Villamontes

Le 25 septembre, nous arrivons à entasser  tout notre barda dans la navette qui nous conduit à l’aéroport de Los Angeles. Au moment de l’enregistrement des bagages, nous avons des suées froides car l’hôtesse sort son mètre pour mesurer les cartons. Comme cette mesure n’avait pas été prise à Bruxelles, nous ne nous sommes pas vraiment préoccupés de savoir si on était dans les limites admises pour la taille du carton. Et là, on voit bien que ça coince, car la voilà partie chercher sa responsable. Le temps de ça, on commence à gamberger, comment refaire les cartons en respectant les dimensions imposées, en trois heures et  sans scotch. Finalement, la responsable arrive et remesure le carton et finira par donner son accord en nous soulageant de 100 dollars par vélo. Mais bon, ça c’est le tarif normal de Copa Airlines. En une heure l’enregistrement est effectué. S’en suit donc une attente de trois heures à l’aéroport (ben oui, on avait pris des délais), six heures d’avion pour rejoindre Panama, deux heures d’attente en transit et enfin 5 heures pour arriver à Santa Cruz en Bolivie. A noter l’importance de réserver très à l’avance ses billets d’avion, à chaque fois nous avons eu des places royales, c’est-à-dire à côté des sorties de secours ou juste derrière les premières classes. Il y a beaucoup plus de place pour les jambes. On peut donc dire que nous avons voyagé en première ou tout du moins, nos pieds.

Le 26 septembre, à 3H40 du matin heure locale, nous atterrissons à Santa Cruz. Nous récupérons les bagages, et là, la tuile, pas de vélo. La nana de Copa Airlines nous explique en espagnol qu’il y a eu  un problème lors du transfert à Panama et qu’on devrait les avoir le lendemain ou au pire dans six jours (elle est mignonne). Elle nous paie donc le taxi pour rejoindre le centre de Santa  Cruz. Or nous avions réservé un hôtel que pour la nuit suivante. Si nous avions récupéré nos vélos en temps et  en heure, nous aurions passé la fin de la nuit à l’aéroport pour les remonter et ensuite faire les quinze kilomètres pour rejoindre Santa Cruz. Après réflexion, c’était pourri comme idée. Bref, Nous arrivons à 5h du mat devant l’hôtel en espérant avoir une chambre alors que nous avions réservé que pour la nuit suivante. Pas de peau l’hôtel est complet. Nous faisons nos yeux de Droopi pour que le gars nous laisse passer la fin de la nuit à l’accueil et pas sur le trottoir comme deux clodos. Il hésite un peu et finit par accepter. L’hôtel est assez spartiate, et l’accueil ne nous offrira que deux bancs en bois sur lesquels nous nous allongeons. Finalement, on fait clodos quand même. Au bout d’une demi-heure, le gars a pitié de nous et nous donne pour la fin de la nuit une chambre de deux lits qui n’a pas été lavée. Pas grave, aidé par le décalage horaire de trois heures, on s’écroule comme des briques.

Dans la matinée, nous recevons un coup de fil à l’hôtel de Copa Airlines pour nous prévenir que normalement les vélos devraient arriver dans la nuit et que nous pouvons venir les chercher à l’aéroport le lendemain matin. Nous passons l’après-midi à déambuler dans Santa Cruz et nous en profitons pour acheter du gaz et une carte routière. On a tellement  galéré pour trouver des cartouches de gaz qu’on en a pris trois pour avoir du stock.

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L’ambiance de la ville est vraiment tout autre et  le dépaysement est vraiment là. Notre hôtel est à deux pas du marché ou se vendent sur le trottoir des brochettes de viande, des fruits, des légumes, des épices … Nous y trouverons de la poudre de crocodile et de serpent et du fromage en forme de fesses. On se régale de jus d’orange pressé devant nous. Les rues et les parcs grouillent de monde sans que cela ne soit oppressant.  Les  trottoirs sont défoncés et les odeurs de gaz d’échappement, de poubelles et d’urine se mélangent avec celles des barbecues, des ananas, des mangues … A noter que le quartier ou nous sommes est rempli de Mennonites, semblables aux Mormons mais germanophones. On ne sait pas pourquoi il y en a tant au mètre carré. Peut-être le début des soldes sur les salopettes puisque les hommes (même à 7 ans) en portent tous, amidonnées à mort avec le pli au milieu. Les femmes ont un look un peu comme les Vamps avec une robe à fleurs et un foulard sur la tête.

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Le lendemain matin, nous nous rendons  en taxi à l’aéroport.  Après quelques tergiversations administratives qui mettent Pierrot de très bonne humeur, nous récupérons enfin nos montures en parfait état. Les cartons ont été ouverts par les douaniers et  le contenu fouillé sommairement. Ils n’ont pas retiré les protections qu’on avait mises au bout du cadre pour vérifier si on avait mis de la drogue dedans. Nous passons donc deux heures dans le hall de la douane à remonter tranquillement nos vélos.

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On commence à devenir des bêtes dans le montage de vélos. Nous sortons donc de l’aéroport sous les regards curieux des gens. Il y a un vent terrible (50 km/h) qui nous pousse heureusement dans la bonne direction. On s’insère dans la circulation. J’avoue qu’au début je serrais un peu les fesses (du moins, ce qu’il en reste) car les routes sont un peu défoncées, le trafic dense et les bas-côtés impraticables. Nous sommes ravis de nos nouvelles lampes rouges qui clignotent à l’arrière et nous signalent vraiment de loin (finalement pas tant que ça, car il y en a une qui ne tient pas la charge et s’éteind au bout de 3h). Les conducteurs sont tellement surpris de voir des vélos couchés, qu’ils ralentissent quand ils arrivent à notre hauteur pour mieux nous voir, nous klaxonnent, nous font des coucous. Les camions restent sagement derrière quand il n’y a pas assez de place pour nous doubler. Pierrot roule devant moi, à un croisement il a le temps de passer alors que je reste bloquée à un feu rouge. Une moto s’arrête à côté de moi, un père avec ses deux jeunes fils à l’arrière qui restent médusés par le vélo (ou par les poils sur mes mollets, j’hésite encore). A gauche, un gamin sort d’une voiture, se plante devant moi pour me prendre en photo. A droite, trois gamins des rues me collent au basque en me souriant jusqu’aux oreilles. Il est vrai qu’on ne passe jamais inaperçu avec des vélos couchés, mais là, c’était pire que le cirque Pinder qui déboule à Santa Cruz.

Le lendemain, nous empruntons l’autoroute qui quitte la ville par le sud. Et là, merveille, une piste cyclable entre les six voies. Au bout de quinze kilomètres, nous arrivons à une intersection et empruntons une route beaucoup moins passante. Il fait 45°C à midi, le vent soulève la poussière qui avec la sueur se colle à la peau. On en a plein les yeux et plein les dents. Nous partageons la route avec les vaches, les biquettes et les cochons. Le soir, nous arrivons à Mira. A priori pas de commerce, ni d’hôtel. Nous nous approchons d’une bicoque en torchis. Sous la bâche en plastique, nous remarquons qu’elle fait office d’épicerie. La tenancière nous confirme qu’il n’y a pas de quoi se loger ici et nous propose de nous louer une pièce de sa maison mais il n’y a pas de lit. Pas grave, on a nos matelas. Elle nous emmène donc chez elle à 500m de là. Le bâtiment est en dur et est composé de trois pièces d’environ 15m² chacune et indépendantes. Pierrot lui demande si il y a une salle bain. Elle acquiesce en nous montrant une construction en briques. Pendant qu’elle finit de passer un bref coup de balai dans ce qui sera notre chambre, nous nous approchons du bâtiment. Une partie est plus ou moins en ruine et l’autre est fermée avec une plaque en tôle rouillée que j’imagine être le poulailler. Une fois qu’elle a eu fini le ménage nous lui disons que nous n’avons pas trouvé de salle de bain. Elle nous emmène alors vers la construction en brique, pousse du pied la souche qui tient fermé la porte en tôle, et là, nous découvrons une toute petite pièce moitié pavée, moitié terre battue, deux seaux en plastiques et un chiotte sans âge qui a dû être blanc à une époque.

 

 

 

La nuit ne fut pas spécialement réparatrice, car comme on nous avait prévenu, le samedi soir en Amérique du Sud, c’est musique à fond dans tout le village. Malheureusement, les boules quies ne font pas de miracle. Quand nous nous levons à 8h, la musique braille toujours. Nous prenons notre petit déjeuner sur nos matelas, et là, on entend un cri comme un cochon qu’on égorge. Nous sortons donc dehors, et effectivement, le cochon du voisin a voulu se faire la malle en sautant au-dessus de la palissade et se retrouve pendu de notre côté par la patte arrière. Nous appelons donc le voisin qui entend bien son cochon gueuler mais ne le voit pas puisqu’il est de notre côté. Le bestiau est à moitié emmêlé dans les barbelés, le gars démonte des planches pour lui sauver la mise mais il n’arrive pas à le porter. Il demande alors l’aide de Pierrot qui veut que très moyennement lâcher son chocolat chaud pour risquer une morsure de cochon. Il finit par y aller avec son sac en plastique pour ne pas se pourrir les mains, c’est déjà assez limite au niveau hygiène. Le cochon sauvé, nous plions bagage et reprenons notre route.

Au bout d’une demi-heure, au milieu de nulle part, on tombe sur un gars étendu de tout son long sur la route, à priori ivre mort avec une machette de 50cm dans la main. Rappelons que la veille, nous étions samedi soir. Comme nous sommes hyper prudents (hein, les mamans) et que ça sentait le piège à cons pour détrousser des touristes blindés de pesos, on s’approche doucement. Une vielle femme édentée arrive au même moment que nous. Pendant que Pierrot occupe le gars en lui parlant, je lui retire de la main sa machette et la balance. La vieille femme m’aide à relever le bestiau et le remettre d’aplomb sur ses tongs à bascule. Nous ne savons pas comment s’est terminée l’histoire pour lui.

Jusque-là, nous prenons tous nos repas dans des gargotes que l’on trouve dans presque tous les bleds. On aurait bien tort de s’en priver vu que ça coute encore moins cher que de manger les victuailles que l’on a achetées à Santa Cruz. En moyenne, on dépense 10bs (1 euro) pour une assiette de riz, tomate, salade, un truc qui ressemble à de l’igname (très bon frit mais dégueu quand il est bouilli), et une cuisse de poulet grillé ou saucisse ou brochette de poulet, ou bout de boeuf. Leurs poulets ne sont certes pas épais, mais ils sont excellemment bien cuisinés. Ça nous change des burgers, et franchement on se régale.

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L’après-midi, la route commence à grimper. Pas méchant, mais on doit avoir perdu l’habitude. Le soir on arrive rompu à Tatarenda. Charmant village qui comprend un commerce qui ne vend rien et une pension qui ne loue pas de chambre. On nous conseille d’aller planter notre tente dans le collège mais il faut d’abord demander l’autorisation au maire. On s’approche donc de deux gars, l’un tout gringalet à moitié pété (décidément), chique de coca dans la bouche, l’autre, moustaches fières, costaud, mine patibulaire. Le premier appelant le second « El Capitan », il n’y a pas à se tromper. Le gars nous montre alors un emplacement à côté d’un bâtiment qui semble désaffecté, avec un robinet d’eau et une salle de bain pas très loin du standing de la veille.

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Nous montons la tente et les deux lascars ne nous lâchent pas, enfin surtout les vélos.

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El Capitan demande à Pierrot combien ils coûtent. On déteste cette question car on ne sait jamais ce qu’elle sous-entend. Pour éviter les convoitises, Pierrot répond 500 dollars (pour info, ça coûte 2000 euros neuf). Au bout de cinq minutes, il lui prend l’idée de monter sur mon vélo. Pierrot l’engueule mais l’autre lui répond qu’il veut juste essayer le siège. Il tend la jambe pour toucher la pédale, il manque facilement dix centimètres. La tente est montée mais les deux zouaves ne nous lâchent pas. Pierrot me dit met un pantalon, ils ne vont pas nous lâcher tant que tu es en cycliste. Du coup, j’abandonne Pierrot avec les deux boulets et vais prendre ma douche. Au bout de dix minutes, j’entends tambouriner violement à la porte de la salle de bain que j’avais pris soin de verrouiller. Je tente un timide « c’est toi Pierrot ?». Et là, pas de réponse. Argh !! Grosse flippe, je me rince comme je peux, saute dans mon pantalon alors que je suis à peine séchée. Je sors du bâtiment, et là, je vois mon Pierrot entouré d’environ 25 gamins d’une quinzaine d’années. En fait se sont les internes du collège qui viennent d’arriver en camion puisque nous sommes dimanche soir, nous utilisons donc leur sanitaire, le bâtiment désaffecté semble être leur foyer, et l’un deux devait avoir une furieuse envie de pisser pour tambouriner pareillement sur la porte.

La nuit fut courte à nouveau, car comme les animaux se baladent un peu partout dans les bleds, et que nous dormons sous tente, à 5h30 du matin, ça te bêêêê, ça te cocoricote, ça te grouike à deux mètres des oreilles. Terr’ailleurs, c’est aussi un blog éducatif. Invitez vos jeunes enfants à découvrir quels sont les animaux qui nous entourent. Nous faisons une petite étape d’une quarantaine de kilomètres pour arriver à Gutierrez ou nous trouvons un petit hôtel avec des sanitaires propres. Mes intestins sont ravis et du coup, moi aussi.

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Le village s’articule autour d’une place assez vaste. Il y a très peu de monde, l’ambiance est assez froide. Nous mangeons un bout et au moment de remonter sur les vélos, c’est la sortie de l’école. En deux secondes, on se retrouve avec une trentaine de gamins de 7 à 10 ans autour de nous. On décide de leur faire une démonstration en roulant autour de la place. Tous les gamins se mettent alors à courir après nous en braillant comme des ânes. Leur moment préféré : quand ils ont pu utiliser le pouet pouet que l’on a sur notre guidon. Nous ne sommes pas responsables des problèmes de surdité qui peuvent intervenir puisque deux des gamins n’ont rien trouvé de mieux que mettre leur oreille contre la corne du pouet. Idiots.

Nous continuons notre route vers le sud. Il y a quasiment tout le temps une large bande d’arrêt d’urgence et nous croisons une voiture environ toutes les dix minutes. On se sent vraiment en sécurité. A Camiri, nous déambulons dans la ville et tombons sur un groupe d’adolescents qui investissent une rue entière pour interpréter une danse Guarani. Génial.

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Nous avons laissé tomber le pittoresque des premières nuits et depuis, nous nous arrangeons pour nous arrêter dans des villages assez importants. On trouve assez facilement des chambres à louer chez l’habitant pour environ 50 bs (5 euros) ou à l’hôtel pour environ le double. A Macherreti, alors que nous venons de louer une chambre, nous faisons la rencontre de Birkinia (je ne sais pas si ça s’écrit comme ça, mais mon moyen mnémotechnique était Jane Birkin). Elle nous propose de nous emmener en ballade pour remonter à la source du rio. Nous nous mettons en route après avoir récupéré six de ses amis. Le site est magnifique, on patauge dans l’eau chaude au milieu d’un canyon. Nous y voyons des perroquets et un toucan.

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La promenade s’éternise franchement et à un moment, on n’a pas tout compris. On croise une sorte de garde forestier, et là on sent que ça coince pour Birkinia, elle semble gênée d’être là, avec nous. On ne s’expliquera pas cette réaction. Un quart d’heure après, la moitié du groupe a pris un autre chemin que nous et ils finiront l’escapade dans un camion. Nous avons fini à pied avec Birkinia et Julio qui a eu la TRES bonne idée d’avoir une lampe électrique, car quand nous arrivons au village, il fait nuit noire. Avant de se quitter, on se fait un petit restau, très sympa même si je n’ai pas tout compris à la conversation. C’est vraiment frustrant de ne pas parler la langue. On s’attendait à ce que Birkinia nous demande une contribution, mais non, c’était juste pour nous faire plaisir qu’elle nous avait embarqués dans cette ballade. J’adore ce pays.

Nous arrivons à Villamontes sous la pluie et un vent de face assez violent. Notons tout de même que c’est  la première fois que nous pédalons sous la pluie depuis notre départ du 8 juillet. Nous sommes plutôt vernis.

 

 

VAMOS ! (ou comment les aventuriers sont contents contents de commencer la seconde partie de leur voyage)

Ah ! Oui ! Enfin ! Youpi ! Super ! On est en Amérique du Sud ! Fini les ZétatZunis ! Le voyage peut enfin commencer ! Si vous saviez comme je suis content d’être en Bolivie, comme je suis bien ici !

Là, tout a radicalement changé, nous n’avons plus les repères occidentaux que nous conservions dans un pays qui a fondamentalement la même culture judéo-libéralo-chrétienne que la nôtre.

 Malgré ce que peuvent penser ou dire certains, je suis parti aux USA sans aucun à priori. J’avais décidé (et Béa pourra témoigner que je me suis tenu à cette décision) de partir sans œillères, en portant un regard neuf et ouvert sur tout ce que j’allais pouvoir découvrir. J’avais laissé en France mes idées reçues ainsi que mes convictions sur le partage des richesses, sur la nécessité d’être solidaires et sur le pari social de fraternité… Eh bien loupé. Même sans vouloir focaliser sur ces problèmes, ce sont d’autres soucis (précédemment évoqués) qui m’ont fait me sentir extrêmement mal à l’aise aux « States ». En fait, je pense que si j’avais gardé mes à priori sur le pays, je n’en aurais pas eu une plus mauvaise image…

Toujours est-il que malgré l’absence de nos vélos à l’arrivée, la tentaculaire et insalubre ville de Santa Cruz, le gang de Mennonites en salopettes de compet’, je me suis très vite senti beaucoup mieux en Bolivie. L’ambiance est particulière. Nous sommes dans une région qui, de surcroit, ne reçoit que très peu de touristes (forcément, il n’y a rien de spécial à voir), du coup, c’est plus facile de prendre la température du pays. Alors non, il n’y aura pas de paysages extraordinaires. Non, il n’y aura pas de dauphins sautant au-dessus d’un lion de mer, survolés par un condor californien qui chante du Elvis. Non, vous ne verrez pas des hamburgers de 30 cm de haut ni des 4X4 dont les roues dépassent mon vélo. Mais pour nous…

Pour nous, c’est le contact « nature » avec les gens. Pour nous, c’est le repas, parfois trop cuit, parfois tiède-froid, mais avec des saveurs indéfinissables. Très souvent bon, toujours à moins de 3 euros (6 avec le vin…) Pour nous, c’est la surprise de la découverte à chaque coin de rue… Ah ! Cette couleur ! Oh ! Cette odeur ! Eh ! C’est comme ça qu’ils font ! Berk ! Génial ! Marrant ! Dingue !

Bref ! Le voyage vient de commencer.

 

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Compléments du 30/09/13 au soir (deux ou trois précisions à l’encyclopédia universalis rédigée par Béa)

Ma moitié ayant été très complète, je n’apporterai que peu de choses en supplément.

Sur le pôle pédalage, elle n’a omis que le vent… Le premier jour, nous l’avions (passés les 15 premiers km) ¾ côté, mais quand même dans le dos. Les deux jours suivants, dans la fagace ! Pas facile ! Alors j’ai bien essayé de m’abriter derrière Béa, mais dès que ça grimpe un peu, je décroche, et du coup, je paie mon effort pour rester dans la roue… Très très petite forme pour moi. Je suis fatigué.

Je reste néanmoins sûr de ma volonté et de ma capacité d’aller au bout.

 

Compléments du 03/10/13 au soir (deux ou trois précisions supplémentaires)

La forme n’est pas vraiment meilleure, mais on s’adapte en faisant de plus courtes étapes… Il fait très très chaud, c’est assez étouffant. Malgré tout cela, je me sens toujours aussi bien dans ce pays. Les gens y semblent assez froids (quand nous sommes à pieds) et distants au premier abord, mais dès que l’on creuse un peu, ils se révèlent presque tous très sympathiques. De plus, ils n’ont pas cette horripilante habitude de considérer le touriste comme un distributeur de billets. Ils n’essaient quasi jamais de nous enfler, ils ne pratiquent qu’un seul tarif (pas un tarif « locaux » et un tarif « touristes »), et on n’a pas besoin de systématiquement demander le prix avant de consommer, on sait qu’ils ne le gonfleront pas. En outre, ils ne courent pas après le client et ne veulent pas nous refiler leurs produits à tout prix :

          Quatre pains ? Vous êtes sûrs ? Ils sont gros, hein ?! N’en prenez que deux peut-être…

J’aime beaucoup aussi leur façon très communauté solidaire de nous renvoyer dans les autres échoppes du village :

          Non, ça je n’ai pas… Allez voir à la boutique derrière la voiture noire…

Enfin, j’adore les grandes places carrées, dans toutes les villes. Elles me rappellent celles du Venezuela, calmes, arborées, entourées de bancs et de petits kiosques. Elles sont toutes également ornées d’une statue. C’est soit un libérateur, soit un Indien, soit un groupe de travailleurs (dont les prêtres ne sont pas exclus) d’un style très soviétique… Pas étonnant que je m’y sente à l’aise.

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SPORK !

Comme certains d’entre vous le savent, la spork est un outil fort appréciée du randonneur, munie d’un côté cuillère (SPOon) et d’un côté fourchette (fORK), d’où le mot-valise SPORK (ou CUILLETTE en français. On a bien essayé « fourière », mais ça prêtait à confusion.) Mais je ne demandais pas que l’on me donne cette explication, mais ce que signifiait l’interjection «SPORK » dans le contexte…

Vous ne pouviez qu’essayer de deviner, étant donné que vous ne connaissiez pas l’état d’une de nos spork après 3 mois de voyage.

Pour comprendre la réponse il faut donc savoir deux choses.

1.        Dans la culture « métalleuse », le signe « majeur et petit doigt tendus quand les autres doigts sont repliés » représente les cornes du diable. Selon la légende du métal rock, c’est… mince… le chanteur de Black Sabbath (pas Ozzi, un autre),son nom m’échappe… qui aurait popularisé ce signe. Toujours selon la légende, il reprenait le geste que faisait sa grand-mère italienne pour éloigner le Malin. Pour connaître le nom de ce chanteur, si vous l’ignorez, actualisez la page du site dans 5 minutes et allez voir dans les commentaires. Si tout se passe bien, il devrait y avoir un message de Cyril (encyclopedia musicalis de l’histoire du rock) disant : « Punaise ! T’as rien appris au collège ! Tout le monde sait que c’est…………………..….. né le ……………………………… dans la belle ville de ………………………….. , il pesait ….. kg……. et mesurait …….cm. Ignare ! »

2.       Seconde chose à savoir, une de nos spork a perdu ses deux dents de fourchette du milieu. J’avais, depuis lors, pris l’habitude de la brandir en tirant la langue et en faisant : « WeuaaaaRRRR ! »

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Ces informations connues de vous, vous comprendrez maintenant que l’interjection « SPORK » sert à envoyer quelqu’un en enfer ou à se protéger du diable ! Cqfd.

 

Devinettes

Tout d’abord, bravo aux Filles qui ont trouvé l’espèce de mon vautour californien : Urubu à tête rouge (je viens tout juste d’avoir le temps de m’en assurer.) D’ailleurs, il y en a encore en Bolivie, toujours à tourner au-dessus de nos têtes, je ne sais pas pourquoi.

Pour aujourd’hui, trois autres petites énigmes

 

1.       Restons avec la faune locale, je dirais même plus restons en ornithologie. Qu’est-ce donc que cet oiseau, de la taille d’un grand corbeau, à la tête très colorée, orné de taches blanches cerclées de sombre au bout des ailes et sur la queue ?

 

 

1.       Question de rapidité pour tous les cinéphiles : de quel acteur endossé-je avec brio le rôle et la réplique culte dans notre vidéo de Bolivie ? Exigence-indice : je veux le nom, mais aussi obligatoirement  le prénom de cet acteur, pour éviter les confusions…

 

2.       Quel danger principal guette le fêtard qui prend l’apéro sur son balcon en Bolivie ?

 

Dans les rubriques :

Messages : message pour Raph’

Challenges : ceux de Belle Maman et de Sandrine.

 

 

 

 

27 réflexions sur « Villamontes »

  1. De l’authenticité. Super. Là, j’ai l’impression de voyager avec vous. Bisous.
    1 – Kutur Kuntur
    2 – George Clooney
    3 – Singani, boisson très forte donc risque de tomber du balcon…
    Bisous.
    Thierry.

  2. Salut les terrailleurs, juste pour le concours. Je vous envoie en BAL perso, un message plus conséquent. Caracara, Jeff Goldblum avec une barbe.
    A tout de suite.

  3. On sent d’ici votre bonheur contagieux et il fait plaisir à lire. C’est vrai que l’Autre nous ressource en élargissant nos yeux, narines, papilles et surtout en nous apprenant à penser autrement et à nous contenter de peu tout en recevant beaucoup. C’était la minute nostalgie…
    En tout cas, bravo pour le sauvetage du cochon, la nouvelle coupe de cheveux et le challenge de notre mamouche adorée : droguer sa fille ! C’est du beau ! A savoir quand même : la feuille de coca peut se consommer en tisane (ça fait moins junkee) et possède des vertus thérapeutiques non négligeables : cicatrisant, circulation sanguine, anti fatigue, etc… Allez voir sur wikipedia et vous en consommerez en salade et en soupe !
    Côté énigme, je sèche mais tente quand même :
    1 -Platalea ajaja
    2 – « La chevauchée vers Santa Cruz » 1963 (Merci allo ciné)
    3 – Que des touristes ardennais passent en-dessous et se fassent inviter

  4. Eh ben, pour un dépaysement c’est un dépaysement total quoique les vaches, les brebis qui trainent, les vieux chicanos qui te zieutent quand tu passes, ça ressemble un peu à Signy, non?
    Pour Black Sabbath après Ozzy c’était Ron James Dio le chanteur.
    Pour le remake très réussi de Apocalypse Now tu endosses (magistralement) le rôle de Martin Sheen, à ne pas confondre avec Charlie Sheen, son fils, si tu avais le rôle de Charlie tu serais resté à Malibu avec dans une sacoche de ton vélo 50,000$ en cash et dans une autre 50g de coke et 6 paquets de capotes, Xing.
    BIz

  5. pour les sanitaires , au moins ils ne payent pas l’assainissement; question entretient, c’est rapide pour faire le ménage; pour la température , nous ici 15°c mais sans pluie; pierrot , nouvelle profession en rentrant, éleveur de cochon; bonne route a vous

  6. Salut!
    Vot’ zozio je pense que c’est un Caracara!
    Sinon, contente de voir que vous trouvez du gaz ET du PQ!!!
    ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles et de voir que tout va bien pour vous, en cette période… De merde, il faut bien le dire, pour nous!
    Bisous de tous les 3!

  7. salut les amis!
    I’m alive! super touché que tu aies pensé à moi. l’opération s’est bien paasée, j’ai eu très mal pendant 2 jours mais là ça va. Cool qu’en Bolivie ont ai pensé à moi!!! Le seul hic est que j’appréhende de me retrouver sur facebook avec un doigt dans le cul en salle réveil!
    Le rapace est un caracara. Pour le film pas d’idée mais s’agit-il du Santa Cruz de Bolivie ou de Californie, ça change tout.
    Pour ta nouvelle énigme, ce qu’à le plus à craindre un fêtard sur son balcon je pense à un bol. Preuve ce proverbe Bolivien:
    « à trop faire chier ton voisin, le bol y vient » sous-entendu « dans ta gueule.
    Même si c’est pas ça, ça mérite un point non?
    soyez prudents!

  8. Edit2 :

    2eme Question :

    Dans le film : « Apocalypse now », Martin Sheen dit : « Saigon, shit. I’m still only in Saigon ».

    Encore bon séjour 😉 .
    Toto.

  9. Edit 3:

    En réfléchissant à la 3eme Question, je vais manger une bonne grosse fondue au chèvre et au roquefort.
    A tout de suite 😀
    Toto.

  10. Je te tiens à signaler que la maison Chandoux fonctionne en équipe soudée et solidaire. Bon, on est repus de fondue, on va se vautrer pour digérer !

    1. Warf warf ! On ne présume pas de nos forces ! Trop haut pour nous ! Éclatez-vous en Bolivie ! On vient tout juste de se faire une soirée mémorable ! Bon, là, je t’écris en étant un peu pété, mais ça ira mieux demain ! Hasta luego amigos ! J’espère qu’Ophélie va mieux…
      Le Français grande gueule.

  11. La maison dort toujours, je viens donc déjeuner en votre compagnie pour vous faire une annonce :
    Si vous arrivez au bout de votre défi, c’est promis, on vous paye une fondue au « chaudron savoyard » de Châlons.
    Même Baptiste a convenu qu’elle était meilleure que celle de son fameux restau d’Annecy pourtant hautement réputé dans la région. C’est une tuerie (surtout la fondue au chèvre), je conseille ce restau à tous les blogueurs de ce blog, ça vaut le détour.
    Donc, quand s’installe une crampe au mollet, un essoufflement excessif, un ras-le-bol irrépressible, et que vous êtes en manque d’inspiration pour votre prochain épisode du blog, vous pouvez machouiller une feuille de coca en pensant à la bonne fondue qui vous attend… Vous allez voir, les roues vont tourner toutes seules en pleine côte ! Pour l’heure, profitez de la cuisine locale, pleine de soleil et d’imprévu…

  12. bonjour à vous deux
    cela fait plaisir de vous lire ! il y a beaucoup de bonnes choses dans ce que vous racontez et beaucoup à lire…et à voir! bonjour les « sanitaires » !!!mais vous êtes en pays chaud et cool…il suffit de s’y faire…à cet hygiène!je n’ai pas le temps de chercher les réponses et puis je ne sais pas… et puis voilà..!c’est un vrai dépaysement…c’est vrai qu’on sent presque l’odeur de cuisson!!!
    profitez bien
    merci de vos commentaires
    catherine

  13. Hello surprise!! C’est les voisins….non non pas ceux de votre levée du matin, mais les vrais, de la vie courante….il est temps de vous envoyer ce petit mot car putain, quel courage ces voisins,,!….nous suivons en toute modestie et en tout confort ce merveilleux périples (euh, pour nous, moins épuisant,) et en prenons plein les yeux et plein le ciboulot….vous donnez une belle leçon de courage à l’ensemble des ardennais « terriosanglierises »….au delà de tous les moments de vie uniques et riches, l’équipe du quartier du cul de sac ne peut que se féliciter d’avoir des représentants sportifs aussi hauts et forts dans cette belle Amérique….l’oncle Gérard (Jolly) pour un sourire à l’oncle Sam!!…le gôut de l’´effort, le dépassement de soi , de la fonction, et toute l’énergie que vous mettez dans ce trip on thé road en ferait rougir l’ami aime jacquet! Et quelle lucidité pour nous raconter événements, rencontres, et échanges avec les autochtones de la bas….digne d’un Laurent blanc allant tirer son penalty en demi finale de la coupe du monde 98!!….voilà pour tout ça nous voulions vous balancer ce petit coucouloucoucou de soutien….et promis on redonnera des news plus vite….grosses bises, enjoy yourself comme disait la chanson!…et big bisous comme diait le grand comique musical des années 80….Carlos!!! Courage les TESSARI

  14. Précision : pour le signe de ralliement des Métalleux, celui-ci a été introduit pour la première fois par Ronnie James Dio (chanteur Américain ayant officié dans Elf, Black Sabbath et sous son propre nom DIO) qui était d’origine Italienne. Celui-ci racontait que, bien avant lui, c’était sa grand-mère en Italie qui utilisait ce geste afin d’éloigner les mauvais esprits.
    Bon voilà, après me l’avoir joué un peu, c’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous suivons vos aventures et ça donne vraiment envie d’aller en Bolivie.
    Biz @ tous les 2

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