA fut très difficile et peu agréable. De fait, je fis une croix sur le voyage à vélo, j’abandonnai l’éducation nationale, je lançai ColR Vidéo, puis les Vélos de Pierrot…
Bon, les entreprises ne marchent pas bien fort (premières années de fonctionnement en étant inconnus, météo peu favorable, et surtout COVID 19…) mais suffisamment pour être à flot et rembourser les frais.
Mais avec ou sans travail, avec ou sans stress, avec ou sans pognon, la chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres. Je ne suis pas bien dans ma peau, il me manque quelque chose… J’ai besoin de… Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres d’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Mais comment fuir, alors que physiquement je suis si Mal armé ?
Encore une fois la solution me vient de mon fidèle Milou
ma Douce et Câline Amie (DCA pour les intimes…) Béa me dit en effet : Fi
du vélo ! Partons à pied !
Quelle riche idée ! Et nous voilà, début 2021, avec le projet de relier Saint-Jean-Pied-de-Port à Cadiz, sacs au dos, en arpentant les sentiers de St-Jacques ! Grosso modo 1400km… Allez ! Prenons 3 mois !
Il faut attendre la fin de la saison estivale pour les Vélos de Pierrot… Partons fin septembre ! On sera en décembre en Andalousie ; pour les conditions climatiques, c’est tout bon !
Et c’est parti ! On se rééquipe sur ce qu’il faut changer (on allège tout !), tente, sacs à dos, tapis de sol gonflables… En avril, on est bon, tout est paré, ou presque. Test matériel avec des randos de plusieurs jours dans les Vosges… On affine encore un peu le matériel. On ajoute ceci, on enlève cela, on change de vestes… Et voilà ! Juillet ! Tout est fin prêt !
Et crac ! La tuile !
Cet été, Béa se plaignait de plus en plus souvent, quand on marchait, d’une douleur à l’aine, devant la cuisse, jusque dans la fesse. Et ça couinait… Et ça chougnait… Je n’y prêtais pas vraiment attention car je la savais fort doudouille. Et puis moi, les douleurs des autres, je ne m’y intéresse que modérément. Il faut dire… Est-ce qu’on demande à Debussy de s’intéresser à la chorale de son petit neveu pour la fête du village ? Est-ce qu’on impose à Picasso d’aller voir l’exposition cantonale des peintres amateurs de Warnécourt ? Non ! Eh ben pour moi, c’est pareil, en tant qu’artiste supérieur de la Douleur, celle des autres m’emmerde…
Toujours est-il que d’un coup ! Pouf ! Ça y est ! Ma chérie elle ne marche plus… Cassée ! Cruralgie qu’elle dit… Plus de randonnées possible… Tout tombe à l’eau. Déprime…
Et c’est alors, qu’une fois de plus, ma Pathétique Petite Doudouce d’Amour (PPDA, pour les intimes) lance cette idée géniale :
- Et si on partait à vélo !
- Oh ! Oh ! Mon amour ! Tu es belle comme un coucher de soleil sur un parc aux daims, tu es agile comme un babane capitaliste à la première heure des soldes, mais tu es bête comme un obstétricien dans un EHPAD ! Rappelle-toi que si on voulait partir à pied, c’est parce que je ne pouvais plus faire de vélo…
- Ah ! C’est bon hein ! T’es toujours là à te la raconter avec ta sclérose ! Y’en a marre ! Là, j’ai bobo la jambe, ça me tire un peu quand je marche, alors tu fais pas chier ! Tu poses ton cul sur ce vélo, et tu pédales !
- … ah… bon, ben, d’accord… Et on fait quoi ?
- Le plan B. On va toujours à Cadiz, mais en partant de chez nous à vélo…
- Bon… Ben OK, je prépare les sacoches…
Et voilà comment les choses se passèrent. Du coup, j’ai retapé les Nazca qui n’avaient pas bougé depuis trois ans. J’ai changé toute la transmission pour passer en mono-plateau, cela simplifie pas mal de chose, mais on ne peut plus emmener du gros braquet… (à plus de 25 km/h, ça ne sert plus à rien de pédaler…)
On part un peu dans l’inconnu. Est-ce que ça va tenir jusqu’au bout ? Est-ce que je vais y prendre du plaisir ? Est-ce que Béa va chouiner sans arrêt ? Verra-t-on au moins l’Espagne ? (son relief me fout vraiment les jetons).
Bref, théoriquement, nous devrions parcourir 3800 km, du nord de la France au sud de l’Espagne, de fin septembre à fin décembre, en suivant les grands fleuves et les chemins de St-Jacques… Mais en fait… Qui sait ce qu’on va pouvoir faire réellement ?
Mais le but premier de ce Post est de vous informer, vous, fidèles followers, que nous voyageons le plus légers possible.
Et qui dit « léger » dit « pas de netbook ».
Et qui dit « pas de netbook » dit « pas d’articles sur le blog ».
Et qui dit « pas d’articles sur le blog » dit « frustration des followers et possibilité d’actes malveillants à mon encontre ».
C’est pourquoi nous vous proposons de nous suivre sur un ersatz de blog, un compte Instagram sur lequel il me sera bien difficile de développer… Mais bon… Peut-être que des haïkus…
Donc, voilà, la page Instagram sur laquelle nous suivre, c’est : https://www.instagram.com/terrailleurs/
Alors attention ! Ne vous attendez pas à retrouver les Terr’Ailleurs de 2013. Nous restons dans la vieille Europe, principalement en France, c’est moins dépaysant. Nous ne partons que trois mois, c’est moins immersif. Et surtout, la Vieille Salope (pour les nouveaux – cela m’étonnerait qu’il y en ait, mais sait-on jamais – c’est le petit nom affectueux donné à ma sclérose en plaques) est plus présente que jamais. C’est la première fois que je pars sans être sûr d’arriver au but fixé…
D’un autre côté, jusqu’il y a peu, je ne pensais pas avoir le courage de repartir à vélo. Alors d’accord, son plumage est plus « gris sale » que blanc, son cou tordu, ses ailes rognées, mais le vieux cygne n’a pas fini de chanter.
Voilà… Le fil rouge est posé, le suspense est là… Jusqu’où vont-ils aller ? Vont-ils réussir à atteindre la Méditerranée ? Réussir à traverser d’Est en Ouest jusqu’à Biarritz ? Réussir à passer les Pyrénées ? Aller jusqu’à Pamplona ? Logroño ? Burgos ? Salamanca ? Merida ? Sevilla ? Ou, la groooooossssse cote (86/1) réussir à atteindre Cadiz ?
On va vous tenir au jus tout du long, et on espère le soutien moral de chacun d’entre vous (à minima… évidemment, un soutien financier serait plus classe et infiniment plus apprécié, mais je vous connais… des oursins dans les poches…)
Dernière chose… Vous vous souvenez peut-être que la dernière fois, nous nous étions baignés avec un alligator, avions embrassé un flic américain, avions fait la fiesta avec des électeurs de Trump, et autres joyeusetés plus ou moins incongrues et alcoolisées. Tout ceci dans le cadre des « Challenges » lancés par vous, fidèles followers ! Eh bien rebelote ! C’est reparti ! On attend de nouveau vos propositions !
Alors ATTENTION – derechef – n’oubliez pas que nous sommes loin d’être sûrs de voir l’Espagne, si l’un de vos challenge s’y situe, prévoyez-en un de secours qui ne nécessite pas une présence ibérique de notre part…
En outre, ayez bien en tête que ce merveilleux site bloguesques qui fait actuellement votre bonheur ne sera plus utilisé après le 20 septembre, et qu’il faudra se résoudre à utiliser ce suppôt totalitaire de la culture capitaliste du « bref », le réseau social, et en l’occurrence, Instagram…
Alors à bientôt les amis ! On compte sur vous !
Rappel du fonctionnement de ce blog : l’écriture bleue sans faute d’orthographe sur le participe passé et au style ampoulé, c’est Pierrot. L’écriture noire au récit concis et très factuel, c’est moi, Béa. Donc, on y va pour une petite précision avant de partir concernant les challenges. Vous pouvez nous les envoyer en commentaire sur ce post. Du coup, il faut remonter tout en haut. Sous le titre, il y a une date et à droite « comments ». Faut appuyer dessus. Ou sinon, vous pouvez aussi laisser un commentaire sur la page instagram.
Comme à chaque voyages, on va mettre des règles sur les challenges, car on vous connait bande de pervers : rien qui coûte un bras, rien qui nous rende malade, rien qui ne soit trop dangereux, rien qui nous fasse faire des kilomètres en plus. (liste non exhaustive)