Chile Chico : Carretera Australe

Followers, amis, parents, collègues, voisins, et souvent plusieurs catégories à la fois, FELIZ NAVIDAD !

J’espère que votre Noël fut bon ! Comme on avait vraiment envie de vous faire plaisir et qu’on ne pouvait pas vous faire de petits cadeaux, de gros bisous ou de viriles accolades, on a essayé de vous écrire un beau Post de Noël. J’espère que chacun y trouvera son compte. On a pris soin de mettre un peu de tout : du récit de voyage, de l’introspection psychologique, des anecdotes truculentes, des citations drolatiques, des paraboles philosophico-comiques, un petit lexique pour jouer avec les mots, et bien sûr les traditionnelles devinettes ! Biz à tous !

P.S. Merci à mes parents de faire souffler le chaud et le froid dans notre demeure signacienne et à Jojo et aux Filles de les y aider, ainsi qu’à Coco de faire en sorte que tout roule…

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La partie sud de l’île de Chiloé est plus sauvage et plus paumée. Nous sommes toujours sur l’axe principal et bien que nous ne voyons pas la mer, c’est très chouette. Par contre, ça ne s’arrange pas au niveau du relief. Ce sont de loin les étapes les plus difficiles que nous ayons faites depuis le début de ce voyage, mais nous avons adoré cette ambiance maritime avec les vues sur la mer, les petits ports de pêche, les oiseaux marins, les assiettes de poissons et fruits de mer … La distance entre Castro et Quellon n’est que de 97 kms, nous ne serons jamais au-dessus de 180 m d’altitude. Et pourtant, à la fin de la journée, nous aurons grimpé plus de 1200 mètres. Le plus impressionnant restant le pourcentage des côtes. A noter tout de même, qu’effectivement, des fois, il pleut sur Chiloé puisque nous nous prendrons deux bonnes averses de dix minutes chacune. Le vent et le soleil auront tôt faits de nous sécher.  Les derniers kilomètres sont difficiles. La route est en travaux. Il n’y a qu’une voie pour circuler dans les deux sens. Nous roulons donc sur une piste tellement étroite que les voitures ne peuvent nous doubler. Régulièrement, nous devons nous arrêter dans les côtes pour laisser passer le flot de voitures et camions. Enfin, je dis « nous », ça serait plutôt « moi », car Pierrot refuse de mettre pied à terre pour laisser passer les véhicules. Affaire de principes ou un truc comme ça.

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Bref, nous arrivons enfin à Quellon et nous installons dans une chambre miteuse sur le port avec vue sur la mer. Nous passons la journée du lendemain à essayer de bouger le moins possible pour essayer de faire récupérer nos pauvres muscles endoloris. Nous squattons donc une bonne partie de la journée dans un bar pour lire et surfer sur internet. A 21h30, nous embarquons enfin sur le Jacaf pour rejoindre le continent chilien.

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maqueta_webOn a suivi la route bleue

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 Les fauteuils sont confortables comme ceux d’un avion. Le bateau est presque complet, on a été bien inspiré de réserver à l’avance. Lors des premières escales, les places se libèrent et nous arrivons à monopoliser deux rangées de trois sièges pour nous allonger. Nous arrivons à dormir quelques heures malgré un bateau qui tangue pas mal par moment. Nous nous réveillons le lendemain matin avec une vue incroyable. Le soleil se lève sur les montagnes et le bateau entame son entrée dans les fjords. C’est gigantesque.

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La majorité des gens dort encore, et nous profitons du pont presque pour nous tout seuls. A midi, nous nous dirigeons vers la cafétéria, et Pierrot fait alors la connaissance de son ennemi mortel. La veille, on nous avait informé que l’on pouvait se restaurer à bord du Jacaf, nous n’avions donc pas prévu de repas pour la traversée. Chaque personne ayant déjà voyagé avec Pierrot sait que tel un Mogwai que l’on ne doit pas mouiller, il faut le nourrir à heure fixe (surtout pour le déjeuner). S’il n’a rien à se mettre sous la dent à 12h02, un filet de bave commence à couler à la commissure de ses lèvres, à 12h04 les premiers tremblements apparaissent, à 12H06 il saigne du nez et ses yeux se révulsent, à 12h10 il devient incontrôlable. Nous nous dirigeons donc vers celui qui semble être le responsable de la  cafétéria, un petit bonhomme grassouillet. Il arrive vers nous avec deux appétissants plateaux garnis d’une assiette de poulet purée, un fruit, et un verre de truc rouge bizarroïde. Il nous réclame alors nos tickets. La veille, c’est moi qui les avais conservés. Je retourne toutes mes poches, pas de tickets. Caraï ! Je file à nos fauteuils, fouillent dans mon manteau, dans les sacs, toujours pas de tickets. Pierrot approche et je sens bien qu’il prend sur lui. Il est limite à se pincer l’arête du nez comme Lino Ventura quand il essaie de se contenir. Je me souviens alors que la nana de Naviera Austral nous avait bien spécifié que le prix de la traversée ne comprenait pas les repas. A tout hasard, on retourne à la cafétéria avec notre facture. Le gars nous regarde alors d’un drôle d’air comme si on essayait de resquiller, et nous dis alors :

          Non pas la facture, il faut acheter un ticket repas.

          Ah bon, ben, vendez nous deux tickets, alors.

          Oui, mais non, ce n’est pas possible, il fallait les acheter ce matin.

          Ben, on ne savait pas qu’il y avait des horaires, peut-on en acheter exceptionnellement maintenant ?

          Non, ce n’est pas possible, c’était ce matin.

Pierrot passe alors par toutes les couleurs et se stabilise finalement sur le rouge et baragouine en espagnol et en français. Il gesticule et parle fort. Il lance alors un terrible :

          Mais qu’est ce qu’on va manger, alors ???? Empreint d’une détresse infinie.

          Des chips ou des gâteaux.

L’autre ne cèdera pas et vouera à Pierrot une haine éternelle qui sera pour le moins réciproque.

          Bon, et pour le repas de ce soir, on peut acheter des tickets.

          Non, ce n’est pas possible.

           ???!!!???

          Ce n’est pas l’heure.

          ET C’EST QUAND L’HEURE !!

          A 17h30

Du coup, tout le long du voyage, quand Pierrot voulait un café, l’autre prétextait que la cafétéria était fermée ou alors qu’il était débordé et qu’il devait servir les plateaux. Il n’a jamais prétendu le servir directement, même quand Pierrot lui a demandé son nom pour remonter l’affaire à sa hiérarchie. Du coup, pour le repas du soir, il m’a paru plus sûr d’aller chercher moi-même nos deux plateaux, sinon je pense que le petit grassouillet aurait craché dans l’assiette de Pierrot, voire pire.

Le système n’est pas mal, puisqu’il permet au cuistot de préparer le nombre adéquat de repas pour les passagers. Nous aurions tout simplement voulu que le système soit clairement expliqué.

Sur internet, nous avions lu que la traversée devait durer 25 heures, nous devions donc arriver vers minuit. Sauf qu’à Quellon, nous sommes déjà partis avec une heure de retard. Les escales nous semblaient parfois bien longues. Bref, nous nous endormons donc pour une deuxième nuit sur le bateau. A trois heures du matin, le capitaine fait une annonce, il fait évidemment nuit noire, des gens montent sur le bateau, trempés jusqu’aux os, Pierrot met le nez dehors et m’annonce « il neige ». Là, j’ai jamais trop su si il déconnait ou s’il avait abusé du café. (Ah ben non, vu que le mec de la cafétéria refuse de le servir, ça peut pas être ça …) Je demande donc à une passagère à la cagoule dégoulinante où nous sommes. Je ne comprends rien à ce qu’elle me dit, mais en tout cas, ça ne ressemble pas à Puerto Chacabuco. Nous nous rendormons donc en espérant que les éléments se calment. Finalement nous n’arriverons à bon port qu’à 8h00 du matin sous un soleil radieux et ce n’est pas plus mal. Cela nous fait deux nuits d’économisées et nous sommes assez reposés pour reprendre la route. Toutefois, il a dû en tomber une bien bonne durant la nuit car j’avais eu la bonne idée de mettre mon vélo contre une paroi du bateau sous une ouverture. Mes sacoches sont censées être étanches, mais lorsque j’ouvre l’une d’elle, il y a de la flotte partout. Pour une raison inconnue, même de moi, j’avais mis les chambres à air de rechange dans un sac ziploc, ce qui ne sert absolument à rien. Par contre, j’avais omis de protéger d’autres choses qui méritaient certainement de l’être. Je me retrouve avec une boîte de Tampax qui a triplé de volume et deux jeux de cartes à jouer irrécupérables. Au risque de me répéter, les Terr’Ailleurs sont un peu cons des fois.

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Samedi 10H50, Pierrot : « C’est à toi que je vais nettoyer le gicleur ! »

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Lors de la traversée, nous commencions quand même à baliser quand on voyait les montagnes vertigineuses se dresser devant nous et en sachant que l’on devrait traverser tout ça. Finalement nous voici enfin sur la Carretera Australe, la route s’élève doucement et nous n’avons même pas besoin d’utiliser le petit plateau.

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Ca déroule, et ça fait du bien après ces quelques jours à Chiloé. Nous suivons le Rio Simpson. C’est très beau, l’eau est par moment turquoise, les champs sont violets de lupins et de fushias. Nous remontons un canyon et sommes entourés de ces imposantes montagnes. Jusque-là, nous n’avions pas rencontré énormément de cyclo-touristes, et là en quelques kilomètres, un couple de hollandais qui était sur le même bateau que nous, un solitaire à l’air bizarre à qui on a adressé un bref salut, et un couple d’allemand qui pédalent comme des dingues. Il est vrai que la Carretera Australe est au cyclo touriste ce qu’est La Mecque pour un musulman, Hossegor pour un surfeur, la Suisse pour un pacifiste (non, ça c’est un mauvais exemple) (c’était une blague !!), le café du pont pour un poivrot … Bref, c’est vraiment magnifique et c’est la partie que nous préférons depuis notre départ en juillet.

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Une dizaine de kilomètres avant Coyhaique, ça se complique un peu, on se tape à nouveau des bonnes grimpettes. Rien d’insurmontable, mais c’est toujours difficile en fin de journée.

On reste une journée à Coyhaique. La ville est très agréable, on musarde. Il y a un marché de noël avec plein d’artisanat à quatre sous. Nous sommes à quelques jours des fêtes, ça grouille de monde dans tous les magasins. Enfin, comme chez nous, quoi, mais avec 15°C de plus.

Nous traversons le parc national Cerro Castillo. Ca grimpe dur, mais qu’est-ce que c’est beau. Nous campons au sommet à la Laguna Chungay. Cela fait maintenant plusieurs campings que l’on fait où chaque emplacement est pourvu d’une petite cabane en bois sous laquelle sont installés une table et un banc. Très pratique pour se protéger du vent et de la pluie. Ce camping, installé au milieu du parc et donc au milieu des bois, en  est donc aussi pourvu avec en plus de larges emplacements avec un robinet d’eau, une table et bancs, un trou à feu avec grille, une réserve de bois à bruler, des sanitaires correctes avec une douche chaude.

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Attention, il y a une photo dédicace dans ce diaporama.

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Nous reprenons la route le lendemain sous un ciel maussade avec un fort vent de face. Ça faisait longtemps que l’on ne l’avait pas eu celui-là, et il ne nous manquait pas. Nous arrivons en vue du Lac Général Carrera. L’eau est d’un vert émeraude. Nous descendons à Puerto Ibanez. Pas grand-chose à voir ni à faire dans le patelin. C’est un peu mort.

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Nous attendons donc dans un café pour prendre le bateau de 19H00. Deux heures après, nous débarquons à Chile Chico. Nous trouvons rapidement une cabana pas très loin du lac. On négocie pour baisser un peu le prix, et passer trois nuits de repos au chaud avec tout le confort et préparer un petit gueuleton de Noël, à base de hachis parmentier façon Pierrot ou il y a plein de beurre et de crème fraîche. Ça peut vous paraître vulgaire, mais on en n’a pas mangé depuis 6 mois et ça nous fait trop envie.

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Dehors, c’est une véritable tempête, on reste donc sagement près du poêle à bois. Passez tous de très bonnes fêtes de fin d’année et nos meilleurs vœux pour la nouvelle année 2014.

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Chile Chico, 10h34, Pierrot : « Eh ouais un hachis ! Après tout, c’est juste l’anniversaire d’un type que je ne connais pas et qui ne sera même pas là. En plus, j’ai l‘impression que son père ne peut pas me sacquer… »

 

Histoire de Rage et de chiens (où l’on apprend comment a fait notre héros pour ne jamais mettre pieds à terre)

Or donc, comme vous l’aurez compris en suivant régulièrement nos palpitants compte-rendu, Béa est dans une forme éblouissante et possède un mental d’acier. Il est extrêmement rare qu’elle craque et fait régulièrement la course en tête. Il n’y a que quand j’ai la grosse pépêche ou quand la Bouboule (perdue, volée ?) passait Muse que je largue la demoiselle. Sachant cela, un factotum devrait nous interpeler. Comment se fait-il que, assez régulièrement, surtout ces derniers temps, dans les passages les plus difficiles, Béa mette pied à terre et se voit alors déposer par mon aimable frimousse qui gueule en passant : « Place ! Place ! Piétonne ! » La logique et la condition physique de nos protagonistes voudraient que ce soit moi qui me mette à pousser la machine quand cela devient trop difficile. Or, non. Les fois où j’ai mis pied à terre se comptent sur les doigts d’une main de Django Reinhardt. Et ceci, pour un total n’excédant pas les 200 m. Je réfléchissais dernièrement à cette étrange anomalie. Je me demandais pourquoi, malgré son excellent rythme cardiaque (elle mouline plus que moi), malgré ses muscles des cuisses plus affutés que mon humour, malgré son mental de Viking (Kirk Douglas hein ! pas Tony Curtis…), pourquoi était-elle amenée à craquer tellement plus « souvent » que moi.

Comme, sur la Carretera Australe, nous avons retrouvé de bonnes pentes (encore un euphémisme, Raph’…), j’ai pu me remettre à cogiter de façon efficace et quelques hypothèses sont rapidement sorti de mon fabuleux cerveau sous-oxygéné !

Je me suis dit d’abord que c’était une question de genre. Homme = fort / femme = nunuche bavarde et faible. Mais non, cela ne tenait pas la route. Béa n’est pas si bavarde… Et en plus, moi, je suis lesbien ! Mais surtout, c’est démenti par ce qui se passe dans 95 % des étapes…

J’ai ensuite évoqué la formidable puissance de mon mental. Et là, c’est vrai que j’assure grave ! Malgré tout, deux choses sont venues pondérer cette explication. D’une part, Béa ne me lâche pas grand-chose à ce niveau. D’autre part, même avec le mental le plus solide du monde, des fois, ça flanche. Tu ne peux pas garder un mental d’acier 100 % du temps ! Impossible ! Même avec le mental de Superman, tu craques de temps en temps, surtout sur six mois ! Et cela m’est arrivé… Plus d’une fois, j’ai craqué. Mais même quand je craque, je ne mets pas pied à terre ! Alors quoi ?

Mais oui ! Bien sûr ! J’y suis ! C’est l’orgueil ! Cette caractéristique légèrement disproportionnée chez moi, c’est elle qui m’empêche de pousser mon vélo… Cet orgueil qui me vaut tellement d’ennuis, c’est lui qui me supplée dans les moments difficiles… Mais non… A bien y réfléchir, ça ne tient pas. C’est vrai qu’il me vient en aide régulièrement, mais plus d’une fois la partie intelligente de mon cerveau l’a mis sous l’éteignoir en lui disant : « C’est bon Kéké ! T’as plus quinze ans ! Alors là, vu que tu es en train de morfler grave, tu vas ranger tes prétentions ridicules et mettre pied à terre ! Qu’est-ce que tu essayes de prouver grosse quiche ?! » Et dans ces moments-là, j’aurais dû descendre du vélo et pousser. Sans honte, sans état d’âme, tout simplement… Mais je ne l’ai pas fait. Donc l’orgueil ne suffit pas. Il y a autre chose…

Mais quoi ?

Et là…

En réfléchissant bien…

J’ai trouvé.

Imaginez un chien. Un bon chien. Sportif, vigoureux. On lui jette une corde, il la ramène. On l’attrape et on essaye de lui arracher. Il s’accroche à sa corde, le chien. On secoue, on secoue. Il s’accroche toujours. On le fait tourner, ses pattes décollent du sol. Il s’accroche encore. Mais si la voix de son maître lui dit : « Lâche ! » Alors, il lâche la corde… Il est « normal », raisonnable, bien dressé…

Maintenant, s’il avait la rage ce chien ? Et s’il avait choppé le bras d’un gamin ? On peut lui dire de lâcher… Il ne lâchera pas… Il a la rage ! On peut l’attraper par la peau du dos, il ne lâchera pas… On peut lui donner des coups de pieds, on peut lui casser un balai sur le dos, il ne lâchera pas… On peut même le truffer de plomb, lui mettre deux ou trois balles dans le buffet, il ne lâchera pas… Il a la rage !

Et bien je me suis rendu compte que moi aussi j’avais la Rage. Que c’était mon moyen de défense. Que c’était mon énergie, mon moteur. La Rage. Que sans cette Rage, je n’aurais pas été foutu de faire 500 km… Alors c’est vrai qu’elle peut être un peu pénible, surtout pour les autres, et je demande pardon à tous ceux qui se sont retrouvé confrontés à cette Rage, mais c’est elle qui me porte et me tient. Et tant que le vétérinaire ne viendra pas me faire la dernière piqure, je ne mettrai pas pied à terre…

 

 

A propos de Rage : lettre à CanalSat

Bon, tout s’explique dans le corps de la lettre, alors je vous laisse découvrir.

N.B : pour ceux qui avait lu et aimé la lettre de réclamation pour les chaussettes en mérinos, celle-ci est moins drôle et moins fine. Ne vous attendez pas à des merveilles… Pour ma défense, j’étais particulièrement énervé.

 

Madame, Monsieur,

 

                Ayant résilié mon abonnement à Canalsat (fin effective le 01/09/13) je vous avais informé à plusieurs reprises que je ne pouvais vous renvoyer le décodeur en septembre car nous partions sept mois en vélo sur le continent américain à partir du mois de juillet 2013. Je vous ai donc renvoyé ledit décodeur en Juin 2013 (par votre point relais de Poix-Terron dans les Ardennes).

Je suis actuellement au Chili et j’apprends par ma mère (qui gère notre courrier en France) qu’elle connait les pires difficultés avec vous puisque vous réclamez encore et toujours un décodeur qui aurait maintenant dû vous parvenir depuis six mois…

Je dois avouer que je me montre particulièrement impressionné par votre incompétence crasse. Sous prétexte que votre appareil a été délivré deux mois plus tôt que ce qui était prévu par votre prévisionnel, vous n’êtes pas foutu d’enregistrer le retour de ce décodeur ! Bravo ! Je vous félicite pour votre faculté d’adaptation et pour votre réactivité ! Votre professionnalisme n’a d’égal que la qualité de vos programmes… Il va sans dire que je ne me réabonnerai pas. En outre,  j’envisage sérieusement de faire appel à une association de défense des consommateurs. Pour finir, soyez assuré que dans mon blog de voyage (« terrailleurs.fr », allez-y, c’est très bien fait) je conterai cette truculente anecdote et je ferai à Canalsat toute la publicité qu’il mérite.

 

Pour être clair et rester à votre portée, je vous suggère donc :

1.       De cesser de harceler ma génitrice de courriers qui l’inquiètent.

2.       De nous faire parvenir extrêmement rapidement le dépôt de garantie de l’appareil qui aurait dû depuis quelques mois déjà se transformer en excellents repas dans des restaurants argentins ou chiliens (vous pourrez bien sûr y adjoindre les intérêts en gage de votre bonne volonté).

 

Salutations agacées et bonne année 2014 à la Branque Compagnie !

 

P Tillier

 

 

Con (où l’on apprend à ne pas se croire privé d’un constituant de l’être humain)

En réaction aux personnes qui s’insurgent de notre devise : « Les Terr’Ailleurs, y sont cons, mais ça grimpe… », je voudrais dire que tout est vrai ! Effectivement, ça grimpe pas trop mal, quand même, regardez les dénivelés de chaque étape ! Et si c’est le côté « con » qui vous chagrine (mais ça m’étonnerait), je vous dirais qu’on s’en sort très bien à ce niveau également. On est bien cons ! Et on assume !

Il faut savoir que le monde se divise ne deux catégories :

          Ceux qui croient que tous les autres sont cons, mais pas eux !

          Ceux qui croient que tous les autres sont cons, et eux aussi.

Autant dire que les Premiers sont particulièrement cons, mais qu’en plus, ils sont souvent prétentieux et imbuvables.

Quant aux Seconds, ils ont raison. Donc, ils sont cons, mais ils auront eu raison au moins une fois dans leur vie ! Pas con !

N.B : il existe une troisième catégorie, très très marginale, ceux qui croient que personne n’est con… Très con…

Alors attention, qu’est-ce qu’être con ? Ce n’est pas forcément être idiot ou non cultivé ou de droite ou téléspectateur de TF1 ou abonné de CanalSat… (Même si tous ces signes réunis fournissent une forte présomption.) Non, être con, c’est faire des choses cons ! Quelques exemples :

          Commencer la journée par une ascension de 20 km à 8 % avec un mérinos à manches longues, une polaire et un coupe-vent sur le dos. Ça, c’est déjà con, mais le faire quatre fois de suite ! Chapeau bas ! C’est de la connerie de haut vol !

          Après avoir sué sept litres d’eau dans la susdite montée, alors qu’il ne fait que 14°C au sommet, enlever toutes ses couches de fringues et faire la descente à 80 km/h en mode « miss T-shirt mouillé ». Là… Ah si… Obligé… Vous admettrez qu’on frôle le record du monde !

          Demander à 70 campings de suite si l’eau est potable et n’en boire que deux ou trois verres. Oublier de demander au 71ème et boire trois litres d’une eau si blanche qu’on la croirait tirée de ce qu’on appelle dans le jargon « un robinet Rocco Siffredi ». Avoir mal au bide et recommencer le lendemain parce qu’on a jugé bon de prendre un jour de repos dans ce camping… Sans commentaires…

N.B : T’inquiète pas Maman, même si on nous a dit que cette eau n’était pas potable, vous avez super bien réussi ma flore intestinale (au moins un truc qui marche du tonnerre…)

Alors ?! Je ne vais pas en sortir des dizaines, mais JE POURRAIS ! Alors ?! Qui ose encore dire qu’on n’est pas cons ?!

 

P.S. Je tiens à rendre hommage au dernier représentant de la quatrième catégorie (« Je sais que je suis con par certains côtés, mais je fais tout ce que je peux pour rendre les autres moins cons ») qui vient de mourir en Afrique du Sud. Mission plus qu’accomplie Monsieur M.

 

 

Lexique des Terr’Ailleurs

·         Classement des étapes : en fonction de la dénivelé, à chaque étape son fromage…

o   Bouffeur d’Edam (de 0 à 25 m grimpés pour 10 km parcourus)

o   Bouffeur de Maroilles (de 25 à 50)

o   Bouffeur d’Epoisses (de 50 à 75)

o   Bouffeur de Munster (de 75 à 100)

Ensuite, on est dans une étape dite « de montagne ».

o   Reblochonnade (de 100 à 125)

o   Raclette royale (de 125 à 150)

o   Fondue savoyarde (de 150 à 175)

o   Hors catégorie, ou Génépi (de 175 à 200)

Au-delà, on passe en mode : Impossible pour nous (même si nous l’avons frôlé sur l’étape « Coyhaique – Laguna Chungay »…)

·         Resucée : nf. Une resucée est une bosse plus ou moins imposante qui arrive dans ou après la descente qui suit la principale difficulté du jour. Les resucées ne sont pas très appréciées des cyclistes.

Ex : « P##ain de resucée de m##de !! »

·         Réchauguer : v. Générique exprimant une action quand la fatigue physique et mentale a fortement atténué le vocabulaire du locuteur. S’emploie surtout à l’infinitif.

E x : « Tu peux me réchauguer le truc, là ? » ou « Je vais réchauguer, j’arrive… »

Syn. Schtroumpfer (chez les Schtroumpfs)

·         Pépêche : nf. La pépêche est la graduation maximale de l’état de forme du cycliste

Ex : « Pfou.. Pfou… Pfou… Attends-moi… Punaise ! T’as la pépêche ! »

·         C’est choucard : Expression destinée à marquer l’appréciation forte d’un paysage. L’origine de cette expression reste obscure. Elle viendrait peut-être de « C’est chou ! » ou de « C’est chouette ! » ou de la fascination de l’écrivain non-né PY Tillier pour les choucas.

Ex : « La vache ! C’est choucard ici ! »

·         « de mammouth » : Expression superlative servant à marquer la grandeur, la grosseur ou l’amplitude exceptionnelle de quelque chose.

Ex :        « Vacherie ! La resucée de mammouth ! »

               « La pépêche de mammouth que j’avais aujourd’hui ! »

Attention ! Si, la plupart du temps, l’expression ne prête pas à confusion, il existe un risque qu’elle soit mal interprétée.

Ex :        « Devant le musée, il porte une attaque de mammouth. » Bien, pas de problème.

               « Devant le musée, il fournit une défense de mammouth. » Confusion, à éviter !

De la même façon il faudra éviter certaines formules.

Ex :        OUI : « On a mangé une choucroute de mammouth ! »

               NON : « On a mangé des pâtes de mammouth ! »

               OUI : « Le gars de l’orchestre avait une grosse caisse de mammouth… »

               NON : « Le gars de l’orchestre avait une trompe de mammouth… »

Enfin, vous voyez quoi…

 

 

Le jeu du KIKORAlmaniettouveboutèye

 

Solutions des devinettes précédentes

 

Ø  Devinette 1 : Que de bonnes réponses en ce qui concerne le premier oiseau, à savoir l’Ibis à tête noire (que je ne suis pas loin d’imiter à la perfection et qui peut se montrer extrêmement bruyant). Le second par contre, je ne sais pourquoi a été superbement ignoré (sauf par les Filles) et c’est bien un vanneau tero (vanellus chilensis).

 

Ø  Devinette 2 : Bon, celle-là était nulle… Il est con ce type, il mange du CHOCOLAT.

 

Devinettes du jour : Attention de répondre à la question et UNIQUEMENT à la question ! Si je demande un nom, je veux seulement le nom ! Pas le nom, l’âge, le numéro de sécurité sociale, etc. 

 

Ø  Devinette 1 : Pour rester sur le thème des Cons…Comment s’appelle le groupe de musique du personnage qui dit cette réplique culte (ici en VF) : « Les gars vous êtes cons, ça fait plaisir à voir ! » ?

Indice : j’adore ce film !

 

Ø  Devinette 2 : A Chile Chico, au restaurant, nous avons rencontré un Suisse Allemand rigolo, d’une bonne quarantaine d’années, petit, assez rond, commençant à se dégarnir, bref, l’air d’être né au Tyrol… Il m’a donc fait penser à Tarzan !!! Question : A cause de quel chanteur m’a-t-il fait penser à Tarzan ?

 

Ø  Devinette 3 : Pourquoi les Terr’Ailleurs ne prennent pas le bus ?

 

Ø  Devinette 4 : En Rapanui, Pierrot (Pié’Ro) signifie « demi-dieu au vélo étrange ». Si, dans la mythologie grecque, Athéna est sortie toute armée de la tête de Zeus, d’où, dans la mythologie Rapanui, est sorti Pierrot, tout équipé ?

 

31 réflexions sur « Chile Chico : Carretera Australe »

  1. Salut,
    joyeux Noël et bon hachis (je te reconnais bien là Mister Patate).
    des paysages de plus en plus beaux et des aventures de plus en plus truculentes : j’aurai littéralement payé pour voir Pierrot engueuler le cuistot sur le bateau en espéranto. Pour l’eau blanche du 71e camping, vous êtes sûr qu’il n’y avait pas de longs poils d’alpaga autours du robinet et qu’à chaque fois que vous tourniez le robinet vous n’entendiez pas un bêlement (No, es un llama).
    Je propose à Pierrot à son retour de fonder un groupe (en side project) nommé « Rage against the CanalSat » j’ai déjà quelques titres de chansons « Writing in the name of », « Free dom » « Fools on parade ».
    devinette 1 : Soggy Bottom Boys
    devinette 4: Pierrot est sorti tout équipé de la cuisine de Jupiter
    le reste plus tard quand j’aurais cuvé.
    Biz

    1. J’aurai limite voulu continuer la croisière dans le canot de sauvetage, vue le scandale que Pierrot a claqué là dedans. Je vois que tu as dû en tenir une bonne à Noël car nous sommes le 30 décembre et à priori, tu n’as toujours pas cuvé.

      Biz

      BEA

  2. Pas de details donc. Je pense que le groupe s’appelle: « Les culs trempés » En anglais je ne sais plus trop, peut etre « snoggy bottom boys »
    J’ai laissé l’atlas ouvert ….
    Soir d Noel très paisible

  3. Salut vous deux! Magnifiques photos! Par contre sur l’une d’elle les roles sont inverses: espece de pédale!
    Pedale! Trop fort pour deux cyclistes!
    Au fait je ne trouve pas les accents sur la tablette
    De ma mère…
    Content de voir que tout va bien et que vous en prenez
    Plein les yeux… Joyeux Noël et bonne année mes amis!
    Bon on va tenter de répondre à vos questions…
    1) the doors
    2)?
    3) pour plusieurs raisons: les vélos ne tiennent pas dans la soute et
    Que votre orgueil est plus fort que ça !
    4) de ton cul!
    Je tiens à émettre une réserve sur l’aliment énergétique : la banane peut être considérée comme bonne.
    Réponse!

    Avez-vous pu vous faire un cadeau de Noël ? Si oui quoi?

    1. Si tu entends par rôle inversé le fait que Pierrot fasse la cuisine, sache que Pierrot fait TOUJOURS la cuisine. Fais moi penser à donner quelques tuyaux à Julie quand on rentrera.

      Quand à notre cadeau de noël, entre la traversée en bateau et les quatre nuits dans la cabana, on peut considérer que c’est notre cadeau.

      Biz

  4. bon Noël à a vous, canal … et meileurs voeux
    1 / Tragédie
    2 / Jimmy Mac Shane
    3 / Parce qu’au Chili il n’y a pas d’arrêt de bus, donc il faut savoir exactement où l’on veut s’arrêter et le signaler au conducteur
    4 / du nombril du monde ( Ile de paques )
    Bisous

  5. Salut à tous les deux,
    Nous avons beaucoup ri en lisant votre post. Et qu’est ce que vous pédalez !!! Nous n’arriverons pas à vous rattraper. Nous ne sommes qu’à l’île de Chiloé et pourtant nous avons un camping-car, 6 roues et un moteur !
    Joyeux Noël
    Nous vous embrassons (Orane, Anaé, Gilles et Marie-Ange).
    Les OrAnGiMa rencontrés à Salta

    1. Joyeux Noel à vous quatre. J’ai adoré les sapins des filles. Les photos de votre blog sont toujours aussi belles. Gilles, j’ai aussi lâché la rampe concernant les cours d’espagnol. Mais je suis quand même allé jusqu’au CD 7 et la conjugaison au conditionnel. En tout cas, merci encore Marie pour ces cours, ça me permet quand même de me débrouiller un peu pour l’essentiel.

      Bises

      BEA

  6. Salut les jeunes,
    Tout d’abord, chapeau bas ! nous sommes ébahis par vos exploits ; Nous attendons avec impatience vos commentaires et vos photos… et nous, nous ne donnons même pas signe de vie; pendant que vous mangez du jambon, du vieux fromage avec du mauvais pain, nous nous goinfrons de foie gras, de poulet aux morilles, de saumon fumé, le tout avec de la bonne bannette bien fraiche et des bons vins ! pendant que vous maigrissez à vue d’oeil, nous engraissons à la même vitesse…et nous allons continuer cette courbe ascendante au réveillon, en squattant votre maison,et en vidant votre cave. Mais rassurez-vous, on n’y reste pas jusqu’à votre retour !
    Nous trinquerons à vos exploits ! Bon courage pour la fin de votre périple et grosses bises à tous les deux !

  7. Sapin en plastique et guirlandes lumineuses…je vois que les traditions de Noël se retrouvent même à l’autre bout du monde! Avez-vous aussi croisé le Père Noël chaudement vêtu?
    Bonne fin d’année 2013 près du poêle à bois (à moins que vs ne soyez déjà repartis!), bon réveillon et bien sûr (je poursuis sur ma lancée) très très bonne année 2014.
    bises
    simone

  8. des photos dignes des voyagistes! que de merveilles!et toujours cet humour bien à toi Pierrot! j’adore les histoires! merci Béa pour tes récits très réalistes qui emportent dans votre aventure.C’est bizarre de penser que vous passez Noel dans ces contrées si lointaines mais tellement belles! je ne savais pas que vous aviez des hôtes à Signy qui pensaient joyeusement à vous en vidant votre cave!!…c’est bien sympa!! et surprenant…que pouvez vous faire…si ce n’est prendre du recul (si on peut le dire..) et être heureux qu’ils le soient…en pensant à vous!!!bonne nouvelle année dans ce pays qui vous parlait. un grand baiser sur vos joues à tous les deux. Catherine.

    1. Effectivement, le 21 rue du Chateau sert de maison de vacances pour le réveillon à quatre soixante huitard qui ne boivent pas que de la verveine. Ils vont s’en mettre plein la panse pendant qu’on mange des pâtes au thon. Arghhhh

  9. Quelle belle escale pour un hachis Parmentier ! Magnifiques images à la hauteur de votre exploit. Votre tasse est bien arrivee devant la cheminee de Verdun en faisant sensation. Bon, parlons sérieux : o’brother / Phil Collins / parce qu’ils ont un vélo / de décathlon
    Portez vous bien, il vous reste encore plein de bons moments à savourer ! Biz

  10. A cette heure ci vous avez sans doute quitte le Chili et ses fameux hachis Parmentier pour de nouvelles aventures. En tout cas vous avez du vous en mettre plein les yeux, les narines et les papilles. Que de belles images ! Bon je reitere mes réponses car mon dernier commentaire a disparu (pb technique ou vous êtes deg de voir que j’´ai toutes les réponses ?). Donc : O brother / Phil Collins / parce que vous avez des vélos / Décathlon à fond la forme
    On vous bise et on vous souhaite plein de jolies côtes magnifiques et pas trop raides sous un soleil radieux et avec un moral et des pneus costauds.

    1. Tiens ? Voilà que l’on s’appelle anonyme en plus ! C’est sur ! Les chandoux sont radiés du blog car ils sont trop forts. M’en fiche, on vous poursuivra jusqu’au bout en continuant à vous envoyer des mauvais sorts quand pierrot sera désagréable. Toutefois, je m’astreints à prier St Michelin tous les soirs pour avoir la suite de vos aventures, bien plus intéressantes que la Tv.

  11. Moral en berne ? Taratata ! Une (ou deux) bonne nuit la dessus avec un bon gueuleton de reveillon et ça repart ! Tiens, je me mets un petit Muse et m’enfile un chocolat de Noël pour vous donner des forces. Hein oui ça va mieux ?

  12. Bonne année à tous les deux !
    Espérons que vous avez apprécié les courgettes fourrées pour votre réveillon austral !
    Pour nous, c’était : huitres, foie gras, poulet aux morilles et à la crème arrosé de vin du Jura et plein d’autres bonnes choses qui font saliver… Rassurez-vous, nous n’avons même pas touché à votre cave ! Les soixante-huitards n’ont plus les descentes d’antan !
    Grosses bises et bon courage pour la fin de votre périple.
    Et ramenez-nous de belles photos pour nous faire rêver !

  13. Bonne année, et tout et tout (et à bas les bonnes résolutions!), super photos, si je devais retenir une destination pour partir un jour, ce serait le Chili, c’est, de tout votre périple, le lieu qui fait le plus envie! Bon sinon votre calendrier trône sur notre bureau, merci! Allez, à bientôt, bisous et courage dans la tempête!
    Ah sinon, de la part de Melody: « Cékoiça? » (répété inlassablement jusqu’à obtention d’une réponse et même après!!!) 😉

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