2017 : Eurvélo 6 de Strasbourg à Nantes

AVERTISSEMENT ! Certains lecteurs sont habitués au ton tragi-COMIQUE de ce blog ; sachez que cet épisode sera plutôt TRAGI-comique.

AVERTISSEMENT 2 ! Certaines photos peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes  des personnes fragiles  de nombreuses personnes  de tout le monde…

 

INTRO

Allez hop ! C’est moi qui commence, pour changer…

Pour tous ceux qui découvrent le site pour la première fois, je n’énoncerai qu’une chose à savoir, la plus importante : les Terr’Ailleurs est un site de récit de voyage écrit à 4 mains ; Béa apporte la cohérence, les faits, les lieus, l’ordre chronologique, les anecdotes, la météo, etc., etc., et elle écrit en NOIR ; Pierrot (moi) apporte le génie littéraire et cet humour merveilleux et trop rarement compris, et écrit en BLEU.

Donc, voilà, c’est moi qui commence, parce que, avant de s’intéresser à cette petite cyclo- randonnée estivale que Béa vous résumera dans la seconde partie de ce post, il me faut expliquer à tous ceux qui nous connaissent déjà un peu… : pourquoi !?

                Pourquoi remonte-t-on sur les vélos ? Pourquoi, alors que la maladie m’avait jeté à terre, tenté-je encore le coup ? Pourquoi, vaincu par la souffrance, pour l’un, et dégoûtée par trop de plaintes et un rythme d’aï arthritique, pour l’autre, les Terr’Ailleurs, devenus camping-caristes, enfourchent-ils de nouveau leurs biclous ?

                Le déclic fût double. Premier clic : Avril 2016, les Pieds Devant partent pour un 2ème périple au long cours ! Ils vont faire, avec des vélos couchés (très cheap et fragiles, en plus, des trucs tchèques, mieux vaut toucher en mécanique), la route de la soie ! Suite à leur premier post, on ne dort pas de la nuit… Quelque chose nous travaille…

                Second clic : Juillet 2016. La décision s’est prise en Norvège, à la fin des vacances d’été de l’année dernière…

Nous avions passé un excellent séjour, en camping-car, dans un pays magnifique. Nous avions fait les plus belles randonnées que nous n’avions jamais faites. Nous avions aimé passionnément les paysages, les coins de camping, le confort et les cartons de vin que le fourgon nous permettait. Nous avions apprécié de pouvoir prendre notre bon vieux chien Ulysse avec nous. Bref, nous avions tout adoré ! Un super voyage ! Génial ! Excellent ! Fantastique ! Extra ! De la balle ! Ca roxe du poney !!! Ouais ! Ouais. Ouais…

Ouais ? Mais alors, pourquoi nous sentions-nous un peu vides ? Un peu vacants ? Un peu « à côté » de l’essentiel ?

Et, là, on a compris… On a compris que tant qu’on ne sortirait pas de notre zone de confort, on ne rencontrerait plus la magie qu’on avait connue lors de notre trip « L’Amérique du Nord au Sud »…

On a donc décidé de repartir 7 mois à vélo pour faire :

(attention, accrochez-vous bien, ça va être super original ! totalement autre chose que la première fois ! un truc de malade ! de déglingo ! une idée comme ça ! faut être carrément génial !)

Pour faire : « L’Amérique de l’Est à l’Ouest !!! » Sans déconner ! C’est pas de la trouvaille ça !

Restaient alors 2 problèmes à résoudre. Le premier (une formalité, pensais-je…) : obtenir un nouveau mi-temps annualisé de l’Éducation nationale. Le second (insurmontable, craignais-je…) : être plus fort que ma Sclérose en Plaque (que nous surnommerons, à partir de maintenant et par soucis de simplicité, « la Vieille Salope »).

 

  • Le mi-temps annualisé

Or, donc, dès le début de cette belle année 2017, j’entreprends les démarches auprès de l’Inspection Académique des Ardennes pour obtenir ce fameux mi-temps. Je suis confiant. La première fois (en 2013), je n’ai rencontré aucune difficulté à l’avoir. Et puis, après tout, c’est un droit ! (sauf nécessité de service). J’envoie donc une lettre de motivation à l’Inspecteur. Dans cette lettre, je me dévoile. Je me montre nu. Je montre mes écorchures, mes blessures, j’explique ma motivation profonde. Cette lettre est intime, gênante, seules 2 ou 3 personnes, très proches l’ont lue.

Photo évoquant la mise à nu de l’auteur face à son lecteur.

Et je l’envoie à cet Inspecteur, que je ne connais pas. Je ne suis pas sûr qu’elle a été lue… Alors voilà, quitte à me foutre à poil devant des gens que je ne connais pas et dont je ne suis pas certain de la bienveillance, je me fous à poil devant tout le monde (Béa nous parlera d’ailleurs, tout à l’heure d’un camping naturiste rigolo…) et cette lettre je vous la donne :

 

                                                                  Signy l’Abbaye, le samedi 21 janvier 2017

 

Objet : demande de mi-temps annualisé pour la seconde partie de l’année scolaire 2017 / 2018

 

Monsieur,

 

Je sollicite pour l’année prochaine un mi-temps annualisé, ainsi que le Bulletin officiel de l’Education Nationale n° 9 du 26 février 2004 m’y autorise, et tiens, par cette présente à vous faire connaître les raisons de cette demande.

Je suis atteint depuis 2005 d’une sclérose en plaque (SEP). Comme vous le savez certainement, cette maladie auto-immune affecte le système nerveux central. Elle entraîne des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives et cognitives. A plus ou moins long terme, ces troubles peuvent progresser vers un handicap irréversible.

C’est à cette maladie que je dois, depuis 2015, de « bénéficier » d’une RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé).

Si je vous signale cet état de fait, ce n’est surtout pas pour obtenir un quelconque apitoiement de votre part, ni même pour jouer sur la corde de l’empathie, mais pour vous aider à comprendre l’état d’esprit qui est le mien.

Depuis toujours, la passion qui m’habite, ma principale raison de vivre, est celle du « voyage au long cours », à pieds ou en vélo. Ma femme et moi n’avons pas d’enfant et tous nos projets, toute notre énergie, toutes nos économies ne sont concentrées que vers ce type de voyages.

Vous comprendrez aisément, maintenant, que la SEP fait peser sur nos têtes une menace constante qui risque de nous priver d’un jour à l’autre de la passion première qui anime notre vie.

J’avais, il y a quatre ans de cela, demandé un mi-temps annualisé que M. D…., votre prédécesseur, m’avait accordé. Ces six mois nous avaient permis de faire un voyage en vélo couché, du nord des États-Unis au sud de l’Argentine. Depuis, ma maladie s’est faite plus pressante et mes capacités physiques s’en sont trouvées diminuées de façon assez nette.

Étant depuis lors sous traitement et ayant abandonné le vélo, je m’abandonnais à un auto-apitoiement morbide et stérile qui me conduisait tout droit vers la dépression.

J’ai pris conscience de cela et je refuse désormais de baisser les bras et de me laisser aller. C’est dans l’optique de repartir pour six mois de vélo couché en février 2018 (même si les ambitions kilométriques sont revues à la baisse) que je vous demande l’autorisation de prendre ce nouveau mi-temps annualisé.

Pour poursuivre sur des éléments plus pratiques, notre projet implique certaines contraintes (en particulier météorologiques) qui nous imposent un départ début février et un retour fin août. C’est donc sur la seconde moitié de l’année scolaire 2017-2018 que porte ma demande de mi-temps.

Je tiens en outre à faire valoir une assiduité et un professionnalisme irréprochables dans l’exercice de mes fonctions. Jamais mon état de santé n’a servi de prétexte à des arrêts de travail indus. J’espère et je pense donner à mon établissement et aux élèves qui sont à ma charge le maximum de ce que je peux donner.

Vous voilà, Monsieur, informé des tenants et aboutissants de cette requête. Je ne suis pas sans ignorer les difficultés qui peuvent être les vôtres quant à la gestion du personnel d’un organisme aussi complexe et déplore, tout comme vous, j’imagine, le peu de marge de manœuvre dont vous disposez. Néanmoins j’espère pouvoir compter sur votre soutien dans le traitement de ma demande.

Je tenais, enfin, à vous faire savoir que ce mi-temps annualisé, mais je pense que vous l’avez désormais compris, représente à mes yeux, comme à ceux de mon épouse, beaucoup plus que six mois de pause. Ce ne sont pas six mois de vacances. Ce ne sont pas six mois de repos. Ce ne sont même pas six mois de remise sur pieds thérapeutiques. 

Ces six mois représentent le baroud d’honneur du baroudeur, le chant du cygne du voyageur, la preuve ultime et fondamentale que je suis encore vivant ; ces six mois représentent ma vie…

Avec mes remerciements, je vous prie de trouver ici, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Sans déconner ! C’est balaise ou pas comme lettre de motivation !? Ça claque ou merde !?  Tu lui refuses toi, sa demande, au mec qui t’envoie ça !? Non ?…..

Et ben l’Inspection si… (nécessité de service…)

Et j’ai dû batailler, et j’ai passé des coups de fil (putain ! je ne supporte pas le téléphone !) et j’ai essayé de faire jouer le syndicat, et finalement, j’ai eu un entretien à l’Inspection durant lequel j’ai fait valoir mes arguments, et le fait que je partirai de toute façon, quoiqu’il arrive, quitte à être viré de l’Éducation nationale… J’ai, heureusement, été épaulé moralement et dans l’organisation de ma révolte par Marcus Brody, agent infiltré, et par Béa qui était un peu irritable et inquiète quand même… Ils ont donc fini par m’accorder « gracieusement » le mi-temps tant convoité…

C’était bon. Direction USA 2018.

 

  • La Vieille Salope

Certains l’ignorent (et je prierai ces derniers, dorénavant, d’être un peu plus attentifs à ma vie… Sans déconner, ça vous trouerait le cul de lire Gala de temps en temps !), mais depuis le Chili, en 2014, mon état de santé n’a eu de cesse de se détériorer. J’ai fini notre premier trip (L’Amérique du Sud à l’Ouestdu Centre à l’Est… du Nord au Sud) très difficilement, plus rien dans le sac, et un peu démoralisé.

A Pâques 2014, 2 mois après notre retour, fort de mes 7 mois de pédalage et de mes 9700 km parcourus (souvent en montagne), je participai, pour la 9ème fois, au Raid…

Le Raid est une épreuve VTTiste et Bièresque de 4 jours qui emmène tous les ans une bande de potes (entre 4 et 9, selon les années) sur les pistes, routes, chemins, single tracks de France et d’ailleurs (l’ailleurs n’étant, pour l’instant, que belge). En 2014, nous étions 5, du côté de Rambouillet dans la haute vallée de Chevreuse. Le parcours n’était ni spécialement long, ni très difficile. Pourtant…

…Pourtant, lors de la première (ou 2ème ?) étape,  j’ai craqué. Explosé en plein vol. Vaincu. Mis à terre. Détruit. Des douleurs dans tout le corps. Des tendons enflammés. Des muscles qui ne répondent plus. Plus de tonus. Toujours derrière. Plus de giclette. Et c’est là, dans la douleur, dans la souffrance de chaque instant, que le pire s’est produit… Ma force mentale a lâchée… Ce Mental qui m’avait toujours permis de surmonter toutes les épreuves que la Vieille Salope mettait sur ma route s’est écroulé comme un château de carte. Alors je suis descendu de vélo et j’ai pleuré.

Les autres ne savaient pas quoi faire. C’est normal. Ce n’est pas dans le schéma. Pour eux, Pierrot, il est fort. Soit il fait marrer, soit il s’énerve et il gueule. Mais il ne chiale pas, il n’abandonne pas. Ça ne s’est jamais vu… C’est connu… Alors ils ne savaient pas quoi faire.

C’est là que j’ai abandonné le VTT. Mais je me disais encore que la plupart de mes douleurs étaient dues au vélo droit, aux chemins pierreux. Je me disais que le vélo couché, sur route, c’était encore possible…

Du coup, en Juillet 2014, on a remis le couvert et on a décidé de faire la Véloscénie (un article résume le trip sur ce blog). Et là encore, désillusion… Pas tant de douleurs que ça, mais un formidable manque de puissance, plus aucun tonus musculaire. Béa devait sans arrêt m’attendre, ou alors me laissait loin derrière. Le mental en a encore pris un coup. Petite déprime. Plus envie de faire de vélo. Mais alors ? Quoi faire de ma vie ? Il n’y a qu’avec le vélo que les voyages étaient vraiment extraordinaires ! Besoin de se raccrocher aux branches. Vélo électrique… Décevant… Projet camping-car… Bien, mais insuffisant… Ok… Elle gagne…

 

LA VIEILLE SALOPE M’A TUER

(pour Fred : normalement, c’est « tué », -é,  pas –ER, mais là, c’est fait exprès c’est pour faire comme « Omar m’a tuer », tu sais…)

 

3 années passent…Mais non ! Mais non ! No way ! Attends un peu Vieille Salope ! Tu connais pas Raoul ! Le double déclic (si, si, souvenez-vous ! putain, faites un effort quoi ! c’était il y a 5 minutes !) : le voyage des Panardos et la Norvège en camping-car… Du coup, on re-réessaye ! Et pour voir si on est capable de tenir 6000 km, pour faire l’Amérique du Nord à l’Estdu Sud au Nord… merde, de l’Atlantique au Pacifique… Ouais c’est mieux ça ! Attendez 2 secondes…

  • Béa !
  • Quoi ?
  • J’ai trouvé un titre ! C’est vachement mieux que l’Amérique de l’Ouest à l’Est…
  • Non, c’est le contraire.
  • … quoi ?
  • C’est le contraire… L’Amérique de l’Est à l’Ouest.
  • C’est ce que j’ai dit non ?
  • Ben non, t’as qu’à te relire grosse crêpe, c’est marqué 5 lignes au-dessus…
  • Ah ouais… Au temps pour moi…
  • Alors, le génie… ton titre !
  • Ah ouais ! Accroche-toi ! C’est effectivement génial !……. « L’Amérique de l’Atlantique au Pacifique » !!!
  • .. Bof…
  • Tu rigoles ! ça déchire !
  • Si tu le dis…
  • Bon, tu fais chier, je me casse, j’ai pas fini ma partie de Post…

Ok, j’y suis… Donc, je disais… pour voir si on est capable de tenir 6000 km, on décide de faire Strasbourg-Nantes ! C’est parti ! Charlotte ! Enlève ta culotte ! C’est moi qui pilote !

Béa va vous raconter comment ça s’est passé. En ce qui me concerne, je vais juste ajouter à son récit que les 8 premiers jours ont vraiment été horribles. J’ai connu les mêmes douleurs, les mêmes souffrances généralisées, le même manque de forme que durant mes pires moments vélocipédiques… Mais j’ai tenu le coup… Et au bout de 8 jours, j’ai retrouvé un état de forme et une absence (relative) de douleurs qui m’ont permis d’avancer au rythme de Béa et d’espérer le meilleur…

C’était bon. Direction USA 2018.

 

A quelques mois de partir pour un nouveau voyage vélocipédique, nous avions besoin (parce qu’on est super prévoyants) de faire un test matériel mais surtout de tester la forme physique des deux protagonistes, c’est-à-dire, nous. Nous décidons donc de parcourir la partie française de l’Eurovélo 6 en reliant Strasbourg à Nantes en longeant Rhin, Doubs, Saône et Loire. L’itinéraire suit en grande partie des pistes cyclables et des petites  routes de campagne.

A noter que contrairement à ce qui avait été évoqué durant un temps dans ce magnifique blog, nous avons finalement laissé tomber l’idée de l’assistance électrique pour plusieurs raisons :

  • Déjà en temps normal, les vélos pèsent lourd, mais avec une batterie et un moteur en plus, c’est difficilement gérable.
  • On perd en autonomie, ça suppose que tous les soirs on trouve un branchement électrique pour recharger la batterie.
  • On multiplie les risques de pannes. C’est déjà chiant quand il y a des problèmes de dérailleur, mais alors si il faut gérer de l’électrique, on n’y connait rien.
  • Finalement, l’exploit perd de sa superbe s’il y a une assistance.

Les Panardos nous ayant informé le lendemain de la réservation de nos billets de train que la SNCF refusait d’embarquer, tandems, trikes et vélos couchés, je ne faisais que très moyennement ma maline sur le quai de la gare de Reims au moment d’embarquer. Finalement, aucun problème pour charger nos deux chars d’assaut dans le wagon. Toutefois, pour ceux que ça intéresse, je leur conseillerai vivement de voyager en semaine durant la période estivale. Bref, nous débarquons donc à la Gare de Strasbourg, fringants, prêts à en découdre avec nos deux vélos couchés. Mouais, ben finalement quand j’y repense, pas si fringuant que ça, on est bouffé par le doute quant à nos capacités. Ça fait trois ans qu’on n’est pas remonté sur un vélo et durant ce temps, la sclérose en plaques de Pierrot, insidieusement, a poursuivi son œuvre.

On rejoint donc rapidement le canal du Rhin, cap au sud pour rejoindre Mulhouse. Le compteur affichera la première journée 77km. C’est pas mal pour un début, même si Pierrot peine sur la fin. On ne roule pas vite, mais je me dis que c’est le tour de chauffe, au début c’est normal. Mais le deuxième jour et les huit suivants seront bien pires. Pierrot en chie, je le vois peiner sur son vélo. La moindre montée pour franchir une écluse est une épreuve. On se traine à 12km/h là où avant on roulait à 20. Du coup, le moral est en berne, la moindre contrariété prend des proportions démesurées. Un dimanche, sur le coup de midi, on cherche un endroit où manger. On quitte le canal pour rejoindre le premier village. La boulangerie est fermée. Le restaurant voisin affiche complet. J’ai beau lui dire qu’on ne prendra qu’un plat et qu’on mange super vite, elle refuse de nous servir. On remonte donc sur les vélos, on fait demi tour, on franchit le canal pour rejoindre le village sur l’autre rive. On croise une pizzéria, fermée. Un fast food, fermé itou. On arrive enfin à une boulangerie ouverte. Pierrot, épuisé, est au bord de la crise de nerfs. La boulangère de nous annoncer qu’elle est désolée mais elle n’a plus de pain. « Mais si vous voulez, je peux vous faire un sandwich avec la brioche qui reste, hi hi hi, elle est bien bonne celle là ».

Ouais, ben vas-y, rien à foutre, vas-y, fais le ton sandwich à la brioche. C’est ça ou je perds ma moitié dans le canal. Finalement, ce n’était pas si dégueu ce sandwich jambon gruyère à la brioche.

Pierrot est carrément nauséeux avec de la fièvre. Je vous passe les douleurs intercostales, les abcès à la gencive droite puis gauche. La vache, ça s’annonce chaud patate ces vacances. Je roule tout le temps derrière. Tracer loin devant ne pourrait que l’achever.  Pierrot roule avec la bouboule (c’est-à-dire en musique) pour décorporer un maximum et l’aider dans l’effort. A Montbéliard, la chanson de Miossec « 30 ans », m’anéantit. C’est la chanson qui évoque pour nous la Carretera Australe. Là ou il y a 3 ans, après 48 heures de vent patagonien, de pluie, de pistes, sans eau, à bout de force, on a été contraint de charger les vélos dans un pick up pour rallier le plus proche village à 20 kms. On l’a vécu à l’époque comme un échec et on a eu du mal à le digérer. Mais comme disait cette fameuse chanson « tant  pis pour les victoires et tant mieux pour les défaites, de toute façon on a toujours l’air aussi bête ». Depuis, on écoute toujours cette chanson avec un petit pincement au cœur. Ce jour là à Montbéliard, je pleure comme une Madeleine (un bonus pour celui qui m’explique l’origine de cette expression) en entendant cette chanson. Parce que c’est fini. Fini les voyages en vélo. Pierrot ne peut pas supporter ça pendant un mois, ce n’est pas possible. On va reprendre le train demain. Terminé le projet 2018. Fini les bivouacs, fini la liberté. Je regarde dans mon rétro (ouais, pour une fois, je roulais devant car dans les villes c’est moi qui guide avec le GPS) Pierrot suit derrière. Il a ses lunettes de soleil, mais je vois bien à ses joues qu’il pleure aussi. « Toi aussi, tu chougnes ? » Du coup, ça m’a fait rigoler, du coup, ça désamorce la tension. Pierrot grelotte de fièvre, on décide donc d’aller à l’hôtel. Après 24 heures de repos, la fièvre a disparu, on reprend la route bon an mal an. Le traitement à base de saucisses de Montbéliard, de cancoillotte et de fondue comtoise (comté et morbier) commence à porter ses fruits.

A Saint Léger, nous avions prévu de nous arrêter au camping signalé sur notre carte. Arrivé dans le village, aucun panneau ne nous indique l’endroit. Je demande donc au patron du kebab où il se situe. Celui-ci m’informe qu’il n’y en a pas. Le plus proche est à 6 kms. (En dehors de notre itinéraire bien évidemment). Tiens, bizarre, m’interloqué-je. Il y a pourtant un camping de mentionné sur la carte. Le patron me répond qu’effectivement, il y en a un, mais que ce n’est pas un camping « comme il faut ». Bref, un camping nudiste, quoi. Décidé à ne pas nous écarter de notre tracé, nous voilà donc parti vers le dit camping. J’appelle la patronne de l’établissement qui m’informe que finalement il faut rejoindre le village voisin (qui lui est sur notre itinéraire) franchir le pont, monter la côte et « vous ne pouvez pas nous louper ».  Ok, on trace donc sur la route, franchissons le pont, et commençons une ascension terrible sous un soleil brulant. A noter tout de même qu’à partir du pont on quitte notre itinéraire initial. On en chie grave. Au bout d’un kilomètre, pas de camping. Je m’arrête au niveau de quelques maisons pour demander des informations. Personne pour me répondre. On continue donc l’ascension. C’est de plus en plus pentu, on cuit sous le soleil. Au bout du deuxième kilomètre, je me décide à rappeler le camping des tout-nus pour savoir exactement ou il se situe. « Ah, ben en haut de la côte. Quatre kilomètres après le pont ». Putain, pouvait pas le dire avant !!

Bref, on finit donc la journée à poil dans une piscine glaciale à 12°C mais régénérative. Certaines parties du corps de Pierrot mettent quelques temps avant de retrouver une taille normale et une pause d’un quart d’heure sous le soleil au bord de la piscine devient plus que nécessaire. La patronne de l’établissement s’étonne que nous soyons français. A priori, il y en a très peu. Ils reçoivent surtout des hollandais. « Mais bon, on les prend quand même. Vous verrez, finalement ils sont gentils » … (dixit la gérante)

Je garde un souvenir ému, pour ne pas dire amusé de la tête de Pierrot, dans l’épicerie du camping, campé nu comme un ver devant une bombasse toute aussi nue à la plastique parfaite, avec un maillot épilé au poil de cul (hi hi hi, elle est bien bonne celle là), les yeux plongés dans les siens, se refusant à laisser vagabonder son regard qui finirait immanquablement sur son entrejambe et de lui demander : « j’voudrais un miko ».

Le soir, on s’écroule comme deux souches vers 20h30 ce qui a  le gros avantage de nous permettre de nous réveiller vers 7h le lendemain matin et donc de rouler à la fraîche. Par contre, on a effectivement quelques problèmes de cohabitation avec nos congénères dans les campings. Car étonnamment, ceux-ci ont plutôt tendance à veiller jusqu’à, au moins, 23h. Les tout nus ne dérogent pas à la règle. Et c’est parti pour la grande bouffe entre les adhérents suivi d’un baloche (c’est le cas de le dire) alors que notre tente est à vingt mètres de la salle commune. J’avoue qu’à minuit, quand a commencé le madison, j’ai grandement hésité à m’extirper de mon sac de couchage pour prendre quelques photos. Celles-ci, je n’en doute pas, auraient été du meilleur effet. Mais la fatigue a pris le dessus.

Au bout d’une dizaine de jours, Pierrot commence à reprendre du poil de la bête. La moyenne kilométrique augmente, les étapes s’allongent. Le moral commence à revenir. Je ne désespère pas qu’à un moment il prenne du plaisir.

d’où Pierrot tire-t-il son humour…

Nous nous octroyons une journée de repos à Bourbon Lancy. Petite ville médiévale et thermale. On s’offre un après midi spa (hammam, sauna, piscine …) C’est vrai qu’elle m’avait l’air moyen chlorée leur eau thermale à Bourbon Lancy. Du coup, je me tape trois jours de cloques bizarres sur les cuisses.

Bourbon Lancy

Un peu avant Nevers, on rejoint la Loire. J’avais peur que le parcours soit blindé de touristes, mais finalement pas du tout. Ceci dit, on se tape de la pluie très régulièrement. Ce qui a le don de limiter les ardeurs d’éventuels cyclistes. A Amboise, on s’octroie à nouveau une journée de repos. La ville est très belle et on en profite pour visiter le Clos Lucé, la dernière demeure de Léonard de Vinci.

château troglodyte

On reprend la route, le temps est maussade et rapidement une bruine froide nous tombe dessus. On traverse Tours la tête dans les épaules. Aucun plaisir. A la base je n’aime pas trop traverser les grosses villes en vélo, mais alors quand la route est mouillée, je déteste. A la sortie de la ville, des trombes d’eau nous tombent  dessus. Je suis mouillée jusqu’au slip. On trouve un abri et on en profite pour manger nos sandwichs du midi. Pierrot est bien équipé et a un pantalon de pluie de compet’. Quant à moi, je n’ai rien prévu. Partant l’été, je m’étais dis que ça ne valait pas le coup de s’encombrer avec un pantalon de pluie. En plus, je n’en ai pas. Le soleil revient, on reprend donc la route. Mais de gros nuages noirs nous laissent présager d’autres averses. On se décide donc pour réserver une chambre d’hôtel dans un bled à 20 kms. La chaleur revient et finit par faire sécher mon collant. Quatre kilomètres avant la fin de l’étape, on se tape un énorme orage de grêle. Les grêlons font tinter nos sonnettes et j’ai peur qu’ils ne pètent l’écran de mon GPS. On arrive enfin à l’hôtel, je suis transi. Au bout de quelques heures, c’est à mon tour de tomber malade. Grosse fièvre et courbatures. Ça durera 24 heures. A nouveau, on est donc obligé de s’arrêter le temps que je me remette d’équerre.

héroïne terrassée par la maladie

On reprend ensuite la route pour arriver à Nantes. Il nous reste encore un peu de temps avant de reprendre le train, on décide donc de pousser jusqu’à St Brévin, jusqu’à l’océan Atlantique, histoire de mettre les pieds dans l’eau.

Au bout de 1386 kms, le pari est réussi  et pourtant c’était loin d’être gagné.

On se tape ensuite 70 kms pour revenir sur Nantes afin de prendre le train de retour. On en profite pour visiter la ville et se faire des p’tits restaus.

Jardin des plantes

Ce qui est bien quand on voyage en France, c’est que quelque soit la région, on y mange et boit bien. Pour moi la grande découverte aura été les rillons (ou rillauds selon si on les déguste en Anjou ou en Touraine). Ce sont des gros blocs de poitrine de porc cuit dans du saindoux. Coupé en fines tranches à l’apéro, c’est une tuerie.

Rillons, Cantal, cahouètes…

Je m’attendais plus ou moins sur cette eurovélo 6  à suivre un canal et la Loire et finalement à ce que ça soit un tantinet monotone.

Et bien finalement pas du tout. La traversée du Doubs et du Jura était géniale. Presque à 100% sur piste cyclable, super bien indiquée. La rivière est encaissée et serpente au milieu des collines. Quotidiennement on surprend des hérons, des buses, un peu plus tard des aigrettes, des foulques. Quelques cigognes.

Ce n’est pas pour être mauvais esprit, mais ces 2 photos ne représentent ni des hérons, ni des buses, ni des aigrettes, ni des foulques, ni des cigognes… Merci Béa Bougrain Dubourg…

Régulièrement, on quitte une rivière pour rejoindre une route de campagne, traverser des villages pittoresques, retrouver un canal, traverser un parc naturel, contempler au loin un château, quelques petites grimpettes pour monter dans le vignoble. Bref, contre toute attente, j’ai trouvé le parcours assez diversifié et finalement assez facile d’accès.

Après relecture, c’est vrai que ça donne moyen envie notre histoire, mais finalement, le voyage était vraiment sympa et accessible à tous, alors …

 

27 réflexions sur « 2017 : Eurvélo 6 de Strasbourg à Nantes »

  1. Ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles.
    Comme d’hab , c’est un savant mélange d’info, d’émotions et de d’humour( à votre image).
    J’attends la suite avec impatience.
    Bisous,
    Ana

  2. Waouh, ça fait du bien de vous lire. Et de savoir que vous allez repartir parce qu’on avait comme un problème : Depuis le temps que nous sommes partis (avril 2014) tous les ceusses qu’on suivait via leur blog sont rentrés (ou sur le point de l’être, comme les Panardos)… Du coup, on écrit mais on n’a plus rien à lire, c’est pas juste.

  3. Salut les Terr’ailleurs,
    je vous trouve bien courageux tous les deux de vous battre pour repousser La Vieille Salope le plus loin possible. Courageux aussi de se mettre à nu comme ça devant tout le monde, de mettre de côté sa fierté et sa pudeur mais au bout du compte la photo valait la peine.
    Dans 5 mois Pierrot aura retrouvé la pleine possession de ses moyens et les Yankees et leur « it’s the law » n’auront qu’à bien se tenir. Avez-vous déjà défini un itinéraire? Allez-vous visiter les hauts-lieux de culture américaine: Detroit, Charlottesville, Albuquerque?
    A+

    1. Ah Ah ! Merci camarade ! Bien sûr que l’itinéraire est prêt ! Pour les lieux de culture américaine, on se concentre sur un seul, mais un grand ! The Wall (construction en cours signé de l’artiste surréaliste Donald T.)

  4. Bon ben en effet, je dois vous le dire, ça m’a pas fait rigoler du tout votre truc…
    Même la blague carambar, je ne l’ai pas comprise
    Et le coup du sandwich à la brioche = franchement flippant
    Et finalement, il l’a eu son miko Pierrot ?
    Et pourquoi tu n’as pas pris un pantalon KWay ?
    Que de stress !
    Un seul soulagement : le caleçon en étoile ! On a eu chaud !
    Du coup, j’emprunterai à Bernard Werber cette fameuse parole (sûrement en lien avec le caleçon étoile) : « La vie a une limite, il faut la respecter » (L’arbre des possibles, 2002)
    Autrement dit, « quand il n’y a plus de pain, on mange des brioches » (ça c’est de moi).
    Encore une fois chapeau les putains de terrailleurs, mais prenez soin de vous quand même.
    On vous embrasse

    1. Je préfère quand tu cites le Che, « soyez réalistes : demandez l’impossible ».
      Si tu n’as pas rigolé, c’est que contre toute attente, tu n’es pas si perverse que ça et tu n’as pas ouvert en grand la photo de la mise à nu. Hi hi hi, en tout cas, moi ça m’a fait rire.

  5. Ça fait plaisir de vous lire, c est toujours aussi riche de rebondissements et de sarcasmes, j ai l impression de lire un scénario pour un prochain film… je vous tire mon chapeau et vous souhaite d être dans les meilleures conditions pour l  » atlantico pacifico vélocipède  »
    @ très vite j espère !!!

  6. Oh comment on l’a dévoré cet article (ouais nous on dit « article » et pas « post », on respecte la langue française nous) !
    Déjà ça parle de nous, et à peu près en bien. Bon il manque le lien hypertexte qui va bien, mais on va pas chipoter.
    On ne pensait pas que notre blog avait eu un tel impact et on est drôlement fier de participer un tout petit peu au grand lancement du pied que vous êtes en train de mettre au cul de la Vieille Salope. D’ailleurs, faudrait penser à changer le slogan de votre blog, je verrais bien  » Crève Salope ! », ou « suce-moi la chape Vieille Salope ! » ou encore alors un truc en rapport avec les USA, genre « Kiss my ass Old Biaaaaatch !!! ». Ça, vous devriez carrément le mettre sur une pancarte à l’arrière des vélos, en plus ça sera vachement plus classe que le sticker de Pierrot « I love my Fuego ».
    Bon, sinon, faut que je lâche une liste là, je vous le dois bien. Attention, pas n’importe qoui les amis, voici une liiiiiiiiiiste alphabétiiiiiiique !!!!
    a_àçèç putain, où est la parenthèse sur ce putain de clavier qwerty japonais ???

    a) Quel talent dans l’écriture ! Et je parle de vous 2. Le coup du Miko nous a tuaient…euh tuer…euh tué… oh et merde, on a vachement guoleri quoi
    b) Pierrot, on aurait dû te demander d’écrire nos demandes de rupture conventionnelle, nos boites nous auraient filer au moins 1 millions, et avec la larme à l’oeil svp. Ouais, il semble que les RH de multinationales aient plus de coeur que le cyborg de ton académie.
    c) 1400 km en 1 mois !!! Avec 8 jours en mode myopathe et Béa qui choppe une chiasse de mammouth (désolé, on y croit moyen à l’histoire de la fièvre). Vous êtes des gros rouleurs, pas de doutes.
    d) Yes, je vanne sur les myopathe dorénavant, vu que Pierrot vanne sur l’orthographe, dérogeant à sa propre règle.
    e) Une photo de la bonnasse au Miko aurait été apprécié, avec Pierrot au second plan cachant difficilement une mi-molle derrière son cône.
    f) Notre blog : http://www.patirlespiedsdevant.com

    1. Oh oui ! Alors :
      µ) J’avais oublié à quel point c’est bon de recevoir des commentaires « impliqués ».
      £) Pour les « articles », ok, c’est mieux que « posts », j’admets et j’adopte… Profite, c’est la 3ème fois depuis l’an 2000 que j’admets être en tort.
      ¤) La demi-molle n’est plus d’actualité. J’ai 43 ans. Elle n’arrive désormais qu’après le douzième carambar.
      *) La liste alphabétique, c’est total has been depuis 3 jours… On en est à la « liste symboles inusités »…
      §) Pour le slogan du blog, on va réfléchir…

      1. Pourvu que ça soit « suce-moi la chape Vieille Salope », ça envoie du rêve.
        T’es trop un hipster de la liste à puce mec, toujours une longueur d’avance. Mais je vais me battre ! C’est ma liste, ma bataille, oh oh oh ! J’vais tout casser !!

  7. Ah, j’avais oublié la super vanne que j’avais préparé dans ma tête hier, dans ce foutu faux-plat montant vent de face de fin d’étape : hé Pierrot, tu n’as pas la sclérose en blague !
    Oui, tu peux l’utiliser dans un prochain « post »

  8. Salut vous deux!
    Un grand plaisir de vous relire. J’apprécie toujours autant ce style littéraire sans pareil. D’ailleurs j’aurais aimé recevoir le mail de Béa concernant sa lecture de cet été du très prometteur auteur R Duverger au style bien différent certes, mais a l’humour tout aussi ravageur pour ceux qui aiment le graveleux…merde, pas trop le style de Béa ça!
    Je me rattrape avec la réponse à la seule énigme de ce post (j’espère en voir plus lors de votre séjour).
    Chère Béa, « pleurer comme une Madeleine  » est une référence à la Bible où Marie-Madeleine, prostituée vient se prosterner aux pieds de JC, les mouillant de ses larmes et les essuyant de ses cheveux. Elle deviendra par la suite une de ses plus fidèle disciple. de nos jours, Une Madeleine est une ancienne prostituée et pleurer comme une madeleine signifie des pleurs excessifs et pas justifiés.
    Biz
    Je vous aime…
    PS: il me faudrait de la farine

    1. Salut le Raphou, merci pour le commentaire.
      Quelques erreurs toutefois :
      1) Il n’y avait pas d’énigme dans cet article (c’est un « one shot »). Béa se posait vraiment la question… J’étais, en ce qui me concerne, au courant de l’histoire de la Magdaléenne, mais en vacances, je me refuse d’apprendre quoi que ce soit à qui que ce soit…
      2) Ton humour est certes « ravageur », mais au sens premier du terme :
      Ravageur : Se dit de quelque chose ou de quelqu’un capable de commettre d’énormes dégâts, au sens propre comme au figuré. Synonyme : destructeur.

      A très vite.

  9. Merci les Terrailleurs de nous agiter votre billet d’avion Miami 2018 sous le nez bande de crâneurs ! Quelle indécence ! Trois questions innocentes surgissent :
    1) Et pourquoi pas d’Ouest en Est histoire de vous rapprocher de la maison à chaque coup de pédale ?
    2) Quand c’est écrit « pas d’assurance », cela signifie que vous en avez pris une ailleurs n’est-ce pas ?
    3) Les 2 x 20 kg de bagages comprennent bien un pantalon de pluie et un caleçon en étoile ?
    Ca parait à peu près tout pour aujourd’hui
    Biz

    1. Ça s’appelle une exclu.
      1) parce que les montagnes sont à l’ouest. Ça serait dommage de commencer par ça
      2) Assu… quoi ?
      3) que si il reste de la place dans les sacoches au milieu des boites de pâté et des saucissons.

      biz

  10. Bon, je vois qu’il y a comme un peu comme un plaisir à aller chez les « culs nus ». (soit disant pas au courant hein). Bon, on attend avec impatience qu’America grenat again with Bea Android Pierrot.

  11. Je découvre avec beaucoup d’émotions (et oui, vous m’avez foutu les poils ta conjointe et toi !!!) ton blog, votre blog. Je découvre ta passion, tes passions ! Je découvre ta superbe femme, je découvre aussi « la belle salope ». Bon cette dernière connaissance, je m’en serai bien passée !
    Finalement, je découvre un collègue, c’est beaucoup mieux qu’une bise le matin et le rituel « tu vas bien ? » au réfectoire de l’établissement avant la tasse de café…
    J’ai pris plaisir à lire cet article, et dorénavant je vous suis dans cette nouvelle aventure…
    J’attends patiemment votre départ pour me nourrir de vos lignes…
    En attendant, bon courage pour les préparatifs et pour toi, Pierrot, de nous supporter, tes collègues, encore quelques mois 😉

  12. Wahouu…
    Nous découvrons votre blog (et oui nul n’est parfait, on aurait pu (du) le faire plus tôt !) par ce superbe article, dans lequel on est passé par toutes les émotions en le lisant (et le re-lisant) : amusement, grosse rigolade, perplexité, pincement au cœur, larme à l’œil, admiration, envie de reprendre le vélo…
    On vous suivra avec grand plaisir désormais,
    Bonne préparation !
    Les TSAGA

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