Barrancas : arrivée en Patagonie

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Le Press-book

Il n’y aura que les plus rapides qui auront leur dose de frissons ! En effet, si je m’aperçois aujourd’hui que la « moustache mousquetaire » l’emporte d’une courte tête, quand j’ai taillé ma toison en poils d’alpaga, c’étaient le « collier » et les « bacchantes » qui menaient…

Saurez-vous trouver l’intrus dans ce press-book ?

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Nous reprenons la route 40 pour rejoindre Mendoza. Cette partie nord n’est pas agréable du tout. Le revêtement est un peu défoncé, mais surtout il y a beaucoup de camions et les voitures roulent très vite. On s’en rend compte en comptant les chiens morts sur les bas-côtés. En allant faire  les courses à Lavalle, soit 13 kms, j’en ai compté quatre. En vue de la ville, nous quittons donc rapidement cette route pour passer dans les faubourgs. Nous traversons Mendoza et retrouvons un centre-ville équivalent à ceux d’Europe. Des magasins partout, des terrasses de café bondées. On ne rencontre quasiment plus d’indiens.  Toutefois, nous avons tellement hâte de quitter la région désertique pour la région des lacs au nord de la Patagonie, que nous ne nous y arrêtons pas. La traversée de Mendoza et de toutes les villes qui y sont accolées dure pas loin de 40 km. Nous trouvons une route parallèle à l’autoroute et filons donc vers le sud à l’ombre des platanes avec en prime une piste cyclable.

Le sud de Mendoza est vraiment différent. Tout est vert, on croise souvent des canaux d’irrigation où l’eau coule à flot. Les pieds de vigne se disputent la terre avec l’ail. C’est la période de la récolte, nous croisons très souvent des camions chargés d’ail. Ca embaume à chaque passage. Nous retrouvons enfin de l’herbe et des arbres dignes de ce nom, des peupliers, des trembles, des saules pleureurs. L’eau potable recoule enfin des robinets.

Il y a un truc qui m’étonne toujours, c’est alors que nous sommes en train de cuire sous des températures qui peuvent atteindre les 35°C, il n’est pas rare de voir des argentins en pantalon avec un sweet. J’en ai même vu un avec un anorak sur une moto. C’est vrai que pour eux c’est le début du printemps. En novembre, ne te découvre pas les membres. C’est bien connu.

Pour casser la monotonie de la route, depuis quelques jours, nous roulons avec la « Bouboule » installée sur une sacoche de Pierrot. Cela nous permet de profiter ensemble d’un fond musical sans être enfermé dans la bulle d’un casque.

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Au bout de quatre mois de voyage, le matériel commence à montrer des signes de faiblesse. Particulièrement la tente que l’on utilise déjà depuis une paire d’années. Un élastique tenant un des piquets a lâché, mais nous l’avons facilement remplacé avec un bout de cordelette. Plus chiant, la fermeture éclair de la porte de l’abside ne descend plus qu’à mi-hauteur. Tant qu’il ne pleut pas, ce n’est pas gênant, ça risque de l’être beaucoup plus au Chili. Et encore plus chiant, le vélo de Pierrot (cf : son post ci-dessous).

Nous arrivons à midi à Pareditas. Nous trouvons rapidement un restau avant que tous les commerces ne ferment. Nous dévorons pour la énième fois une milanesa  – papas fritas (fine tranche de viande panée avec des frites), on adore. Vers 13h, nous nous dirigeons vers un parc municipal qui fait office de camping. Finalement, on en trouve régulièrement de ces parcs qui offrent eau, wc, parfois douches et ce gratuitement. Bref, nous arrivons devant le fameux parc mais les grilles sont cadenassées. On nous informe que « siesta » oblige, il faut revenir dans deux heures. On a vraiment du mal avec ce rythme de vie. Moi qui pensais pouvoir monter tôt la tente et faire une sieste à l’ombre des arbres, raté. Du coup on glandouille sur la place ombragée du village. Je tente un roupillon sur un banc, mais ils ne sont pas assez mous pour mes hanches saillantes. Après avoir mangé une glace artisanale (menthe choco pour l’un, banane pour l’autre) ; on tue le temps comme on peut, on finit par s’installer dans le camping. Repos bien mérité avant la longue étape qui nous attend demain. En effet, San Rafael est à 112 kms et pas un bled sur la route. C’est vrai que des fois nous sommes un peu cons, mais on apprend vite de nos erreurs. Donc nous nous préparons pour cette traversée du désert en remplissant les gourdes, la vache à eau de 6l, on a deux énormes sandwichs pour la pause du midi et dans les sacoches, deux boites de thon, de la sauce déshydratée, du riz, de la polenta, des pâtes. On a du PQ, bref, il ne peut plus rien nous arriver.

 

 

 

 

Le jour le plus long… (où l’on s’aperçoit que toutes les forces du Mal conjugués ne parviennent à stopper nos héros.)

Ce samedi 9 Novembre 2013 restera vraisemblablement dans nos mémoires comme la journée la plus longue et la plus difficile de ce voyage. Mais revenons un peu en arrière…

La veille, au centre multisport de Pareditas, j’entreprends de resserrer l’axe de mon guidon car celui-ci a un peu tendance à descendre tout seul… Je sers donc à fond ! Allez ! Encore un peu plus fort ! CRAC ! Et voilà… Je viens de casser la pièce ! Le guidon, pour le coup ne tient plus du tout. Alors que je commence à m’agacer en cherchant vainement à réparer mon erreur avec les moyens du bord (certains auront noté mon côté « sanguin »), Jean-Michel décide de partir avec la pièce cassée en quête d’un garagiste.

Ah, oui, pour ceux qui ne le savent pas, Béatrice peut être appelée indifféremment Béa ou Jean-Michel (en fait, c’est Jean-Michel Flam… Ben oui… Son prénom, ce n’est pas Capitaine !)

Jean-Mi revient donc 10 minutes plus tard avec un boulon et un écrou de presque la bonne taille… Presque, car s’ils suffisent à tenir le guidon à sa place, ils se révèlent insuffisants à le bloquer en position haute, il bascule jusqu’au pédalier… Du coup, c’est très gênant. Je ne peux plus manœuvrer mon vélo à l’arrêt sans risquer de le faire choir.

Dès lors, j’aurais dû me douter que quelque chose se préparait… Première casse mécanique vraiment gênante augure d’une journée des plus stressante.

 

Le lendemain matin, le petit déj’ se passe très bien, le rituel du rangement du camp ne pose pas de problème, le gars qui devait venir nous ouvrir la grille du « camping » à huit heures se pointe… à huit heures ! Bref, à part une fraîcheur particulièrement vive, tout va bien jusqu’à… Jusqu’à ce que le gardien du complexe sportif nous dise :

          Aujourd’hui, vous allez pédaler sous la pluie !

Je le regarde alors avec des yeux ronds et lui réponds :

          Impossible ! On ne pédale jamais sous la pluie depuis 4 mois !

Toutefois, je garde mon coupe-vent. C’est vrai qu’il ne fait que 12° et que le vent du SE est particulièrement fort pour un vent matinal. Je reste donc en short, sandale, T-shirt, mais avec mon coupe-vent étanche. Béa, elle, a décidé de faire l’impasse et de ranger son Haglöfs tout au fond de sa sacoche.

De nouveau, j’aurais dû me douter de quelque chose. Béa est en effet une sorte de grenouille-météo inversée. Quand elle sort ses collants, son écharpe et son bonnet, on sait qu’il va faire rapidement 40° ; et là, elle partait en short et T-shirt !

 

C’est parti, deux kilomètres pour quitter Pareditas et la Ruta 40, et nous voilà filant vers le Sud Est en direction de San-Rafael. Enfin, filant, façon de parler, puisque dès la bifurcation, la route grimpe gentiment de presque 1 à presque 3%, et que, comme nous sous y attendions, un vent de 30 km/h nous arrive en plein nez. La température reste stable à 12°. Il est bientôt neuf heures, et nous n’avons pas gagné 1°.Et puis le ciel reste bien noir devant nous. Et puis le vent commence à forcir. Je commence vraiment à sentir l’embrouille.

Neuf heures dix. Tiens un avion de chasse. Tiens un autre. Oh encore un autre. Le tonnerre ? Tu crois ? Le vent forcit encore, il est maintenant facilement à 40 km/h. Nous avons perdu un degré. Cela devient difficile, nous n’avons pas encore fait 10 km en cinquante minutes et le vent nous oblige désormais à rouler encore moins vite. Les montagnes sont magnifiques et ensoleillées derrière nous, devant nous, c’est le Mordor, ciel noir, désert inhospitalier… Les grondements du tonnerre se font de plus en plus présents et me font toujours plaisir, me rappelant mes Ardennes. Je jette un coup d’œil sur le compteur. Putain ! Seulement treize kilomètres ! Ça fait pourtant… oui… une heure et quart, facilement, qu’on roule, c’est long ! Le vent forcit encore. Le rebord de mon chapeau se redresse, même à l’arrêt, il est à plus de cinquante km/h ! Une goutte ! On vient de perdre un autre degré. Une autre goutte. Et là ? Combien ? Quinze kilomètres ?! Non ! Ce n’est pas possible ! On n’avance pas !

Ça y est, cette fois- ci, il pleut pour de bon. Ça tombe dur et froid, ça fait mal comme des petits grêlons… Le vent culmine maintenant à soixante km/h avec des rafales encore plus fortes. Je n’ai jamais connu des conditions pareilles dans nos contrées, ni même en Irlande ou en Islande…

On grimpe encore et toujours, en ayant presque l’impression de reculer. On a 112 km à faire, on vient de passer deux heures sur le vélo pour en faire 21 ! On est trempé. Du moins le bas du corps. Le short est à tordre, le caleçon avec. Les pieds et les mains sont glacés et la pluie continue de nous fouetter les jambes et le visage. Il fait froid. Ça monte toujours. On avance de moins en moins vite. Mais le pire, c’est le vent.

Il est presque totalement de face. Un tout petit peu sur la droite. Le pire. S’il était un tout petit peu sur la gauche,  aurions quelques secondes de répit à chaque fois qu’un camions ou qu’un bus nous frôle en nous éclaboussant, nous pourrions bénéficier de ces deux petites secondes d’aspiration… Mais là non. Aucun répit. Il siffle. Il crache. Il nous repousse. Sans arrêt. Sans arrêt. Sans arrêt. Et tout d’un coup, il nous gifle ! Et on se retrouve, presque sur le plat, à quatre ou cinq km/h, l’impression d’être entré dans un mur… Le vent est mauvais, il est dur. Il t’assèche les yeux, il t’envoie toutes sortes de vacheries à travers la gueule, il te souffle dans les oreilles et t’enveloppe d’un mur de sons hostiles qui rend le reste du monde incompréhensible. Littéralement, il te prend la tête. Il est là, toujours. Toute la journée, toutes les minutes, toutes les secondes. C’est un pervers, il te touche, te pousse, il te viole… Il t’affaiblit physiquement, car il faut lutter à chaque instant contre lui, mais surtout, il te sape le moral. Il te fait bien savoir qu’il est le plus fort, que ça ne sert à rien de lutter…

On ne fait même plus du dix km/h. On a froid. Combien ? Vingt-cinq km ? Merde ! Il est onze heures ! Trop froid. Ça ne se calme pas. Il faut s’arrêter pour mettre des nippes plus adaptées. On stoppe sur le bord de la route. Pas d’abri. Pas d’arbres. C’est le désert. Je pousse le sac, démonte ma sacoche de fringues, pose mon casque au sol. Le vent est plus fort que jamais. La pluie continue de tomber. Ça va être coton… J’ouvre la sacoche, les sept lanières, mes doigts sont encore plus gourds que d’habitude. Je trouve des chaussettes chaudes dans mon sac de sous-vêtements, mon collant et mon softshell à manches longues dans mon sac de vêtements chauds (ouais, elle est super bien organisée ma sacoche de fringues), extirpe mes chaussures et gants étanches du dessous et les pose à côté. Se changer n’est pas super facile. Enlever le short mouillé, le mettre en boule dans un coin. Il ne faut pas qu’il s’envole, mais je ne peux pas le mettre dans la sacoche… Enfiler le collant. Jambes froides et mouillée. Le vent emporte les pattes. Me déséquilibre. Merde ! Encore le pied par terre. Courir après le casque qu’une rafale de vent entraîne vers la route. Enlever le coupe-vent pour enfiler le softshell. Mais vite, pour ne pas tremper le T-shirt. Merde ! La fermeture éclair est coincée en bas. Le vent me transforme en parachutiste… ça y est décoincée ! Trop tard, je suis trempé. C’est très long et fastidieux, mais au bout de quinze minutes, tout est enfilé. Sauf les gants étanches. Impossible de les mettre. Les mains mouillées et gelées sont incompatibles avec la doublure du gant. On se rabat sur les gants en soie ou en mérinos. Pas étanches, mais bon, ça réchauffe un peu…

Je suis en train de perdre Béa. Elle n’y croit plus. Veut faire du stop. Veut planter la tente. Tout de suite ! Sous le pont, là-haut ! Je l’encourage. Reste très zen et positif. Il reste un bouclier contre le vent : l’humour ! Un humour pas très drôle… Un humour un peu désespéré, un peu désespérant, un peu à la despérado. Mais le Vent, lui, il n’a pas d’humour… Et il n’aime pas qu’on se foute de lui… Qu’on ne le prenne pas au sérieux… Alors moi je continue, et finalement, ça nous fait tenir le coup.

 

Quand arrive midi et que je me rends compte qu’on a fait que trente-cinq kilomètres, je commence à douter. Je ne dis rien. La pluie s’est arrêtée.  On s’abrite au pied d’un passage de ruisseau sous la route pour manger notre sandwich. On s’assied sur nos sièges de selle et… Miracle… Pour la première fois depuis ce matin, nous sommes coupés du vent ! On en oublie les odeurs d’urine et le décor « style décharge ». On goûte le silence, le repos, on savoure la fin de l’agression… Cela nous ressource suffisamment pour qu’on décide de continuer, vaille que vaille. Je dis que dans l’après-midi, le vent finit toujours par tourner. Je dis que dans une dizaine de kilomètres la montée sera terminée. Que le plus difficile sera fait. Je dis qu’on peut toujours espérer rallier San-Rafael, mais que si ce n’est pas possible, tant pis, ce n’est pas grave, on plantera la tente sous un pont !

Alors on continue.

 

Le vent ne tournera pas.

Il restera pleine face toute la journée.

La descente arrivera effectivement à l’endroit prévu et nous permettra de faire du 15, voire du 20 km/h pendant dix kilomètres.

Mais le pire, ce sera de se dire, vers la fin de cette courte descente :

« Allez ! A ce rythme-là, c’est bon, encore trois heures et on est arrivé. »

Pour, une demi-heure plus tard, se rendre compte qu’on roule sur du plat, à douze km/h. Refaire le calcul et se dire :

« Merde ! A ce rythme-là,  encore trois heures avant d’être arrivés. »

Et encore une demi-heure plus tard, alors qu’on aura recommencé à grimper et qu’on sera de nouveau à dix km/h, de se dire :

« Putain, c’est pas possible ! A ce rythme-là, il faut encore trois heures. »

Ceci, trois ou quatre fois. Et rebelote pour les « deux heures avant d’être arrivés ! »

Dans les réflexions « casse-moral » qu’on peut se faire sur un vélo, celle-ci fait facilement parti du trio de tête…

Nous essuierons une autre belle averse, mais étant mieux équipés, elle sera moins pénible.

Nous prendrons finalement des relais. De dix kilomètres. Puis de cinq kilomètres chacun, pour s’abriter du vent derrière l’autre.

Ce dernier faiblira quand même en milieu d’après-midi, à 30 ou 40 km/h.

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Nous tiendrons le coup.

Nous pédalerons toute la journée et arriverons à San-Rafael, cent douze km plus tard, vers 18h30.

 

Gagné.

 

Trucs et astuces pour les cyclos (ou les autres, même si je ne peux pas trop les blairer) qui suivent peu ou prou le même itinéraire que nous (où comment rencarder les Pieds Devants à moindre frais…)

                A San-Rafael, je ne saurai trop conseiller l’hôtel Hypolito (sur l’axe principal, pas loin de la place centrale, à côté de l’hôtel El Jardin et d’une pizzeria honorable). Vous comprendrez qu’après une journée comme celle qu’on a eue, Béa m’a menacé de divorce quand j’ai évoqué le camping… Après avoir demandé dans trois ou quatre hôtels (tous autour de 300 $ la double), les 130 $ de l’Hypolito étaient inespérés ! Je conseille aussi le petit dej’ (ajouter 30 $ pour deux), composés de petits croissants sympatoches. De plus que le patron nous a fait la seconde nuit à 110 $, petit dej’ inclus !

                Autre truc à savoir. Si au nord, les prix restent abordables (à peine plus chers qu’en Bolivie), plus on va vers le sud, plus on tire sur la Côte d’Azur… On a été obligé, dernièrement de payer un camping à 100 $. Et dans le Canyon d’Atuel, c’était même 150 ! (mais les campings municipaux sans douche (ni eau parfois) restent souvent gratos.)

 

 

 

A San Rafael, nous attendons l’ouverture des commerces le lundi matin pour nous rendre dans un magasin de vélos. Le brave homme nous trouve la pièce de vélo que Pierrot avait cassé. Elle est un chouilli trop grande mais avec  trois coups de marteau, elle finit par rentrer. Le guidon est de nouveau opérationnel mais ça risque d’être galère à l’aéroport de El Calafate pour le démonter. Mais bon, chaque problème en son temps.

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Après Sans Rafael, nous choisissons de prendre une route qui n’est pas la plus directe, qui finit en ripio et qui grimpe. Mais cela nous permet de faire une parenthèse dans cette région aride. En effet, nous prenons la route du canyon d’Atuel qui longe une rivière qui coule à flot. Il y a plusieurs centrales hydroélectriques, c’est dire si i l y a du débit. Le début de la route doit être très touristique en saison, car on croise de nombreux campings et des endroits pour faire du rafting. Les paysages sont à nouveau magnifiques. On choisit un camping sans robinet, sans douche et sans chiotte, mais c’est gratuit. On ressort donc notre filtre à eau pour pouvoir boire. Le lendemain on reprend la route et au niveau du barrage, elle se transforme en piste et continuera ainsi sur une cinquantaine de kilomètres. A la fin de la journée, on en chie un peu car la piste est parfois difficile mais surtout il faut sortir du canyon et cela nous oblige à pousser nos bécanes.

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On rejoint El Nihuil et nous planterons la tente dans la cour des pompiers. C’est pratique car ils assurent un minimum de surveillance sur nos affaires le temps que l’on aille au restau. Le lendemain, ça sera la même chose mais chez les flics cette fois-ci. Si vous suivez bien, cela nous fait donc trois nuits consécutives gratos, mais et c’est le côté chiant de la chose, sans douche. Autant dire que le soir quand on est couvert de crème solaire et de poussière, c’est pas glop.

Nous aurons vu sur la route notre premier tatou. Le temps que je freine, que je mette le vélo sur sa béquille, que je trouve l’appareil photo, que je crapahute dans les broussailles, la bestiole a bien dû faire trois kilomètres. Je pensais que c’était bien plus gros que ça, finalement c’est gros comme un hérisson. Mais un gros. Nous verrons aussi notre premier condor.

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Nous voyons aussi notre premier salar en longeant la Salinas del Diamante. C’est une grande étendue de sel, mais ici, rien à voir avec Uyuni. Pas de quoi casser quatre pattes à un canard.

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B3

Nous arrivons sur Malargüe avec un vent terrible. La météo annonçait des rafales jusqu’à 100km/h. Au début, on l’avait de côté et on a vite fait de se faire embarquer par les bourrasques. Après 20 km, nous l’avions dans le dos, et là … Du bonheur, on a l’impression de voyager en mobylette. On roule à 40km/h sans donner un coup de pédale. En arrivant en ville, on constate qu’il y a plusieurs magasins de location de skis. Il y a un petit domaine skiable pas très loin qui tourne essentiellement en juin et juillet (je vous rappelle que les saisons sont inversées dans l’hémisphère sud). C’est assez difficile d’imaginer qu’il puisse y avoir de la neige, ici. Pourtant on a vu des panneaux sur la route indiquant que la chaussée pouvait être glissante par temps de neige ou de verglas. C’est vrai qu’on n’est pas du tout dedans, mais Noël approche. Les décorations lumineuses commencent à être installées dans les rues. On trouve dans les grandes surfaces des sapins en plastiques et des guirlandes.

On profite d’être à Malargüe pour faire réparer la tente car cette fois-ci, la fermeture éclair de la porte a vraiment rendu l’âme. On en trouve une bien costaud dans une mercerie et on emmène le tout dans un magasin dont l’enseigne mentionnait « réparation de tente ». Que demande le peuple, c’est presque louche d’être aussi verni. Nous ne pourrons récupérer notre chez nous que le lendemain et cela nous oblige donc à prendre une chambre d’hôtel. Vue la tempête qu’il y a dehors, c’est une bénédiction.

Nous attendrons le lendemain pour nous installer deux jours au camping et faire une méga lessive. Nous en profitons aussi pour faire des bons restaus et nous goûtons à notre première VRAIE « parilla », et pas le truc tout dégueu et tout gras que l’on a mangé à San Rafael. C’est un assortiment de viandes, bœuf, poulet, boudin, saucisse cuit au barbecue et quand on connait la qualité de la viande argentine, c’est à tomber par terre. A priori, le secret, c’est un fin lit de braise et laisser la viande cuire longtemps et doucement. Bien que la viande ne soit jamais servie saignante, le bœuf est très juteux, un régal.

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Comme nous sommes toujours sur la route des vins, nous continuons nos dégustations de Torrontes, Malbec, mais aussi Cabernet Sauvignon, Chablis. On trouve des très bons vins à des prix plus que corrects ce qui étaient loin d’être le cas en Californie.

Finalement, nous ne restons qu’un jour à Malargüe. Nous avons consulté la météo et  souhaitons profiter des journées pas trop chaudes qui s’annoncent avec le vent dans le dos. Nous reprenons donc la route sans être vraiment reposés. Lors de la préparation du voyage lorsque nous lisions les blogs de cyclotouristes ayant  suivi la même route, il y avait un passage que je redoutais, à savoir les deux jours de piste entre Bardas Blancas et Barancas. Et ben voilà, on y est … L’arrivée à Bardas se fait sans trop de problème. Quelques kilomètres de piste pour l’ascension des 2000 mètres, mais ensuite c’est un véritable billard pour la descente. Les choses se compliquent le lendemain car la route est en travaux sur une dizaine de kilomètres, mais bon ils arrosent régulièrement le sable pour le tasser et les rouleaux compresseurs nous facilitent bien la tâche. Ensuite on récupère une route goudronnée jusqu’à La Pasarela. Les paysages sont magnifiques, on a la route presque pour nous tous seuls en longeant le Rio Grande. Nous y ferons la pause de midi et c’est là qu’on sent que la fatigue commence à se faire sentir, c’est lorsque les nerfs commencent à être à fleur de peau. Premier signe chez Pierrot. La veille au soir, il avait acheté au kiosco des tranches de jambon sec et du fromage pour les sandwichs du lendemain midi. Il avait laissé les produits frais dans le frigo du magasin pour les récupérer quelques heures plus tard quand les grosses chaleurs sont passées. Quand il revient dans le magasin, ce n’est plus le même gars, le sac dans le frigo a disparu et ils finissent par en trouver un dans le congélateur. Or, donc, lorsque nous nous apprêtons à faire nos sandwichs, assis à l’ombre d’un épineux, je sors naïvement à Pierrot :

        –   Tiens c’est bizarre, y’a du salami dans le sac

         – Quoi … !!! Oh putain, mais c’est pas vrai … Quel con ce mec, il m’a donné le mauvais sac.

         – Ben c’est pas grave, il y aussi du jambon blanc et du fromage.

         – Si j’avais voulu du jambon blanc, j’aurai acheté du jambon blanc. C’est du jambon sec que je veux.

         – Ben oui, mais y’en n’a pas, donc si tu veux manger, c’est jambon blanc et fromage.

         – NAN !! En plus il a une drôle de tête ce jambon et y sent bizarre.

Résultat des courses j’ai boulotté tout le jambon et le fromage, pendant que Pierrot mâchouillait son bout de pain et ses deux œufs durs. Il était bon en plus ce jambon.

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Ensuite, la route devient piste, mais alors la piste bien pourrie. Mélange de sable avec des grosses caillasses. Le pneu arrière glisse, régulièrement on s’enlise. La roue arrière se plante dans le sable et on manque à chaque fois de se vautrer. J’ai mal aux bras et aux pectoraux à force de donner des coups de guidon pour rétablir l’équilibre. On fait des pauses, on crève de soif. Dès qu’on s’arrête on est assailli par les taons. Alors on reprend la route très vite. Pierrot me distance, il va à son rythme. Je m’épuise à m’ensabler  tous les cinq cents  mètres, à essayer de relancer le vélo, j’ai mal aux cuisses. Je finis par pousser le vélo mais il y a trop de sable, la roue avant ne reste pas dans l’axe de la roue arrière, du coup elle ne tourne pas. J’ai plus l’impression de tirer une charrue que de pousser un vélo. Pierrot est très loin, je ne le vois plus. J’en profite pour pousser des hurlements libérateurs qui sont censés faire descendre la pression. Je remonte sur le vélo. Je m’enlise à nouveau au bout de vingt mètres. Je n’en peux plus, je sens les larmes me monter aux yeux. Je vois Pierrot qui m’attend au sommet. Je pousse encore et toujours ce foutu vélo qui pèse des tonnes. Je m’arrête tous les dix mètres pour soulager mes bras. Les larmes coulent, je craque. Putain de pays de merde, même pas foutu d’avoir des routes goudronnées. Mais qu’est-ce que je fous là !!! Je rejoins enfin Pierrot. Dès que je m’arrête les taons attaquent à nouveau. FOUTEZ MOI LA PAIX !!! Je balance des pierres pour me calmer les nerfs. Pierrot laisse passer l’orage puis cours à sa sacoche. Il en revient avec une boîte d’Altoid. Ce sont des bonbons à la menthe qu’on achetait aux USA. Il me dit « je les gardais pour les cas d’extrême urgence ». Il ouvre la précieuse boîte en métal. Il y a encore le papier de protection et au fond de la boîte, non pas deux bonbons, mais deux minuscules fragments de bonbons. « Tiens, ma chérie, sers toi ». Et au moment où il me tend la boîte, le vent souffle à nouveau, soulève le papier et emporte l’un des bonbons. Ca nous fait hurler de rire. Je croque la moitié de celui qui reste, mais Pierrot, bon prince, me le cédera en me disant « j’allais craquer, mais comme tu craques plus que moi, alors du coup ça va ». On campera au bord du Rio Grande. Jamais on n’aura eu un coin de camping sauvage aussi beau.

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Avant de s’arrêter, j’aurai arrêté quatre voitures pour demander de l’eau. J’ai toujours peur d’en manquer. Le premier, un touriste parlant anglais, me sourit sournoisement et commence à vider le tiers de sa bouteille dans ma gourde. Il nous demande où il peut en racheter. On lui dit que Bardas Blancas est à 70 bornes et qu’il en trouvera. Il remet quelques gouttes dans la gourde et nous salue. On repart vers nos vélos. Finalement, pris de remord, il nous rappelle et nous donne le reste de sa bouteille. Quelques minutes après, on arrête une famille argentine dans une Fiat toute pourrie. Le fils sort du coffre un jerrican d’eau, remplie deux gourdes et nous offre aussi des glaçons. On boit l’eau goulument mais rapidement, on se rend compte que le jerrican devait servir à transporter indifféremment de l’eau ou du gasoil. Le dernier nous offrira une bouteille pleine, une bouteille de Gatorade (boisson énergisante) et son adresse à San Martin de Los Andes si on veut crécher chez lui quand on y sera.

La nuit fut très calme, pas de bruit hormis celui du Rio Grande. On reprend la route le lendemain. La piste est en meilleur état mais ça grimpe dur. La route serpente dans de la roche volcanique et nous voyons tout autour de nous des volcans. Cette fois-ci, c’est au tour de Pierrot de craquer et de ne plus avoir de jus. Vous aurez remarqué cette bonne organisation des Terr’ailleurs qui ont la bonne idée de ne pas craquer tous les deux le même jour.

Faut dire ! 600 m de dénivelé en 20 km de Piste, ça parle…

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B2Spéciale dédicace à Olive

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On finit par arriver à Ranquil Norte mais il n’y a presque aucun commerce. On m’envoie dans une maison qui est censé vendre des sandwichs. Mais aujourd’hui c’est pas possible, il n’y a que du fromage. Du coup, je prends quand même le fromage, je crois comprendre qu’il y a une boulangerie à côté du commissariat. On ne voit rien du tout. Je demande à un gars dans son jardin où est  la boulangerie. Il me regarde avec de grands yeux étonnés. A priori, il n’y en a pas. Il court chez lui et me ramène trois bouts de pains. Je lui demande combien je lui dois. Rien, c’est cadeau.

Nous arrivons enfin à Barranccas après une ultime grimpette de 3 kilomètres. Les vélos sont dans un état  pitoyable, presque comme nous. On se prend une chambre d’hôtel pour recharger un peu les batteries.

 

P1090672Trois jours sans douche dont deux sur piste, ça laisse des traces !

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La Piste (où l’on s’aperçoit que le pire peut toujours empirer…)

S’il fallait réécrire « le jour le plus long » maintenant, je serais beaucoup moins sévère avec le Vent et la Pluie… Comparés à la Piste, ils font simplement figure d’enfants turbulents. Il faut dire qu’on a dû s’enfiler une des plus mauvaise piste du continent…La prendre en vélo couché équivalait souvent à essayer de descendre une piste noire bosselée et partiellement verglacée chaussé de vieux skis de fond. Il y a intérêt à :

          Maîtriser l’art de la glisse.

          Ne pas avoir peur de la chute.

          Savoir lire le terrain vite et bien.

Béa en a déjà amplement parlé dans son article, je ne m’attarderai sur le sujet que le temps de donner quelques précieux conseils aux fous qui oseraient s’y risquer.

1.       Ne dépasse pas le 16 km/h ! Je parle des descentes bien sûr, sinon, on a bien du mal à dépasser le 10… Mais bon, voilà, on tombe sur une partie un peu roulante, ça descend ! Génial ! On retrouve un peu de vitesse ! On reprend goût au vélo ! Et là ! Crac ! Le lit épais de cailloux, la nappe de sable, la pierre cachée… C’est la chute !

2.       Ne quitte jamais la Piste des yeux. Peut-être que le paysage est magnifique, peut-être que tu croises d’autres cyclo-randonneurs, peut-être qu’on te crie sur le bord de la route qu’on va te donner de la bière et des empanadas ! Mais non ! Ne la quitte pas des yeux ! Si tu regardes ailleurs, même une fraction de seconde, ELLE LE SAIT !!! Et là, cailloux, sable, pierre… Chute !

3.       Apprends à lire le terrain. Ce que tu cherches en priorité est la zone un peu plus claire qui montre un sol rocheux ou une bande de terre sèche. Attention ! Il n’y en n’a pas partout, loin de là ! Et quand ces zones existent, il faut les observer très attentivement. Si elles semblent un peu granuleuses, ce sont des nappes de sable camouflées ! Et là… Chute !

4.       Si tu es accompagné par quelqu’un de moins « à l’aise », prévois un ou deux bonbons.

 

Et voilà ! Puissent ces conseils vous être utiles ! Mais le mieux, c’est le détour…

 

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Les Citations (où l’on apprend qu’une bonne idée ne doit pas rester orpheline…)

Cela faisait plusieurs semaines qu’à la lecture des post des Pieds Devant je me disais : « Quelle bonne idée de mettre des citations d’eux-mêmes ou de personnes rencontrées ! » Je m’en ouvrais alors à Béa en lui disant :

      –    Ouais, tu sais, c’est toujours un truc qu’ils ont dit à un moment ou un autre de la journée !

       –   Ben oui, une citation quoi…

       –   Ouais ! Et ils la mettent en plus gros pour qu’on puisse immédiatement la repérer !

       –   Ben oui, j’ai vu…

       –   C’est super je trouve ! J’aimerais bien faire la même chose !

       –   Eh ben vas-y !

       –   Ouais mais bon, c’est leur idée…

       –   Je ne suis pas certaine que ce soient les premiers au monde à faire ça.

       –   Ouais mais quand même…

       –   Et puis bon, si tu les cites, pour rendre à César…

       –   Ah ! C’est vrai, t’as raison ! Allez, je me lance !

 

Bardas Blancas, 7h34, Béa : « Tu as rempli la vache à eau ? »

 

       –  

       –   Génial hein !?

        –  … Mais… Elle est complètement con ta citation !

        –  Ben pourquoi ? T’as bien dit ça !

        –  Peut-être, j’en sais rien…

        –  Ah tu vois ! ça sert à se souvenir !

        –  Mais non ! Le principe, c’est plutôt de choisir une phrase qui est révélatrice d’un état d’esprit à un moment donné… Ou une phrase qui est drôle !

        –  Ah bon ?

        –  Oui ! Et là, ça n’a aucun intérêt !

        –  Ah OK ! Je crois que j’ai compris ! Je réessaie !

 

Bardas Blancas, 7h35, Pierrot : « C’est toi la vache à eau ! »

 

        – 

        –  Alors là, avoue, ça claque !

        –  C’est toujours aussi con…

        –  Tu dis ça parce que tu ne l’as pas comprise… Tu avais dit : « Tu as rempli la vache à eau… »

        –  Ouais ouais ! C’est bon ! J’avais compris !

        –  Ben alors ?

        –  Le problème c’est que ce n’est pas drôle…

        –  Ah ?

        –  Ben non !

        –  Moi je lui trouve un petit charme pourtant…

        –  Bof ! Et puis de toute façon, le plus gros problème, c’est que tes citations débiles, là, elles ne sont révélatrices de rien du tout !

        –  Ah ouais ! Spork !

        –  Non, si tu veux garder l’idée, il faut vraiment que tu trouves une phrase réellement significative ! Qui montre ce qui s’est passé ! Ou bien l’état d’esprit dans lequel on était…

        –  D’accord, d’accord… Je crois avoir saisi… Je pense que cette fois-ci, je l’ai !

 

Barranccas, à la relecture du post, Béa : « Quand tu arrêteras de me mettre en scène dans tes histoires débiles ! »

 

 

 

Le jeu du KIKORAlekayoukaünnformrigolôte

 

Solutions des devinettes précédentes

ü  Devinette bonus : No es Pierrot, es un llama ! Facile !

ü  Devinette 1 : Nous avons traversé un superbe CANYON (Cane-lionne), beaucoup de bonnes réponses.

ü  Devinette 2 : On voit très bien L’ACONCAGUA (prononcer Lakonn Kagwa) + C’est toi LA CONNE QU’ABOIE (prononcer Lakonn Kabwa, on le voit, une seule consonne de différence, un B pour un G, c’est un magnifique « C’est toi… »)

 

Devinettes du jour :

Ø  Devinette 1 : Vous aurez remarqué, amis esthètes allergiques à la flûte de pan, que j’ai exceptionnellement remis la main sur le montage vidéo pour vous livrer ce très beau : « Désert et tempête ». La question est : Quel très bon groupe m’a obligeamment prêté un de ses morceaux pour illustrer musicalement mes images ?

Ø  Devinette 2 : Sachant que par ce jour excessivement venteux nous allions à Malargüe, et que sur le petit dessin ci-dessous, on peut me voir de dos, quel était le sens du vent ?

NB : l’angle est à peine exagéré (si ! je vous jure !) et je n’ai pas dessiné le petit drapeau, cela aurait été trop facile…

 

 B1

 

Ø  Devinette 3 : Alors que sur la piste, Béa me faisait savoir : « Je ne suis vraiment pas alerte là-dessus ! » Je lui ai répondu : « Il n’y a guère qu’au sud de la Californie que tu le fus ! » Comme elle me regardait d’un œil vitreux, je lui expliquais alors la blague en lui disant :

« Eh oui ! Tu étais ………………………………   …………    …………………………………….. »

Complète la blague. Attention, l’orthographe compte.

 

 

 

Challenge : Manu (ça y est ! Il est bien en ligne cette fois !)

 

 

PS : La connexion WIFI étant plus que poussive, nous ne pourrons malheureusement pas mettre en ligne toutes les vidéos.

 

17 réflexions sur « Barrancas : arrivée en Patagonie »

  1. Je suis bouleversée par la lecture de vos souffrances (surtout au moment où le bonbon s’envole, c’est trop horrible). Si j’étais votre mère, je vous dirais : « Rentrez immédiatement ou je viens vous chercher par la peau du cul ! ». J’aimerais pouvoir vous envoyer des couvertures, des baches, des Damarts Thermolactyls, des yourtes. Le gars du camping vous avait prévenu !!! Ces gens ne sont pas comme notre météo, ils ne se trompent jamais car ils savent lire le ciel, le vent et tout le reste. Donc la prochaine fois, laissez tranquillement passer l’orage qui vous est prédit ! Continuez à veillez l’un sur l’autre et je vous validerai vos challenges foireux du lama et de la barbe…

  2. Bon parlons sérieux car le plus important, ça reste lekayoukaünnformrigolôte
    1) DEUS / Sun Ra
    2) Putain de vent Est / Ouest
    3) Tu étais « à l’os, ange est leste »
    On vous bise très fort et on vous aime

      1. Bon…
        1) Noir désir ?
        2) Ben oui, évidemment… Sacré putain de vent de merde ouest/est… Faut lutter sinon on tombe !!!! C’est ça le manque d’habitude ! Moi je fais du vélo quand il fait beau ! (Bon, tant pis pour le point, j’aurais appris un truc)
        3) Yo ! Ces mites !

  3. Salut mes amis!
    ça à l’air d’être dur! Tu as raison Pierre, ce que je préfère chez béa c’est le blanc…(tu as remarqué, je t’ai mis une majuscule et pas à béa, faut pas déconner non!)alors pour te faire réfléchir sur les routes droites à perte de vue en voici une autre:
    Quelle est la différence entre un pastis 51 et la position 69?

    L’intrus: je pense à la voiture qui ne serait une Lincoln.

    devinette 1: no sé
    devinette 2: si je te place dans une horloge, les pointillés de la route indiquent le 12 vers le haut et le 6 vers le bas. Le vent viendrait à peu près de 5h00.
    devinette 3: bah oui, tu étais alerte à Malibu!

    biz à vous 2 et que la force soit avec vous!

  4. Putain, sacré post!!!! Faites attention au craquage qd même

    Merci pour la dédicace!!! c caractéristique en effet

    Pour la bande son, ce s’rait pas Deus?!? ça colle d’ailleurs super bien!

    Le vent venait de la droite

    Béa était alerte à Malibu (à L.A)

    Bises les amis. Au fait la France mène 2.0 à cette heure, on va peut-être y aller nous aussi en Amerique du sud…

  5. Salut! Un récit qui force l’admiration… Repousser ses limites à ce point, je ne sais vraiment pas si j’en serais capable, mais je suis convaincue que c’est une chose qu’il faut avoir faite une fois dans sa vie, et en plus le faire en couple, c’est beau…
    Je vous envie, quand c’est dur et que j’ai envie de tout plaquer (ce qui est assez fréquent 1)au mois de novembre 2)à Dijon et 3)loin de ma tite famille!), mais je me rends compte de la rudesse de la chose!!!
    J’espère que la suite du périple sera un peu plus aisée pour vous, gros bisous, et bravo pour votre détermination.
    Bisous à Tonton Pie’ot et Tata Béa de la part de votre nièce!

  6. Ouhaaa, Conrad, Stevenson et London, n’ont qu’à bien se tenir. Diantre, quel texte… Vous avez sublimé, par cet article, le récit d’aventure. J’ai eu, à plusieurs reprises, l’impression d’être à vos côtés… Le M m’a dit qu’il avait b-teamé à la moitié de l’article, tellement il en avait plus le c.. de ce vent.
    C’était beau. j’en redemande.
    Je continue ce message sur votre BAL perso.
    @ tout.
    PS : c’est ce post qu’il faudra envoyer aux éditeurs de France et de Navarre, definitly.

  7. Mes réponses :
    1) c’est DEUS non ?
    2) C’est une saloperie de vent d’Est.
    3) ALERTE A MALIBU mais non ce n’est pas possible. Ca ne te resssemble pas. Je continue à chercher.

  8. Là, c’est trop dur …( les questions )
    J’espère que les galères comme ça sont derrière vous.
    Pour la photo intrue, c’est Abraham Lincoln…
    1: je sais pas
    2: sud ouest
    3: tu étais à Malibu
    Bisous

  9. Merci pour les infos ! La vache, j’ai vraiment pas envie de rebouffer de la piste dans le désert…
    Sinon, vous pourriez laisser des bouteilles d’eau sur la route. Avec écrit dessus « pour Fred et un peu pour Ophélie » suivi d’un poême et de 2-3 snickers.
    Merci d’avance.
    Fred, de Salta

    1. Mince ! C’est dommage, on avait tout ce qu’il fallait pour vous faire plaisir ! Mais là, la marche arrière pour revenir les placer, non merci…
      A vous de vous démerder les enfants ! Courage ! C’est pas si difficile ! Z’êtes à Salta ???

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