El Paso : 4477km

TEXAS – 4477 Km (distance cumulée depuis Miami…)

  • 20 Avril : Amistad – Langtry ; 83 km ; D+ 595m
  • 21 Avril : Langtry – Dryden ; 66 km ; D+ 621m
  • 22 Avril : Dryden – Sanderson ; 35 km ; D+ 301m
  • 23 Avril : Sanderson – Marathon ; 93 km ; D+ 577m
  • 24 et 25 Avril : Marathon – Alpine ; 60 km ; D+ 277m
  • 26 et 27 Avril : Alpine- Marfa ; 55 km ; D+ 281m
  • 28 Avril : Marfa – Van Horn  ; 125 km ; D+ 176m
  • 29 Avril : Van Horn –Sierra Blanca ; 55 km ; D+ 261m
  • 30 Avril : Sierra Blanca – Clint ; 120 km ; D+ 252m
  • 1er Mai : Clint – El Paso ; 26 km ; D+ 183

 

Les CHALLENGES !

 

  • Tintinophilie (1): Pour le Balce, fidèle reproduction photographique d’une vignette de Tintin en Amérique, réalisée au péril de nos vies (enfin, moins de la mienne que de celle de Béa, mais il faut savoir mettre des priorités dans la vie…)

Sans déconner, qu’est ce qui faut pas faire pour les followers

 

  • Fajitas : Pour Dom et Cathy (ENCORE !), un plat de fajitas, arrivé tout frétillant sur sa plaque de cuisson brulante !

 

 

  • Arrogant Bastard Ale : Pour le Chef (ENCORE !), une 5ème bière de sa liste… Le packaging, le nom, le degré d’alcool (7,2) me promettaient une dégustation sympathique… Malheureusement, cette bière est assez dégueulasse… Bien que j’apprécie l’amertume, celle-ci dépasse vraiment la mesure. Et alors, quand on lit le laïus derrière la bouteille, c’est le summum !

Extraits : « C’est une bière agressive. Vous n’allez sûrement pas l’aimer»  Je comprends, ouais, elle est dégueulasse… « Il est assez douteux que vous ayez un goût assez sophistiqué pour apprécier une bière de cette qualité et de cette profondeur. » Effectivement, mon voisinage avec la Belgique et ma fréquentation assidue de leurs produits houblonnés ne me donne certes pas la sophistication du goût étazunien… Mais bon, pas la peine d’être sophistiqué pour se rendre compte qu’elle est dégueulasse…

Après, ils nous conseillent de rester sur « un territoire familier » en achetant une bière qui fait des campagnes publicitaires à coup de millions de dollars (c’est Budweiser qui est subtilement visé) et en rajoutent encore des louches et des louches sur la critique des grands groupes… C’est vrai que la Bud n’a pas grand goût… Ce n’est vraiment pas une bonne bière… Mais au moins ! Elle n’est pas dégueulasse comme la vôtre, tas de moules !

Pour finir, ils mettent le ton « décalé » de tout ce speech sur le compte du nom de la bière : Arrogant… Et ils donnent une définition de l’arrogance, mais un peu tronquée, car ils semblent oublier que l’arrogance (attitude vaniteuse et hautaine) est liée quasi systématiquement à l’incompétence et à la nullité… Continuez donc messieurs les brasseurs, vous avez tout à fait raison d’être arrogants…

 

Tout ça pour dire que parfois (c’est rare, mais ça arrive), je préfère le produit d’un grand groupe, suppôt du profit à tout prix et des stock-options, au produit d’une petite entreprise si ce dernier est dégueulasse et si cette dernière est arrogante.

 

La veille de nous aventurer dans le désert texan, nous décidons de prendre des forces dans le premier restau venu. Nous nous tapons donc 8km aller retour pour aller à « Lomita’s Cantina ». Comme souvent, le bar est très sombre, tout le monde est accoudé au bar, sirotant des bières, les yeux rivés sur un écran géant qui diffuse un match de base ball. Ca sent le tabac à plein nez car ici on peut encore fumer dans les bars. On se dirige donc vers la terrasse extérieure pour nous attabler devant une vue magnifique sur le lac Amistad.

La serveuse nous informe qu’ils ne servent à dîner que le mercredi soir. C’est con, on est jeudi. Mais ce soir exceptionnellement, il y a une soirée privée et elle peut demander à la cuisinière si elle a assez de viande pour nourrir deux cyclistes pouilleux supplémentaires. Nous tapons donc l’incruste dans la soirée Lions club, amateurs de cigares. Au bout d’un quart d’heure, alors que nous sirotions notre Margarita tout le monde se met au garde à vous sur la terrasse pendant qu’une dame annone les grâces. S’ensuit un repas comme on n’a rarement eu l’occasion de manger. Une pièce de bœuf cuite au barbecue à la perfection avec une marinade d’épices à tomber par terre. La viande est caramélisée et croustillante à l’extérieure et fondante dedans. Vive la viande aux hormones, y’a rien de meilleur. Accompagnée de beans et de petites patates en sauce avec du fromage fondu dessus. Une merveille. J’essaie de soutirer les secrets culinaires de la cuisinière, mais elle me répond « no way ». Tant pis. Bref, autant dire qu’on bâfre comme des porcs pour prendre des forces pour les jours à venir.

Nous voilà donc parti vers l’ouest, en suivant la route 90.

Notre carte nous informe que nous ne rencontrerons aucun commerce avant 90 miles (140km) et que la route grimpe.

Heureusement, le premier jour, il fait gris, limite froid avec un vent terrible d’est qui nous pousse dans le dos.

Nous sommes très près de la frontière espagnole. D’ailleurs, on voit régulièrement des voitures patrouiller et on s’est fait contrôler pour vérification de nos passeports. On arrive donc assez facilement à Langtry. Le village est complètement paumé. On se demande bien de quoi peuvent vivre la centaine de personnes qui vivent ici. Puisqu’il n’y a absolument … rien. On plante la tente devant l’ancienne école du village et merveille, à côté d’un robinet d’eau potable.

Les paysages alentours sont magnifiques. Nous sommes encerclés par les collines et les cactus en fleurs.

Le lendemain sera un peu plus compliqué. Avant de partir, nous faisons le plein de nos vaches à eau et embarquons donc au total 12 litres d’eau. Pour ceux qui ont du mal avec les poids et mesures, sachez que ça nous fait donc encore 12kg en plus sur les vélos. Le vent a viré vers l’ouest, on l’a donc en pleine poire. La pente s’accentue et le soleil tape dur. Le thermomètre affiche 34°C.

On croise de temps en temps des aires de pique nique avec des toits (plus pour protéger de l’agression du soleil que d’éventuelles averses). Nous croisons nos premiers roadrunners. C’est le Bip Bip dans Bip Bip et Coyote. Effectivement, la bestiole cavale assez vite et ne se laisse pas facilement photographier, par contre de là à mettre dans le vent un coyote affamé … On croise de temps en temps des cardinaux. Des oiseaux avec un plumage rouge éclatant. On arrive finalement à Dryden. Le village est franchement glauque et semble à moitié abandonné.

Il fait tellement chaud, on décide de camper sous l’avancée de toit de l’ancienne poste. On a bien fait de faire le plein d’eau le matin, car il n’y a rien pour se réapprovisionner.

 

Pierrot, mercredi, 12h15 : « Le vélo, pour le voyage, c’est comme l’oignon pour la cuisine… Dans les premiers temps, tu chiales beaucoup, mais après, c’est tellement meilleur ! »

On continue toujours notre ascension sur cette longue rampe régulière. Il n’y a plus d’arbre, juste des cactus et des sortes de yuccas.

Le sol est constitué de roches et de poussière. Pourtant, c’est encore le printemps et de petites fleurs arrivent tout de même à pousser dans ce milieu hostile. On finit par arriver le dimanche à Sanderson. Youpi, il y a une station service et un restau ouverts.

On s’installe d’abord au camping. Il y a juste deux camping cars sur le terrain. Le proprio vient nous accueillir avec sa voiture de golf couleur kaki camouflage. A coté de lui, une bière, de l’autre un fusil de chasse. On déjeune ensuite dans le seul restau ouvert le dimanche. La serveuse prend la commande. Relativement mignonne, 25 ans, petit cul bien serré dans son jean et à la ceinture, … un revolver.

Désolée Marie, à chacune de ces occasions, je n’avais pas l’appareil photos et n’ait pu valider ton challenge. En partant le matin, on entend des coups de fusil de chasse qui résonnent dans la montagne. Du coup, la faune est en émoi et nous verrons à plusieurs reprises des deer (les chevreuils du coin) détaler devant nous.

 

Les choses dont je n’ai pas parlé :

 

Bien, vous vous rendez compte, je le sais, vous n’êtes pas idiots (sauf peut-être 2 ou 3 d’entre vous…) que si l’artic….

  • Tu vas pas dire ça ! On traite pas les followers d’idiots !
  • Tiens, te revoilà dans l’écriture bleue, toi, la Pomponette ?
  • On traite pas les followers d’idiots ! Ca ne se fait pas !
  • Déjà, j’ai dit « sauf peut-être 2 ou 3 » ! C’est pas tous ! C’est même très peu !
  • Quand même ! C’est pas correct ! N’oublie pas qu’on est censé être « proprets et bien élevés » !
  • M’en fous ! Même si c’est pas vrai ! Même si c’est pas propret et bien élevé ! Ca me fait trop triper d’imaginer chacun des follower qui doit se dire en lisant ça : « Putain ! Sûr qu’il parle de moi là ! Ah l’enculé ! »…
  • … bon… vu sous cet angle… ok !

 

Donc, je disais que vous aviez deviné qu’un article qui s’appelle « Les chose dont je n’ai pas parlé » allait forcément être tout bidon et induisait un manque d’inspiration plus que certain…

ET BIEN DETROMPEZ-VOUS !!! Et accrochez-vous à votre ordi car cet article va être absolument GENIAL !!!

Nan, je déconne, en fait vous aviez raison, ça va être tout pourri…

Mais bon, on va le faire quand même… Allez, c’est parti !

  • La Musique

J’ai déjà un peu évoqué mon lecteur MP3 dit « de merde »… Je ne l’utilise plus. Fort heureusement, j’avais prévu le coup et embarqué mon vieux Mozaïc Zen de 4Go, fort modeste, peu puissant, mais qui fait le taf’. J’ai donc dû faire un tri drastique dans les albums à faire tourner sur le lecteur… Et c’est là que ça devient intéressant ! Comment composer une setlist efficace pour le cycliste ?!

J’ai donc étudié avec attention l’effet qu’avaient tel artiste ou tel morceau sur moi : sur mon physique ou sur mon mental… Voici donc les principaux enseignements à retenir de cette étude :

  • Les musiques qui résonnent : Plusieurs morceaux (mais c’est malheureusement assez rare) résonnent dans les jambes… Je rappelle la définition de résonner –> « renvoyer le son en augmentant son intensité ou sa durée ». Quand un morceau résonne dans mes jambes, c’est assez impressionnant ! Je me mets à « pédaler rond » (faites moi penser à vous expliquer ce que signifie « pédaler rond »), les jambes tournent plus vite et plus fort, et toute les fatigues de la journée semblent abolies ! Bref, les jambes tournent toutes seules, et sans efforts, on se sent invincible !

Pourquoi ? Comment ça marche ? Aucune idée… Enfin, si, je suppose que certains morceaux de musique possèdent un tempo qui correspond exactement à votre « horloge interne » ou une connerie mystique du genre… Mais ce qui m’intéresse, c’est que ça marche vraiment ! Demandez à Béa ! Quand mes jambes résonnent, elle est complètement larguée, alors qu’habituellement, elle s’amuse à ne pédaler qu’avec une seule jambe pour avancer à mon rythme…

Certains morceaux résonnent à plein, mais ils sont extrêmement rares. Ces élus sont : 7 ou 8 morceaux de Muse et, encore plus efficace, et je ne sais toujours pas pourquoi, de plus, je n’aime pas particulièrement ce morceau, mis dans la setlist par Béa : « Sirens Call » de Cats on Trees qui produit un effet réellement incroyable ! Dès les premières notes, je décolle, et on ne me revoit plus avant 4 ou 5 minutes ! Dingue !

Je finirai juste en disant qu’on ne peut pas enchaîner les musiques qui résonnent… Il faut recharger les accus après chaque utilisation… Dommage.

  • Le renfort mental : Quasiment toutes les musiques apportent un renfort mental, occupe la tête, aident à oublier les douleurs, donnent un coup de boost… Il existe cependant des vrais spécialistes du renfort mental : LE ROCK GAY ! Et ! Dans le Rock Gay ! Les spécialistes des spécialistes : THE KILLERS !!! Oh oui ! Putain ! Quelles sensations de Ouf ! Quand tu en chies (des ronds de chapeau) dans une montée, en fin de journée, que tu as le vent dans la gueule, que le revêtement est tellement dégueulasse (putains de routes américaines) que tu regrettes les pistes chiliennes, que ton corps a laissé tombé depuis déjà une ou deux heures, que tes muscles, tes tendons, tes nerfs ne sont plus que souffrance et tension, quand les larmes détrempent ta barbe autant que ta sueur détrempe ton T-Shirt troué, quand tu ne tiens plus sur ton vélo que par le Mental, la Détermination… mais que tu sens que ces derniers commencent à flancher… que tu te demandes « à quoi ça sert ? bordel ! », que tu commences à vouloir rentrer à la maison, et que… tout à coup… une intro des KILLERS !

Putain ! La claque ! Le bonheur ! Vous ne pouvez pas imaginer ! C’est la bouée jetée au naufragé ! C’est le parachute dans l’avion enflammé ! C’est la roue de secours quand tu crèves en plein désert ! Quand les Killers arrivent, ton mental se recharge d’un seul coup ! Tu retrouve la niaque ! L’envie d’en découdre ! D’aller plus loin ! T’as l’impression qu’un gros moustachu te secoue par les épaules et te roule un gros palot ! Ouais ! ça fait drôle, mais ça aide ! Pour le mental, vive The Killers !

  • Le réconfort intellectuel : Ouais, il y a des fois, tu entends une musique, et ça te sort complètement de l’ambiance étasunienne ! Je veux dire, tu finis un peu par t’y faire, à force, à ce mode de vie… T’en est à 3 litres de Pepsi par jour ; tu ne manges plus que 4 ou 5 choses différentes, mais toutes très sucrées ; tes yeux sont attirés malgré toi par les dizaines d’écran TV que tu croises partout ; tu veux que tout soit facile, sans efforts, ni physique, ni intellectuel, que tout soit carré, conforme à la loi et politiquement correct… Et tu t’encroûtes, tu t’encroûtes… Et BAM ! Un petit Cure ! C’est petit ! C’est rond ! Y’a une grosse basse ! La guitare n’est pas saturée ! C’est fin, entêtant, sophistiqué, élégant ! C’est tout l’opposé des EU… Et ça fait un bien… un bien… Extra !

  • La perception du temps

 

Un truc marrant dans le voyage à vélo, c’est la façon dont on perçoit le temps…

Très souvent, avec Béa, on évoque un épisode du voyage, un lieu visité, ou un quidam rencontré, et on se dit : « La vache ! Ca fait une éternité ! » Effectivement, cela nous semble terriblement lointain, comme dans une autre vie ! On regarde alors le carnet où on note les étapes, et on se rend compte que ce « terriblement lointain » a eu lieu il y a 8 jours…

C’est d’autant plus marrant quand on compare avec ce qui se passe au boulot. Dans notre train-train quotidien, le temps est tellement « écrasé », toujours identique et répétitif, qu’un événement datant d’un mois nous semble tout proche… Comme : le film d’il y a 2 ou 3 jours qui est en fait passé la semaine d’avant ; ou la réunion de la semaine dernière qui s’est en fait déroulé il y a un mois ; ou encore, hier, la dernière fois qu’on a fait l’amour, ah, non ! C’était pas hier… Attends… File-moi le calendrier…

En voyage, surtout sur des vélos, je pense, on vit plus dans l’instant présent… Une grimpette d’une demi-heure peut sembler durer 2 jours, tout s’étire, tout s’allonge, tout se distend, la perception du temps change tellement que nous avons l’impression d’être partis depuis 1 an…

Est-ce un mal ou un bien ?

  • Red Dead Redemption

 

Depuis qu’on a quitté Del Rio, Amistad, en fait (oh putain ! ça fait un siècle !), nous avons grimpé sur les haut-plateaux du sud Texas, et tous les jours, toutes les heures, toutes les 10 minutes, je dis à Béa :

« Ouah ! Putain ! Regarde là ! Regarde ! Ces Mesa, c’est exactement comme dans Red Dead Redemption ! »

Ou :

« Ouah ! Putain ! Regarde là ! Regarde ! Cette ligne de chemin de fer sur le pont, c’est exactement comme dans Red Dead Redemption ! »

Ou encore :

« Ouah ! Putain ! Regarde là ! Regarde ! Cette végétation, c’est exactement comme dans Red Dead Redemption ! »

Ou parfois :

« Ouah ! Putain ! Regarde là ! Regarde ! C’est dingue ! Ces animaux, c’est exactement comme dans Red Dead Redemption ! »

Alors voilà mon conseil… A tous ceux qui voudraient découvrir cet extraordinaire Sud-Texas et qui n’ont ni le temps, ni le pognon, jouez à… merde… jouez à… oh chiotte…

  • Béa ! C’est comment le jeu déjà ?…
  • Putain ! Tu vas pas encore me gonfler avec ton Red Dead Redemption !

Ouais ! Voilà ! Jouez à Red Dead Redemption !

 

  • Le changement de programme

 

Bon… Ca fait un moment que ça nous trotte dans la tête, alors, suivant ma nouvelle ligne de vie (Il faut tout dévoiler ! A poil, tout est au poil !), je dévoile… C’est vrai qu’on a passé quelques pics assez méchants, c’est vrai qu’on a grimpé une très belle rampe pour se faire le plateau texan, mais la « vraie » montagne, ça va pas être possible. Je n’en ai pas la force et Béa n’en a pas l’envie…

Du coup, on laisse tomber San Francisco (et tous les challenges plus ou moins « sympas » qui s’y rapportent) pour revenir au projet initial : De l’Atlantique au Pacifique ! Et vu mon état physique et ma « sportive » moitié, c’est déjà un putain d’exploit si on y arrive… (Je pense que Béa dévoilera la courbe de niveau de la dernière ligne droite dans un prochain article… Vous allez rire…)

Alors voilà. On s’arrête à San Diego ! On glandera une semaine, on louera certainement une caisse pour faire une paire de parcs nationaux pendant une 20aine de jours, et puis direction Bruxelles…

Ah oui ! Ce ne sera plus Munich, on a une pilule bleue à préparer…

 

 

Peu avant Alpine, nous dépasserons les 1300 m d’altitude. On se tape une ascension de 56km de long sans une descente ou un replat. C’est une longue rampe régulière comme on les aime. On mouline pour maintenir une vitesse constante autour de 11 km/h. Les paysages sont toujours aussi magnifiques.

Il n’y a pas de doute, on est bien au cœur de l’ouest américain. Celui de Blueberry ou de Sergio Leone. A Alpine, nous voulons louer une voiture pour nous rendre quelques jours à Big Bend. Mais il y a une sorte de meeting aérien toute la semaine dans le secteur et il n’y a plus rien à louer. Ceci dit, il vaut peut être mieux comme ça car le loueur de voitures avait une bonne de tête de truand. Je l’aurai bien vu figurant dans un film de Sergio Leone, celui là. On va donc devoir continuer notre route jusqu’El Paso pour trouver un autre loueur et revenir sur nos pas pour aller au parc national.

Mais en attendant, nous prenons une journée de repos car c’est un peu le choc thermique. Le vent vient du nord et au moment où j’écris ces lignes, nous nous sommes réfugiés dans la salle commune du camping car le thermomètre ne dépasse pas les 10°C. Pierrot a trouvé le courage de changer ses plaquettes de frein et revient les yeux larmoyants par le vent et le nez tout rouge par le froid. Il est temps de laisser place à l’écriture bleue.

 

La Tristitude (suite)

 

La Tristitude, c’est quand un racoon vole le pain du déjeuner.

C’est quand les coyotes hurlent et qu’t’as envie d’pisser.

C’est quand tu t’lèves et qu’la lampe veut plus s’allumer.

 

Et ça fait peur…

 

La Tristitude, c’est quand on te demande combien d’fois t’as pris le bus.

C’est quand tu joues et qu’tu perds à la proulette russe.

C’est quand tu t’lèves la nuit et qu’t’as pas vu l’cactus.

 

Et ça fait mal, MAL, MAL !!!

 

Refrain :              La Tristitude, c’est moi, c’est toi, c’est nous, c’est quoi

                              C’est de faire du vélo au fond des USA.

 

                               La Tristitude, c’est huuum, c’est wiiizzz, c’est eux, c’est vous

                               C’est la nuit dans l’désert qui ne va pas du tout…

 

 

La Tristitude, c’est quand tu t’laves les mains juste avant d’dérailler.

C’est quand Béa t’dit : « mes vitesses veulent plus passer ».

C’est quand plein d’graisse sur les mains, t’as envie d’pisser.

 

Et ça fait chier…

 

La Tristitude, c’est quand malgré l’vélo couché, t’as mal au dos.

C’est quand il n’y a pas d’Margarita au restau.

C’est quand t’as un fort vent arrière un jour de r’pos.

 

Et ça fait mal, mal, mal…

 

Refrain 

 

Nous choisissons de quitter l’itinéraire prévu par Adventure Cycling qui a la mauvaise idée de passer par le Mont Mc Donald, et préférons rester aux pieds des montagnes en passant par Marfa. En arrivant en ville, on se dirige vers une sorte de camping hippie qui se veut être une institution dans le secteur : 43 dollars pour planter la nuit. C’est plus ce que c’étaient les communautés hippies. Bref, autant dire, qu’on a eu vite fait de dégager, pour nous retrouver dans le RV park à la fin de la ville pour nous avancer le plus possible pour la longue étape du lendemain. Camping tout pourri, pas de douches, pas de chiottes, juste des robinets d’eau.

Quelques camping cars garés sous le soleil ardent du Texas. Une petite cahute permettant de payer soi même sa contribution pour la nuit. On vise l’unique arbre du coin pour planter la tente.

Tout autour de nous, c’est véritablement le désert. Pas un arbre (sauf le notre), mais rien à voir avec les déserts de sable. Ici, tout n’est que poussière.

De temps en temps, on voit des colonnes de poussières créées par le vent, qui s’élèvent vers le ciel. On est tout le temps crado, les mains, les mollets, les fringues. L’herbe est jaune, complètement brûlée. Au loin, on voit quelques vaches et on se demande bien ce qu’elles peuvent manger.

Il y a sur le sol, ces espèces de petites saloperies d’épineux qui se plantent partout (surtout sous les godasses de Pierrot, d’ailleurs).

On est obligé de vérifier très régulièrement les pneus des vélos, mais surtout nous sommes obligés de mettre des fringues sous nos tapis autogonflants pour éviter les crevaisons.

La nuit à Marfa a été horrible, à 23h une tempête de sable s’est levée, le vent hurlait, la tente pliait comme jamais elle n’a plié. On reste une partie de la nuit éveillé, pour essayer de soutenir la toile de tente et éviter que les arceaux ne cèdent. Le sable est projeté violemment contre la toile. L’arbre sous lequel nous sommes, fait des bruits des plus sinistres. Soudain, grosse envie de pisser, je tente une sortie. J’ouvre la porte de la chambre de la tente. L’abside n’est qu’un nuage de poussière, les sacoches sont recouvertes de sable. Comme d’habitude, j’avais juste rabattu le rabat (d’où son nom). Il y en a partout, dans les fringues, la bouffe. Du coup, je ne m’imagine pas trop le cul à l’air au milieu de la tempête de sable et je reste donc avec mon envie de pisser. Contrairement à nous, le vent ne faiblit pas. On est crevé de rester un bras en l’air pour soutenir la tente. On a besoin de dormir. Tant pis, faisons confiance au matériel. Pourtant, nous n’étions pas très satisfaits de notre tente Exped, qui coûte une blinde et qui connait déjà des signes de faiblesse sur les parties collées. Exped doit d’ailleurs s’attendre à recevoir de notre part un courrier bien piquant. Mais en attendant, on comprend pourquoi il y a des tentes à 700 euros et d’autres à 40. Celle à 700 résiste aux tempêtes. Le matin, Pierrot range ses petites affaires comme si de rien n’était et s’apprête à sauter sur son vélo pour affronter l’étape Marfa – Van Horn de 120 kms. On doit se diriger vers le nord est, le vent a à peine faiblit et souffle du nord. Je le regarde avec des yeux tout ronds « euh, tu crois quand même pas qu’on va pédaler avec un vent pareil ???? » S’ensuit une conversation dont je vous fais grâce, mais il me faudra bien batailler un quart d’heure pour lui faire entendre raison.

On trouve refuge dans la cahute de l’entrée pour essayer de prendre le petit déjeuner à l’abri des rafales de vent. Il y a du wifi sur le camping, j’essaie donc de téléphoner à l’hôtel le plus proche pour demander s’il a une chambre de libre et à quel est le prix. Soixante six dollars, banco. On attend que le vent se calme un peu et on arrive. Vers 11h, il y a enfin une accalmie. On en profite pour faire tant bien que mal nos sacoches et replier la tente sans qu’elle ne se retrouve au Mexique. On saute sur nos vélos, et au bout d’un kilomètre on arrive devant l’hôtel. Bon finalement, c’est 166 dollars la nuit. Oups, j’ai encore beaucoup de travail à faire au niveau de la compréhension orale. Putain d’accent texan. Je n’ose même pas regarder la tête de Pierrot. Le gars, nous dit qu’il y a un motel à l’entrée de la ville qui doit faire des chambres moins chères. Rappelons que nous avions choisi d’être à la fin de la ville pour prendre de l’avance sur la prochaine étape. Donc, nous revenons sur nos pas et au bout de 3 kms, on tombe enfin sur le motel : 100 dollars la nuit. Incroyable ce bled. Il n’y a rien, c’est le trou du cul du monde avec de la poussière autour. La moitié des restaus sont lourdés. Celui dans lequel on a mangé est cher et dégueu. Et pourtant tout coûte cher. On se retrouve donc finalement dans le RV park de l’entrée de la ville qui lui offre douche et chiottes. Il y a une petite caravane à l’entrée pour permettre aux campeurs de payer l’emplacement. Quinze dollars par personne, soit 30 dollars pour nous deux, c’est plus cher qu’un emplacement de RV. Ouais ben, c’est bon, faut pas déconner, on ne met que 15 dollars dans l’enveloppe. Il y a six pauvres emplacements pour les tentes, pas un arbre, pas une table, pas un banc, pas d’électricité ni d’eau sur l’emplacement. Faut pas déconner.

Sur cette route 90, tout le long, on trouve de larges bandes de part et d’autre de la route. Elle fait au moins deux mètres de large et pourrait nous permettre de rouler en toute sécurité. Mais le revêtement est tellement granuleux, que le guidon bringuebale dans les bras, les mollets tremblotent, les vélos font des bruits de casserole. Du coup, on roule très régulièrement sur les voies réservées aux voitures, là où le passage répété des roues des voitures a aplani le goudron. Certains automobilistes s’étonnant de ne pas nous voir rouler sur la large bande à coté de la route ne se privent donc  pas pour nous klaxonner furieusement. Autant dire qu’il y a eu quelques doigts levés. Mais il est vrai qu’on a plus régulièrement des automobilistes qui nous font des coucous, ou des motards qui nous croisent le pouce levé. Comme nous suivons très régulièrement la ligne de chemin de fer, il n’est pas rare que certains conducteurs de train nous klaxonnent quand ils nous croisent.

Nous partons donc le lendemain dans de bien meilleures conditions. Il n’y a presque pas de vent, et le peu qu’il y a vient de l’est. Le revêtement de la route  est merdique sur les trente premiers kilomètres et s’améliore à chaque changement de comté. Au bout de 6 heures 11 de pédalage, 125 km dans le no mans land, sous 40° on atteint enfin notre but : Van Horn.

 

Quelques faits notables sur le tronçon Van Horn – El Paso qui nous prendra trois jours :

  • Au bar restau mexicain d’El Paso, on entend derrière nous un « chkling chkling chkling ». Deux cowboys chaussés de bottes à bouts carrés avec des éperons, jean, ceinturon en cuir, chemise en jean, stetson vissé sur la tête. Deux caricatures mais avec des bonnes têtes d’andouille. Je m’attends à les entendre commander un whisky, ou une margarita (on adore la margarita), ou au moins une bud. Celui à lunettes interpelle la serveuse « un thé glacé sucré, m’dame, s’il vous plait ». La fin d’un mythe.
  • Le lendemain matin, je suis obligée de vider complètement ma sacoche de bouffe pour virer la vingtaine de cancrelats de 3cm tout dégueu qui ont investit les lieux.
  • On traverse un nouveau fuseau horaire. Nous avons donc maintenant 8 heures de décalage avec vous.
  • L’idéal aurait été d’équilibrer au mieux le kilométrage sur ces trois jours. Or, on se retrouve avec la première journée à 56km, la deuxième à 120 et la dernière à 15. Il faut dire que lorsque Pierrot a réservé l’hôtel pour la nuit du deuxième jour, il tape sur « Booking », hôtel à Fabens, choisit le moins cher et valide sa réservation. Quelques heures après, je vérifie les mails pour contrôler le prix de la chambre. Oups, il n’a pas réservé dans la bonne ville, mais 15km après Fabens et c’est donc pour ça qu’on s’est tapé une étape de dingue de 120 bornes avec un gros vent dans le nez et 7h15 de pédalage.

 

 

Coin des jeux, énigmes et autres mystères

 

Solution des énigmes précédentes

 

  • Check :

« Tape m’en 5 la Noiraude » était une façon de cacher l’expression « Check Meumeuh »… Nous faisons donc des Check Meumeuh, et vous deviez expliquer en quoi ça consiste. Démonstration en image (après l’apéro, désolé…)

 

 

  • Fleur bleue :

Bien joué Lyz ! De la famille des Lupins, cette fleur emblématique du Texas est le Bluebonnet…

 

  • PQ :

Gros problème des EU, le camping sauvage n’est pas autorisé. Avantage, dans tous les campings, warmshowers, hôtels, restaurants, etc., il y a du PQ. De fait, nous n’avons acheté (ou volé, ou récupéré…)  aucun rouleau de PQ depuis Miami. « Zéro » était la bonne réponse.

 

 

Les nouvelles énigmes :

 

  • Tintinophilie (suite)

Répondre à la question « Où vont les Terr’Ailleurs ?» en utilisant une phrase célèbre de la Tintinophilie.

 

  • Tintinophilie (fin)

La référence à Hergé et à Tintin est facilement notable par n’importe qui dans les 2 planches qui suivent. Seulement, une autre référence BDstique est très nette dans ces mêmes 2 planches. Donnez-moi donc le nom de l’auteur ET de l’album qui ont servi de référence.

  • Animés & Bière : Pour reprendre et lier 2 des thèmes évoqués dans cet article, une question facile pour tous les amateurs (et ils sont nombreux…) Je parlais précédemment de l’empire biéreux américain de la Bud. Les Simpson’s n’ont pas repris le nom « Bud » (on ne rigole pas avec les droits) ; comment s’appelle l’équivalent de la Bud dans l’univers simpsonnien ?

 

 

 

 

24 réflexions sur « El Paso : 4477km »

  1. Terrible ce vent !

    Il est temps que j’entre dans la course. L’écart est suffisant pour que ma victoire ait le couleur de l’exploit.
    L’excellent Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro et la Duff !

    San Francisco, c’est tout embrumé de toute façon…

    Biz mes amis

    Marcus «Y a-t-il ici quelqu’un qui parle l’anglais ? Ou peut-être même le grec ancien? » BRODY

  2. Trop fun de lire entre le bleu et noir mon coeur balance
    Chapeau vous deux, mais on va pas vous suivre sur ce coup la, trop de trou du cul du monde, rien au milieu de la poussière, trop de flotte à transporter, pas d’arbre pour protéger tentine…..route pourrie……heu…..on va essayer de trouver un chemin qui va bien……au pays du trumkistan ! Je vais reprendre les écoutes de musique à donfe pour voir si ca me donne la gnake ds les montées ! Bises coréennes

    1. Vous bilez pas les amis… Les routes américaines sont à la portée de tous ! J’en rajoute juste des caisses pour la dramaturgie du récit.
      « Il vient toujours au bon moment avec ses pains et ses croissants… L’ami du petit déjeuner… L’ami de Corée ».
      P.

  3. Le mec commente son propre article… Va pas tarder à s’auto-elire follower du mois, z’allez voir… Il vire Trump le gars.
    Bon sinon, super récit avec du top paysage d’aventure et – enfin ! – du bivouac !!! Le check meuh meuh est énorme, et je pense que tout le monde aurait aimé voir la variante dégueulasse, celle après 3 margaritas et un seul pis de vache.

  4. Et cette histoire de pilule bleue, c’est dans un DOM ou un TOM ?
    Ou alors c’est tout autre chose et faudra nous en parler.
    Ou si vous cherchez un plan du genre « lâcher 8 reins pour nettoyer des chiottes 7j/7 », on peut vous orienter.

  5. Hello heureux d’avoir des news !
    Pour Béa, vous n’êtes pas prêt de la frontière espagnole, enfin je crois (t’as eu des cours de géo par Trump). Mais bon, comme Sergio Léon a tourné ses films en Espagne, la boucle est bouclée.
    Pour le challenge, celui de de tintin est validé.
    Pour les enigmes, c’est zai zai zai zai de Fabcaro et la Duff (qui existe réellement )
    Pour la phrase de Tintin, j’y réfléchis…
    Bon courage

  6. Alors, je vous le dis tout net : puisque vous refusez mon challenge à San Francisco, et ben je ne répondrai pas à vos énigmes (en fait ça m’arrange… j’avais juste pensé à Joe Dassin, mais ça ne doit pas être ça…).
    Merci de prendre le temps et l’énergie pour nous raconter pleins de trucs au milieu de rien. Impressionnant cette chenille rouge qui grandit à chaque post. Elle a bien dû croquer les 2/3 de la feuille non ? Moi aussi je trouve que vous êtes partis il y a super longtemps. Quand j’ai compté vos rouleaux de PQ, je me suis dit : « 73 ? C’est tout ? »… Bon, en même temps, je suis mémère chez moi ! Sinon, merci pour la playlist, je vais tester sur le trajet boulot / dodo…
    Mettez nous en plein les yeux des canyons mexicains et portez vous bien.
    (Est-ce que la date du retour reste la même ?)
    Biz biz

  7. Salut les Tir’ailleurs,
    Merci pour tous ces beaux paysages, moi qui adore les déserts je suis gâté et c’est pas fini, vivement le Nouveau-Mexique.
    Je vais corroborer les propos de Pierrot sur l’Arrogant Bastard Ale (il y en a au Carrefour d’Asfeld) : c’est vraiment dégueulasse, c’est plus amer qu’une Leffe Royale IPA (la verte) et gustativement encore plus plat qu’une Pils -super pour déboucher un évier mais pour l’apéro la Chimay Bleue reste une valeur sûre.

    What a trip down memory lane, when I saw that notorious three corner jack. Cette petite épine m’avait pourri la vie en Australie, j’ai dû crever 20 fois avant que mon voisin ne me donne les références d’une bande anti-crevaison digne de ce nom et me révèle le nom de cet ennemi démoniaque : three corner jack.

    Il va falloir faire un effort dans cette playlist: je vote pour le retour de Metallica, l’ajout de Ron James Dio et la suppression définitive de Julien Doré et Nolwenn Leroy… oui, oui tu sais de quoi je parle, le dossier zip dans MyMusic…

    énigmes: Whaouh j’avais bon pour le PQ, you dirty bastards!!!!
    Où vont les terr’ailleurs? Bah en Amérique, Tintin en Amérique, elle est con cette question.
    « Siffler la haut sur la colline » c’est Joe Dassin, non? Par contre la « roulade arrière » je vois pas, elle a fait de la BD Nadia Comaneci?
    Facile la Duff, malheureusement bien réelle maintenant.

    Enigme de merde : sans regarder sur wikipedia, quel est le rapport entre la bière Duff et les Guns n’ Roses? Le premier gagne le calbar vert fluo de Pierrot.

    BIZ

  8. Hello la Team Terr’Ailleurs

    Super article les amis ! Je suis fan de vos petites vidéos et de vos BD !!!
    Amusez vous et profitez bien malgré, le vent dans la gueule, le sable et le nez qui brûle.
    La dame PIPI et CACA
    Bisous

  9. Ah excellent le check meuh meuh il égaye ma journée
    J’attends avec impatience la suite et votre nouvel itinéraire ( une de mes collègues revient de Las Vegas où Elvis a célébré son mariage mais je pense pas que vous passiez par là, dommage ça aurait été drôle )
    Bon courage
    Bisous

  10. Salut vous!
    content d’avoir des news et de vous voir aussi en forme.
    La Tristitude est énorme, il faut que j’essaie de la chanter accompagné par Blanche à la guitare.
    Check meuh meuh…………énorme!
    Je pense à Joe Dassin
    La bd me dit quelque chose…
    Dsl je ne suis pas trop inspiré, j’avais une bonne blague mais je préfère la garder, je crois être atteint de Tristitude à mon tour:

    La tristitude
    c’est quand ta blague les fait pas marrer,
    qu’elle pense comment Pierrot a fait pour m’apprécier,
    que mon roman à lire elle s’est forcée

    et ça fait mal

    La tristitude
    c’est de boire une Jup’ alors que vous êtes en plein désert
    que d’savoir que votre seul réconfort a un goût amer,
    qu’une simple serveuse porte un révolver,

    et ça fait mal

    La tristitude
    c’est quand je vous écris et que Julie me réclame l’ordi’
    c’est savoir que San Francisco c’est fini,
    c’est d’avoir peur pour vous mes amis…

    je vous M

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