2016 NORVEGE – ROLDAL

Et oui, vous ne rêvez pas, vous voici devant un nouveau post des Terr’Ailleurs. Bon calmez-vous tout de suite, point de voyage en vélos aves des anecdotes truculentes, ses campings sauvages, ses pâtes au thon, … Nous voici parti en Norvège en camping-car, enfin appelons le plutôt fourgon aménagé, c’est comme un jumper mais rallongé. Plusieurs d’entre vous nous avaient demandés si on enverrait des nouvelles via le blog. A priori, on pensait que non, puisqu’il s’agit d’un blog de vélo et que, en général, le nombre d’anecdotes rigolotes qui alimentent si savoureusement un blog est inversement proportionnel au niveau de confort. Comme on est parti avec plein de slips et des chaussettes propres, des bocaux de canard aux lentilles, des bouteilles de vin, un matelas tout confort, un épilateur, un séchoir à linge, autant vous dire que vous n’allez pas vous marrez des masses. Tant pis pour vous, vous n’aurez qu’à regarder les photos. (C’est surtout qu’en ce moment il pleut et je ne sais pas quoi faire).

Bref, nous sommes en congés tous les deux le mardi 5 juillet, nous prenons donc la route le soir même, direction plein nord, vers le fin fond du Danemark. Nous arriverons à Hirthals le jeudi soir. Ben oui, ça bouffe un peu plus qu’une Sandero, donc on roule à l’économie. Même sur les autoroutes allemandes, là où tout est permis, on avance à 90km/h. Du coup, ça met un peu de temps pour enquiller les 1300 bornes. Souvenez-vous le jeudi, c’était le jour de la demi-finale France/Allemagne. Pierrot est dégouté de ne pas pouvoir le voir en teutonie et se met donc à la recherche d’un « pub danois » où suivre le match. La ville est un peu glauque, une brève conversation avec un boulanger danois lui sape tous ses espoirs puisqu’il lui dit qu’il émet des sérieux doutes sur le fait que l’unique bar de ville diffuse le match de foot. En plus, on n’a même pas de couronnes danoises pour payer une tournée aux supporters déchainés. Ah vous aussi vous croyiez que les danois étaient passés à l’euro. Tant pis, on se trouve un coin pépère en périphérie de la ville pour rejoindre le port le lendemain matin.

Réveil à 6h30, on roule vers le port et nous levons l’ancre vers 9h00. Pas de problème lors de l’embarquement. Le chien reste dans le fourgon et nous voilà parti pour une traversée de 4h00. Ben, oui, j’avais oublié de le dire, mais du coup on en profite pour partir avec notre chien Ulysse.

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Nous profitons d’être à bord pour sauter sur un distributeur de billets et retirer nos premières couronnes norvégiennes. Ah vous aussi vous croyiez que les norvégiens étaient passés à l’euro. On se trouve deux fauteuils tout confort et je comate pendant quelques heures parce que ça fait deux jours que j’ai une crève d’enfer et que je n’ai en plus que très moyennement le pied marin. Pierrot va faire un tour dans les magasins du ferry et revient peu de temps après :

  • Qu’on est cons, mais qu’on est cons !!
  • Beuh, kesskisspass ? (j’étais un peu endormie)
  • Non, mais sans déconner, on ne peut tirer que 700 euros par semaine et là on vient de retirer l’équivalent en couronnes DANOISES !!! (pour rappel on va en Norvège)
  • …. ?
  • Mais qu’on est cons !!
  • T’es sur ?
  • Ben dans les magasins tous les prix sont en couronnes danoises. Vas y regarde les billets.

Bon finalement, il s’avère que « norges bank » imprimé sur les billets, ça veut dire « banque norvégienne ». Ne me demandez pas la logique de l’histoire, y’en n’a pas mais on a eu une petite suée quand même.

TOP NEUNEU ! (nouvelle rubrique) : PAM ! Premier « top neuneu » décerné à ma douce et tendre… Je viens de me rendre compte en relisant son article que, 3 jours après, elle n’avait toujours pas compris que je la charriais sur le coup des couronnes danoises…

Nous débarquons donc à Langesund. Au poste douanier, deux choix :

  • La file qui va bien et qui roule sans heurts pour ceux qui n’ont rien à déclarer
  • L’autre qui bouchonne devant un panneau avec les pictogrammes d’une kalachnikov et d’un chien. Bref, normalement, il faut déclarer à la douane ses armes de terroristes et son chien ou son furet.

J’avais plus ou moins essayé de gérer l’affaire quelques jours avant de partir. J’essaie de vous la faire courte, mais l’animal doit être pucé (ou tatoué pour les plus vieux) et avoir pris un traitement contre le tenia du renard cinq jours avant l’arrivée sur le territoire norvégien et deux jours après. Mon vétérinaire a donc pucé notre vieux chien de 13 ans sous le vil prétexte que son tatouage était à peine visible (allez bim, 53 euros). Je n’ai donc pas en ma possession sa carte définitive mais qu’une immatriculation provisoire valable un mois comme les cartes grises de bagnoles. Mais surtout, il lui a donné le fameux traitement 6 et non pas 5 jours avant l’entrée sur le territoire. Souffrant tous les deux de phobie administrative (Pierrot et moi bien sûr, pas Ulysse), nous décidons donc par souci de santé  de nous diriger vers la file qui va bien. En plus, le chien est allongé discrètement sur la planquette des vingt bouteilles de vin, sous la table. J’ai cru comprendre que normalement l’import d’alcool était réglementé mais j’ai préféré ne pas approfondir la question pour éviter tout stress.

Si vous connaissez un douanier norvégien, vous êtes prié de garder cette anecdote pour vous.

Bref, la première impression du pays est plutôt bonne puisque sitôt sorti du port, on se retrouve sur des petites routes croquignolettes de montagnes. Le soleil est radieux, on tortille aux milieux d’une multitude de lacs. Les gens sont plutôt discrets mais n’hésitent à nous venir en aide quand ils voient qu’on hésite sur une destination à prendre. Tout est propre, archi nickel même dans les campings. Pas de virgule au fond des chiottes, ni de touffes de cheveux dans les douches, ni de vieilles pâtes au fond de l’évier.

  • J’ai pas arrêté de te caresser hier.
  • Ah ? a quelle heure ?

Bon c’est pas le tout, mais j’ai encore quelques dizaines de photos à trier pour illustrer toutes ces nouvelles, je vous laisse en compagnie de l’écriture bleue.

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Petit rappel sur le fonctionnement du blog des Terr’Ailleurs : la « polychromie narrative » est de mise.

En noir, c’est Béa (la sobriété, la concentration sur le FAIT et juste le FAIT, la syntaxe laborieuse, la distrayante et pathétique volonté de vouloir Xinguer le Xingueur) et en bleu, c’est l’autre, et l’autre, c’est moi, c’est Jack, dit Pierrot, dit Langue de Miel, dit le Misanthrope, dit El Cascador, dit le Xingueur fou…

ATTENTION ! Quand une autre couleur entre dans la narration, on est dans la « narration polychrome-schizophrénique »… C’est toujours moi qui écrit, mais pour faire parler quelqu’un d’autre (par exemple, dans la suite de l’article, je fais parler Béa en « rouge accentuation 2 »). Que cet autre soit fictif ou réel, le dialogue est toujours totalement fictif. C’est clair. Non… ? Tant pis.

Bien, les choses étant clarifiées, entrons dans le vif du sujet :

  • La Norvège, le BILAN

Après cette expérience norvégienne, il est grand temps de mettre en avant tous les enseignements…

  • Tu vas pas mettre ça, c’est complètement con…
  • Quoi ?
  • Ben… Un bilan… On fait pas un bilan au bout de 2 jours…
  • Le commun, peut-être, mais moi, c’est bon, en deux jours je suis carré…
  • Non, mais sans déconner, ça va pas mieux toi…
  • Alors toi, t’es forte ! T’as même pas encore lu ce que je voulais mettre et tu critiques déjà !
  • C’est pas question de ça ! C’est juste que ça se fait pas ! On fait pas un bilan au début du voyage ! C’est tout !
  • Ce que tu peux être conformiste ! En littérature, il faut savoir sortir des sentiers battus, Nave, le poète chinois en parlait en disant que…
  • Oh moi, tu sais c’ qu’en dit Nave!

(Lire : Scandinave) ET BAM ! Un – Zéro pour l’humour !

Allez ! Assez ri… Le bilan, donc.

  1. Les Norvégiens: vraiment bizarres. Ne parlent pas français, mais se font comprendre en anglais (sauf de Béa, cf. la truculente anecdote à venir) et plus étrange encore, me comprennent parfaitement. Ne disent pas forcément bonjour, mais font de grands sourires (tout l’inverse de moi…) Laissent très peu de saloperies trainer, pas de papiers dans les rues, pas de paquets de chips en pleine nature, pas de cadavres d’animaux dans les fossés… Ne te font pas de papier quand tu dors au camping, ne recomptent pas l’argent que tu donnes… Bref, des gens vraiment chelous…
  2. Les camping-caristes: grégaires, vieux, communautaristes, chiants. En majorité Allemands, Norvégiens, Suédois et Néerlandais. Evitons tout contact.
  3. Les paysages : incroyables ! Rien n’est passable ! C’est – au minimum – beau, partout. Alors, du coup, on se lasse…
  4. La Météo : Je vous la fais en imitant Gainsbourg… « Si on a déjà eu des jours de beau temps ? Affirmatif ! Et quoi d’autre ? No comment… »

Et voilà ! C’était le bilan !

  • Tu vois, je te l’avais dit qu’il n’y aurait quasi rien à dire…
  • Alors… Heu… Et d’une, y’a des trucs, déjà, quand y’a a. b. c. d., ça veut dire au moins quatre trucs ! Et de deux… Heu… C’est pas vraiment ça que tu avais dis ! Et BAM ! Xinguée !
  • Bonjour la mauvaise foi !
  • Ah ouais ! D’accord ! Tu l’auras cherché ! On passe tout de suite à……… :
  • L’anecdote truculente

 

On est arrivé dans ce chouette camping hier soir. On se pointe à la réception (tous les deux, pour une fois, merci au dieu de l’humour) et on fait savoir qu’on souhaite rester deux nuits… Pas de problèmes, cette partie de la conversation est bien rôdée, l’anglais de Béa en vient aisément à bout. On la voit fière, menton levé, comme une amazone vengeresse, manier tout son vocabulaire et son accent briton à la conquête de nouveaux territoires ! Le gars, derrière son comptoir veut alors nous faire remplir le traditionnel formulaire d’inscription…

Nom ? Je réponds, parce que quand il faut épeler, l’amazone se ressent un peu de ses longues chevauchées… Mais là, sur la deuxième question, c’est l’extase, parce que Béa ne veut pas que je réponde une deuxième fois… Non, non, non ! C’est elle la conquérante ! C’est elle qui maîtrise ! Non de Zeus ! Alors épeler ou pas, c’est elle qui va répondre ! Je la vois bien ! Elle est dans les starting-blocks, elle a de la fumée qui sort des naseaux ! Fulmine, fulmine ! Je suis prête ! Pose la ta question mother fucker !!! Et alors, le gars demande notre code postal… Et Béa de gueuler :

PETER !

Ben oui… Elle n’avait rien compris à la question et pensait qu’on me demandait mon prénom…

Et là, après Gainsbourg, j’ai envie de chanter du Ferrat…

« Faut-il pleurer ? Faut-il en rire ? Fait-elle envie ou bien pitié ? Je n’ai pas le cœur à le dire… »

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12 réflexions sur « 2016 NORVEGE – ROLDAL »

  1. Je propose de créer un groupe de déprimés de la vie pour vous subventionner en échange d’un fou rire chaque soir. Merci de nous revenir, même en 4 roues sous un toit avec un fidèle compagnon qui saura vous défendre des mauvaises influences et vous renifler les bons plans malgré son statut de sans papier. L’anglais est vraiment un truc de chromosome. On l’a ou on l’a pas. On a hérité de magnifiques talents et qualités de nos parents mais pas ce don nous a échappé. C’est comme ça, pourtant, c’est pas faute d’essayer ! Je ne vous souhaite pas bon courage, vous n’en avez pas besoin bande de fainéants… Bonne nuit ! Biz

  2. Ça m’énerve. Y’en a qui se font chier à pédaler sous la cagnard pour pondre des récits qui n’arrivent pas aux genoux de « écriture noire » ou de « écriture bleue », surtout la version schyzo (même si tout le monde croira que c’est vraiment Béa, bien joué cher Peter).
    J’ai bien aimé le moment ou tu fais parler le chien en lui faisant dire « Ah ? A quelle heure ? »

    Pour l’anglais de Béa, c’est pas sympa de se moquer. « First name » ressemble énormément à « ZIP code », y’a 2 lettres en commun.

    Ca me rappelle Ophélie au Chili :
    – Un gars s’approchant de nous (je traduis): « Vous voulez du miel ? »
    – Ophélie, sur la défensive : « Quoi ? Nous sommes au camping, nous ne sommes pas chiliens, nous sommes français »…

    Si je remplace « camion aménagé » par « Azub » et « Norvège » par « Iran », je peux faire un copier-coller svp ?

    Les photos donnent très envie d’aller là-bas, vivement le prochain article.

    PS : c’est bon là ? J’peux être follower du mois ?

    1. Eh Eh ! Même pour les réponses aux posts des autres il a un bon coup de crayon le pépère ! Mais bon, faut arrêter de se passer de la pommade à travers nos blogs respectifs, les gens vont commencer à se poser des questions… Tu nous diras ce qu’avais compris Ophélie à propos du Honey ?

  3. Salut vous deux!
    Je suis légèrement déçu…pas de jeux, d’énigmes à résoudre…
    Alors j’en ai une: sur une de vos photos il y a un « Hytte », laquelle est-ce…
    Jeu ouvert à tous les visiteurs et aux auteurs du blog.
    Et surtout ne me traitez pas de « Harry! » beauf en norvégien!
    biz
    Raph

  4. A-ha les jeunes,
    Bon, j’avoue que je suis un peu déçu: après l’Amérique en vélo, je pensais avoir l’Afrique en moto, l’Australie en pédalo ou l’Asie en kimono, mais non là c’est la Norvège en Iveco.
    C’est pas grave, dès le 1er post on a déjà un smörgasbord d’anecdotes bipolaires.
    Pas encore d’énigmes, je propose de patienter avec des calembours (inspirés par le désormais célèbre « c’ qu’en dit Nave »): Placez « OSLO » pour 1 point,  » RAGNAROK » pour 10 et « YGGDRASILL » pour 1000. Sinon un exposé sur la ligue hanséatique (2 points) ou les groupes de métal satanique (666 points).
    Et si vous n’êtes pas drakkar, c’est que j’ai Thor, c’est juste un jeu: c’est la vie quine.

  5. ouah, c’est pas juste mes commentaires à moi ne passent pas, pourquoi ???? plein de bisous, encore plus de bisous compte-tenu des évènements

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