El Calafate

 On profite de notre retour à la civilisation et sa connexion wifi pour mettre en ligne la vidéo de la carretera australe :

 

 

 

 

Nous étions donc arrivés vaillamment à Villa O Higgins un samedi après-midi, point final de la Carretera Australe. Le dimanche nous l’avons passé à glandouiller comme on sait si bien le faire et nous nous rendons en fin de journée au bureau de réservation du bateau pour la traversée du lundi. On nous annonce, qu’il y a trop de vent, les conditions sont trop mauvaises pour prendre la mer, le lac, c’est annulé, peut-être demain. Le lendemain, même scénario, même constat, même annulation. Le surlendemain, itou. D’un coup, je me bénis d’avoir quasiment vidé le distributeur automatique de billets à Cochrane et pouvoir continuer à payer notre cabana. On rencontre pas mal de cyclos qui n’avaient pas prévu ce scénario et qui n’ont plus une tune. Rappelons qu’il n’y a pas de banque, ni de distributeur à Villa O Higgins. Déjà qu’il n’y a plus de patates, plus de sucre, plus de jambon, plus de viande hachée. Il n’y a que de la mortadelle. L’approvisionnement alimentaire est un peu laborieux au bout du monde.  Faut dire, que les voies d’accès sont un peu difficiles. Nous aurons donc droit à quatre jours de repos « forcés » dans notre cabana surchauffée au poêle à bois alors que c’est la tempête dehors. Ce n’est pas plus mal, car j’ai dû prendre un coup de froid, et je me tape une bonne fièvre avec courbatures, le truc pas bien. Pierrot aura les mêmes symptômes 24h après. Pendant ce temps-là, des dizaines de cyclos et de randonneurs s’agglutinent dans le village en attendant le départ.

On passe une excellente soirée avec Rodolfo. On est sur la même longueur d’onde et on se marre bien. Parallèlement à ça, il a 55 ans et est né au Chili. (sa maman était au lit et son papa aussi …) et a donc connu les années Pinochet. Sa famille est à tendance gauchisante. Il nous raconte l’emprisonnement de son frère pendant un an, son arrestation à lui et celle de sa mère. Leur exil forcé vers le Québec alors qu’il avait 15 ans. Sa mère qui découvre la manière de vivre occidentale. On sent que c’est douloureux et on n’ose pas trop poser trop de questions. Mais cet échange était des plus intéressants.

Le bateau est enfin prévu pour le jeudi matin. On se lève à 5h et un cortège de cyclos et de randonneurs parcourt les 7 kms de piste pour rejoindre le port. On fait la chaine pour monter à bord les dizaines de vélos et descendre dans la soute tous les bagages. La capacité du bateau est de 50 personnes, il doit y avoir 52 passagers. C’est parti pour 2h30 de traversée sur le Lago O Higgins.

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Pendant la traversée, le bateau s’arrête à quelques dizaines de mètres des côtes. Un canot à moteur est mis à l’eau pour débarquer un homme avec son chien. Aux alentours, on ne voit rien, nada, pas une maison. Puis au loin, deux silhouettes d’hommes qui s’approchent accompagnés de quelques chiens faméliques (ils ne doivent pas être nourris au Frolic ceux-là). Rodolfo nous expliquera que l’homme débarqué est un fonctionnaire. Régulièrement, il fait le tour des habitations autour du lac pour faire signer des papiers administratifs, s’assurer que tout le monde va bien. On trouvait déjà que Villa O Higgins était loin de tout, mais alors là, pour ces agriculteurs, ils sont sur une autre planète.

Nous arrivons à Candelario Mansilla en fin de matinée. On décharge tout le matériel, et ça nous fait rigoler car tout le monde à des sacoches Ortlieb rouges (sauf nous) et du coup, tout le monde en chie pour retrouver ses affaires (sauf nous). Nous passons la douane chilienne sans omettre de faire tamponner nos passeports. Et nous voilà en route pour ce passage que je redoutais tant. Les six premiers kilomètres sont raides. Il faut dire que l’on doit gravir quand même 400 mètres. La piste est large mais pleine de grosses caillasses. On pousse nos vélos sous le crachin, mais ça va, car nous avons pris soin de nous délester de nos sacoches. Un pick up se charge de monter notre matériel  jusqu’à la frontière. Arrivés au sommet, c’est  beaucoup plus plat mais le terrain est assez technique. Pierrot retrouve ses réflexes de VTTiste et s’éclate comme une bête sur dix kilomètres.  On passe des ponts en bois, on zig zague un peu entre les racines et les pierres. Je hais le VTT, mais bon ça roule, c’est le principal. On est enfin plus souvent sur le vélo qu’à côté. En milieu d’après-midi, au milieu de nulle part, on voit enfin un grand panneau nous souhaitant la bienvenue en Argentine.

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Au pied dudit panneau, nos sacs. Tout va donc très bien, mais à cet endroit, il n’y a rien, pas une maison, pas âme qui vive, rien. C’est con car normalement, il y a moyen de faire porter les bagages à dos de cheval du côté argentin.

Comme il n’y a pas le choix, nous reprenons donc notre route avec chacun nos 20 kg de bagages. Dès les premiers mètres, l’enfer commence. La large piste  chilienne devient une trace argentine. C’est tout juste pour faire passer une mule. On vous rappelle que la météo n’était pas terrible les quelques jours précédents. Le chemin devient rapidement un véritable bourbier où les roues des vélos s’enfoncent inexorablement. On traverse des zones marécageuses. On patauge allègrement dans la boue, les pieds sont bien rapidement mouillés. On croise quatre rivières assez larges et surtout assez profondes. On ne veut pas perdre de temps à essayer de porter les vélos en passant sur des troncs d’arbre ou sur des pierres, de toute façon, en général, ça finit à la flotte. Donc, ni une ni deux, on saute à l’eau. Heureusement que nos sacoches sont étanches. On a de l’eau jusqu’aux genoux. Il fait 14°C et l’eau est glaciale. On croise des cyclos et des randonneurs qui nous donnent un coup de main pour pousser les vélos en sortant des rivières. On avait oublié de vous dire que sur la Carretera, Pierrot a encore eu un problème avec son guidon et avait fait une réparation de fortune avec du gros fil de fer, trouvé sur la route en Argentine. Dans cet enfer, à force de pousser dans des côtes invraisemblables, au milieu des racines et des caillasses, le levier du guidon est trop sollicité, fait cisaille, et coupe le fil qui retenait le guidon. On se retrouve donc au milieu des bois, à sortir la trousse de réparation pour renouveler l’opération. Ça devient presque impossible de pousser le vélo de Pierrot. Il ne faut pas forcer sur le guidon. Le siège ne tient presque plus à cause d’une vis foireuse. Bref, il n’y a pas de prise. Ses larges sacoches lui tapent dans les mollets tant la piste est étroite et empêche la progression. Certains passages sont tellement difficiles que l’on est obligé de pousser ensemble un vélo. On revient sur nos pas pour aller chercher le suivant. On se fait doubler par presque tous les cyclos qui étaient sur le bateau. Il est plus facile de porter un vélo droit. Un vélo couché chargé de ses sacoches, c’est mission impossible. Le GPS nous indique le Lago dEl Desierto qui se rapproche, on voit passer chaque cinquantaine de mètres. On hurle des cris primaires dans la forêt en balançant des bouts de bois dans tous les sens pour calmer nos nerfs. Ça ne sert à rien, mais ça soulage. A 3km de l’arrivée, on croise le fameux Ricardo avec ses fameux chevaux de bats. Mais évidemment, il va dans l’autre sens. Je n’ai toujours pas compris comment on pouvait réserver ses services. La fin est terrible puisque c’est une descente vertigineuse où la pluie a creusé de profondes ornières de 40cm de profondeur.  On descend en freinant de toutes nos forces, la boue s’accumule dans les patins de freins. Les sacoches raccrochent soit les arbustes épineux, soit les parois de la tranchée. Nous mettrons donc 4h pour faire 6km !!!

Nous arrivons complètement fourbus au poste des douanes argentines à 19h. Sachant qu’on s’est levé à 5h du matin, la journée fut bonne. On peut camper près de la douane, mais bien évidemment, il n’y a pas de douche, et le pipi se fait dans les bois. Il fait très froid, nos pieds sont gelés. On monte rapidement la tente, on mange vite fait sous l’abside des nouilles chinoises et on s’endort comme des masses. Au réveil, on a droit à un spectacle extraordinaire. Vue du Lago El Desierto avec le Mont Fitz Roy en arrière fond.

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Ça nous fait un peu passer la douleur des courbatures que l’on a aux mains et aux bras. Tout le monde se réveille doucement. On lave tant bien que mal les vélos dans le lac. Le bateau pour la dernière traversée se fera à midi. Pour passer le temps, Pierrot remonte à pied le sentier de la mort, histoire de prendre quelques photos pour vous montrer ce qu’on a enduré.

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C’est vrai que nous n’avons pas eu le réflexe Markus Brody qui consiste à sortir le caméscope quand on en chie grave en disant « qu’est ce qui se passe Pierrot ? ». Non, hier, on n’avait pas envie, pas le courage, pas le temps. Mais bon, il est vrai que dès le lendemain, on regrette de n’avoir pas fait l’effort.

Ce dernier voyage en bateau durera 30 minutes, avec toujours cette vue sur le Fitz Roy, et des glaciers qui nous surplombent avec leur reflet bleuté.

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Lorsqu’on arrive de l’autre côté, c’est le rude retour à la civilisation avec des bus de touristes dans tous les sens. Il nous reste plus qu’une quarantaine de kilomètres pour rejoindre El Chalten. Il y a pas mal de nids de poule sur la piste et certains passages sont assez pierreux. Mais vue ce que l’on s’est tapé depuis quelques jours, on a l’impression de rouler sur une autoroute. On fait du 13km/h de moyenne ! En plus, on roule toujours avec le Fitz Roy devant nous, qui nous domine. C’est très beau, et pour une fois, c’est presque plat.

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A El Chalten, on retrouve ENFIN le bitume, que ça fait du bien. La ville n’est pas très grande mais très touristique. Il y a des randonneurs dans tous les sens. Toutes les infos touristiques sont traduites en anglais. Les prix ont doublé par rapport à ce qu’on a connu jusque-là en Argentine. Nous sommes maintenant en pleine saison. Beaucoup d’hôtels sont complets. On trouve une chambre hors de prix. Etonnamment, on arrive à faire baisser un peu le prix. Mais on est tellement crevé qu’on a besoin de confort pour récupérer un peu. En plus, l’eau des glaciers devait être moyennement potable car mes intestins sont complètement en vrac  depuis quelques jours (façon fleurie de dire que j’ai une chiasse de mammouth). Les médicaments ne faisant pas effet, je profite de cette journée de repos pour aller au dispensaire et me faire prescrire des antibiotiques.

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Nous quittons El Chalten vers 8h du matin. Et là, les éléments sont enfin avec nous, cet adieu aux Andes restera mémorable. La route est magnifique, il y a du soleil et une douce chaleur. Le vent est assez fort mais on l’a dans le dos. On croise des guanacos, des nandous, un tatou. Je m’attends presque à voir un condor se poser sur mon épaule. Je regarde dans mon rétroviseur, et je pense à ma sœur qui nous avait demandé une photo du lago O Higgins avec un arc-en-ciel. Bon ce n’est pas le lago O Higgins, mais ce n’est pas mal non plus.

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Au fur et à mesure de notre avancée, les sommets enneigés des Andes s’éloignent. Après tant de souffrance, c’est maintenant tellement beau et facile qu’on a l’impression que la Patagonie nous tape sur l’épaule en nous disant : « allez, sans rancune, revenez quand vous voulez », « euh,  merci madame Patagonie, on reviendra sûrement mais certainement pas en vélo ».

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A midi, on a déjà fait 80 km, un record pour nous, ça fait vraiment du bien de tourner les jambes. Quelques kilomètres plus loin, nous retrouvons la fameuse route 40, et là ce n’est plus la même chose. On descend vers le sud, et on se prend le vent de côté ou de face. On s’arrêtera au bout de 114 km au camping de La Leona. Une heure après notre installation, Rodolfo arrive lui aussi et s’installe avec nous.

Quand nous partons le lendemain matin, le vent souffle déjà très fort. On retrouve ces paysages désertiques argentins, du sable, des épineux et sans arbre. Le vent tempétueux souffle toujours de l’ouest et nous propulse régulièrement au milieu de la route. Heureusement qu’elle n’est pas très fréquentée car c’est franchement dangereux. Au bout de 80 kms, on arrive enfin à l’intersection avec la route d’El Calafate. Nous sommes fatigués par ces bourrasques qui nous poussent constamment et nous demandent d’être toujours vigilants sur le vélo. Rodolfo nous rejoint à ce niveau. Personne ne veut faire du camping sauvage, il n’y a aucun endroit où s’abriter du vent, il y a des épineux partout et la ligne d’arrivée est vraiment trop proche. L’affaire se complique encore un peu plus pour faire les 30 derniers kilomètres, car cette fois-ci, nous avons un vent de 70km/h, avec souvent des rafales à 100, en pleine face.  Ma casquette n’y résiste pas et restera en Patagonie, car je n’ai jamais pu la récupérer. Le vent a également cassé le mat de mon drapeau. Nous pédalons tous les trois en se relayant pour prendre la tête de l’expédition. On se traine, ça fait mal aux muscles et aux rotules. Rodolfo, en vélo droit, a plus de prise au vent, et on le lâche au tiers du parcours. Vers 18h30, on arrive enfin à hauteur du panneau « Bienvenidos a El Calafate ».

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Je ne peux pas empêcher les larmes de couler. Ça y est, on y est, on l’a fait, on a gagné. Au bout de 9 400 kilomètres, on est à El Calafate.

 

 

LE BILAN DU VOYAGE (liste non exhaustive des factotums plus ou moins marquants)

 

Ce bilan, Mesdames, Messieurs, n’aura de bilan que le nom puisqu’il n’est présent dans ce blôgue que parce que je ne savais absolument pas quoi écrire, et que Béa m’a dit : « T’as qu’à écrire un bilan ».

Bien, bien, bilanons donc. Mais attention ! Rien n’y sera résumé, aucune conclusion ne sera tiré, j’écris sans savoir où je vais, d’ailleurs, je ne sais pas où j’en suis…

 

Tiens… Je vais faire plusieurs chapitres…

 

 

Chapitre 1 : Les étrangers sont nuls (où comment plagier P.D. qui n’était pas une fiotte humoristiquement parlant…)

 

Revisitons maintenant les pays traversés en dressant en quelques lignes le portrait des autochtones.

 

·         Les Zétazuniens : Habitants de la Zétazunie, le premier pays traversé. Chose frappante, les Zétazuniens, bien que descendants directement de pays européens ou africains ou sud-américains très variés sont uniformément laids. Il est souvent assez ardu de différencier le Zétazunien de la Zétazunienne. Cela ne semble toutefois pas leur poser de problème pour la reproduction, car nous avons vu de nombreux petits Zétazuniens… Avec l’habitude on peut néanmoins se rendre compte que la femelle est souvent plus grosse que le mâle.

Très serviable, le Zétazunien compense son manque absolu d’intérêt par une amabilité et une gentillesse frôlant le pathologique. A noter qu’une partie de la population souffre de la terrifiante peste administrative, le « syndrome it’s the law ». Alors, s’il vous plait, je vous en prie…

 

·         Les Boliviens : Les Boliviens sont appelés ainsi pour que nous ne puissions pas les confondre avec les Lamas que nous appellerons plutôt « les Lamas ». Les Boliviens sont petits et râblés, sauf ceux qui sont grands et en salopette. Dans la partie Est du pays, les Boliviens présentent la caractéristique, comme les Indiens (ceux d’Indie, pas ceux de Zétazunie) de ne pas être menteurs. Il est en effet très rare qu’ils cherchent à enculer le touriste vélocipédique en goguette (au grand dam de ceux qui apprécient ce genre d’exercice relaxant). On notera également que les Boliviens portent leur T-shirt flottant, la Bolivie étant l’un des rares pays d’Amérique du Sud à ne pas avoir de côtes.

 

·         Les Argentins : Les Argentins sont appelés ainsi car ils ont plus d’argent que les Boliviens. L’Argentinie est un pays très engagé politiquement. Leur présidente (de gauche) a succédé à son mari (de gauche). Il y a beaucoup de Gauchos en Argentinie, mais pas un seul Droitos. Plus volontiers sodomite que le Bolivien, l’Argentin tire son argent du touriste, du vin et du bétail. L’Argentin parle couramment deux langues, l’espagnol (qu’on appelle ici « castillano ») et l’hindou (qu’on appelle ici « klaxon »). Très accueillant, exubérant et sympathique, l’Argentin souffre toutefois de « branque attitude ». Tout est commencé, rien n’est correctement terminé. Ce qui me fait dire : « toute chose a une fin ! Oui, sauf en Argentinie… » Exemples de choses qui n’ont pas de fin en Argentinie : le pavement des routes, les soirées du samedi, la finition des maisons, le vent…

 

·         Les Chiliens : Les Chiliens sont appelés ainsi pour que nous ne les confondions pas avec les Chinois. Il existe d’ailleurs un moyen mnémotechnique fort simple permettant d’éviter cette confusion. On s’aperçoit, en effet, lors d’une relecture plus minutieuse, que si le préfixe «Chi » est commun aux uns et aux autres, les Chiliens ne possèdent pas de « nois », ce qui les oblige à se contenter de saumon, de fruits de mer, ou de bœuf trop dur car il n’est pas argentin… Le Chili s’étire, tout en longueur, sur 4300 km, tel un immense intestin grêle. Si l’on poursuit la comparaison, peut-on contester que Villa O’Higgins soit le trou du cul du monde ? Alors, s’il vous plait, je vous en prie.

 

 

Chapitre 2 : 3 façons de passer 4 heures à vélo (où l’on comprend la relativité des notions d’espace et de temps)

 

Faute ! Faute ! Faute ! C’est ma très grande faute ! Lors du dernier post, j’avais cru avoir touché le fond de la misère avec cette piste de Chile Chico ! J’avais donc lancé toutes mes forces, toute mon âme et toute ma roublardise littéraire dans le post, pour émouvoir le lecteur, pour faire chialer le chaland, pour faire renifler le vulgaire ! Mais non ! Le pire nous attendait encore ! Et là… Plus rien… Sec ! J’ai tout donné… Alors, bien sûr, Béa vous a raconté avec fidélité ce qui s’est passé, mais Béa, c’est une photographe. Elle montre la réalité. Moi, normalement, je m’occupe de ce qu’il y a derrière, d’où un travail complémentaire. Mais là… Plus rien… Sec ! Alors tant pis, je vais essayer quand même… En trois points (j’aime beaucoup les triptyques…)

 

·         La sente du Lago del Desierto :

Nous avions donc, après la traversée du Lago O’Higgins, entrepris, dans la foulée, de rejoindre le Lago del Desierto, 24 km plus au sud. 16 km de piste chilienne suivie d’un sentier argentin de 6 km. Oui… Je sais… Normalement, ça fait 22 km, mais que celui qui ne fait pas de zigzag sur la carretera australe me jette la première pierre. On nous promettait l’enfer. Les autres cyclos, les blogs de voyageurs, le tracé du parcours et la courbe de niveau, tout nous annonçait une épreuve redoutable.

Je ne m’en faisais pas trop (après ce qu’on avait vécu… Pouf ! Rigolade !)

Bon, c’est vrai qu’il avait plus sans discontinuer les deux journées précédentes… Pas génial pour un sentier de terre… Autre truc louche, le passage à la douane. Rapide. Sans problème. Sans fouille rectale. Pas normal… Et ensuite, le surnaturel ! On arrive à faire embarquer nos sacoches par le pick-up de transport alors qu’on l’avait loupé à la sortie du bateau (moyennant 5000 $ / pers. Quand même…) Allez ! On y va !

Les six premiers kilomètres sont assez difficiles, mauvaise piste, gros pourcentages, mais bon, on parvient régulièrement à monter sur les vélos sans trop se déchirer les cuisses ni les genoux… Ça passe ! Les douze kilomètres suivants, comme Béa l’a mentionné plus haut, sont, pour moi, du pur bonheur ! Un sentier assez large, pierreux, mais pas trop, racineux, mais pas trop, terreux, mais pas trop boueux, bref un sentier de rêve pour Vttiste ! Et là, tous les réflexes reviennent ! Bien placer la roue avant. Donner le coup d’accélération quand il faut passer vite. Mettre le poids sur l’arrière et pédaler au ralenti pour ne pas patiner. Choisir de passer dans les flaques et les petits ruisseaux parce que tu sais que si l’eau ne s’infiltre pas, c’est que le sol est dur en dessous. Autant de choses que je suis étonné de faire instinctivement et qui me provoquent une « demi-molle ». Je file, je vole ! C’est confirmé. Du moment qu’on n’a pas un « single-track » étroit et tortueux, le vélo couché passe vraiment partout !

Quand on arrive à la frontière argentine, je suis euphorique ! Tout va super bien ! 18 km difficiles torchés en 2h30 ! Plus que six ! Facile ! Yeah ! Mais… mais… mais… On récupère les sacoches. On passe en single-track. On sait que le plus difficile est devant nous.

On le savait, mais si on s’était attendu à ça… Impossible de rouler ! Les sacoches raccrochent de partout, des rochers, des racines, de la boue. Les seules fois où je monte sur le vélo, c’est pour les petits passages de descente praticables… Sur cinquante mètres… Cent mètres maximum… Le reste du temps, on pousse. Ou plutôt, on essaye de pousser. Mon vélo est ruiné. Moi aussi. Béa l’a bien raconté, j’ajouterai seulement que ces quatre heures furent les quatre heures les plus pénibles du voyage. Nous laissant les nerfs à vif, le corps défait, les mécaniques détruites, des larmes dans les yeux et des cris dans la gorge. Je ressens encore, mais de loin, heureusement, ce sentiment d’impuissance, cette incapacité frustrante à faire avancer les vélos, cette envie soudaine de se jeter contre un arbre, d’en finir. Je revoie Béa, tremblante, les yeux exorbités, la respiration saccadée, se saisir d’une branche et l’envoyer au loin en hurlant. Je retrouve encore l’impression que chaque mètre nous prend deux minutes et que chaque minute dure une heure…

Je conseille à tous de le faire.

En VTT, c’est mieux.

Sans bagages, c’est mieux.

Par temps sec, c’est mieux.

Sinon, évitez. Sérieusement… Votre santé mentale et physique est en jeu.

Cette première tranche de quatre heures se solde donc par six kilomètres parcourus !

 

·         Viento, viento, y mas viento (partie 1)

Autre tranche de quatre heures dans la vie d’un cyclotouriste : le départ d’El Chalten. Et alors là, Béa a tout dit, le vent de ¾ dos, le soleil, pédaler en short et manches courtes (fringues oubliées depuis… ?), un relief super raisonnable, un vélo bien retapé, des paysages magnifiques (mais quand même beaucoup moins grandioses qu’au Chili), bref, un rêve vélocipédique !

Cette seconde tranche de quatre heures nous aura vus battre notre record en nous faisant parcourir 93km, à plus de 23km/h de moyenne sur ces 4h00, soit 15 FOIS PLUS QUE LA 1ère TRANCHE !!!

 

·         Viento, viento, y mas viento (partie 2)

Le lendemain, le vent avait encore forci (si, si, c’est possible), mais nous l’avions cette fois de côté. Souvent un petit peu dans le dos, parfois un petit peu de face, et exceptionnellement en pleine gueule. De côté, ce vent était extrêmement dangereux. Il avait tendance à nous envoyer au milieu de la chaussée, voire carrément sur la file de gauche sans qu’il soit possible de faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Sur le plat, c’est stressant et pénible, mais dans les montées ! Dans les montées ! L’enfer ! Quand le vent, par à-coups, te déporte violemment, tu donnes instinctivement un coup de guidon pour rattraper la trajectoire… Et c’est là que moi, avec mes jambes de 50cm et mes roues de 26’, je fais brusquement entrer en contacts mon talon et mon pneu… A chaque fois… A chaque putain de coup de guidon ! A chaque saloperie de rafale de vent ! Nombreuses conséquences à cette rencontre brutale et intempestive entre mon talon et ma roue. La première, je déchausse. Mon pied s’en va de la pédale automatique. Deuxième conséquence, inhérente à la première, je m’arrête, je suis donc stoppé dans mon élan en pleine montée. Troisième conséquence, étant donné que je n’ai pas pu corriger ma trajectoire et que je ne pédale plus, je me retrouve arrêté, certes, mais arrêté au milieu de la chaussée… Pas cool. Quatrième conséquence, chaque éjection de mon pied de la pédale automatique (à ne pas confondre avec le robot gay) me foudroie les rotules de genoux déjà forts sollicités. Cinquième conséquence, je m’énerve. Sixième conséquence, je gueule. Septième conséquence, je fous une avoine à Béa. Après, ça va mieux. (Merci à Fred, des Pieds devants, pour cette « astuce bien-être ».)

Mais attendez ! Là, le vent, il n’était QUE de côté ! Bon, on fait quand même 80km comme ça. 80km… Enfin… Au jugé, hein. Parce que mon compteur s’est arrêté à 36km. Pourquoi ? Ben, d’abord et avant tout, parce que c’était une journée de merde. Ensuite, aussi, parce que le vent a emporté l’aimant qui passait devant le capteur dudit compteur.

Mais attendez ! Il ne l’a pas emporté à n’importe quel moment ! Si, si, attendez ! Ceux qui me connaissent bien vont comprendre à quel point j’ai pu être dégoûté ! Donc, 35km après le départ, après avoir essuyé les plus grosses montées avec un vent de côté, légèrement dans le nez, la route tourne. On se retrouve donc au plus haut avec un vent de ¾ dos ! Après avoir, pendant trois heures, fait cailler le lait aux pis des vigognes par mes flots de jurons, je me dis : ça y est, la journée commence, c’est la fête ! Et c’est parti dans la descente ! Une belle ! Longue et suffisamment raide ! Avec l’aide du vent, ça sent le record de vitesse ! Yah ! A fond ! Je vais les exploser mes 90 km/h ! 60… 70… 80… Yeah ! On n’est qu’à mi- descente ! 83… 85… 0 ??? Pourquoi 0 ? Non !!!!!!!!!

Bon, voilà… C’est là que j’ai perdu mes nerfs et mon aimant de compteur.

Mais attendez ! On n’a pas encore commencé la pire partie : la tranche de 4h00 de cette journée de merde !

Parce que voilà, vers 14h30, pour les 30 derniers kilomètres de la partie américaine de ce voyage, pour rejoindre El Calafate, nous avons bifurqué plein Ouest ! Vent dans le nez ! Mais ça, Béa le raconte très bien un peu plus haut…

Cette troisième tranche de 4h00 nous aura donc vus parcourir 30 pauvres km, avec assez peu de dénivelé, mais avec l’impression constante d’être à plus de 8 %… Journée de merde…

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El Calafate, 12h10, Béa : « Ah ! J’arrive pas à me concentrer sur ma lecture, j’ai mon cerveau qui s’est mis en route ! »

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Ce n’est pas facile de résumer 6 mois en 6 minutes, c’est pourtant ce que l’on a essayé de faire. On regarde déjà cette vidéo avec un peu de nostalgie. Ça promet. Si comme nous, vous avez des problèmes de qualité avec cette vidéo, il vous suffit de cliquer sur l’espèce de petite roue crantée en bas à droite du lecteur youtube et de choisir HD.

 

 

 

Chapitre 3 : Mon ressenti (ah ? toi aussi tu t’en fous ?)

 

Bon, Béa insiste pour que je donne mon ressenti sur le voyage… Moi, vous savez… Je suis pas chiant… Le gars facile à vivre quoi… Alors je vous donne mon ressenti.

Comment j’organise ça, moi ? Structure temporelle ? Non, bidon… Par puissances d’émotion ? Non, subjectif, changeant et complexe… Ah oui ! Du général vers le particulier ! Bateau, efficace, adapté…

J’aime bien écrire pour moi. Là, je suis peinard, je sais qu’avec le titre de cette partie, personne ne lit ces lignes… Je me sens tout nu, chez moi, avec les rideaux ouverts, certes, mais bon, il est cinq heures du mat’. Tranquille… Pas besoin de plaire, pas besoin de faire rire, pas besoin de faire pleurer, pas besoin de faire voyager, juste pour moi… Peinard… Banal…

Tiens, non, je vais laisser tomber « du général vers le particulier » pour le moment. Je vais plutôt commencer par un petit « J’aime / J’aime pas ». Ça me fait bien envie ça, c’est toujours sympa…

          J’aime bien observer les gens. Surtout quand ils se croient seuls. Leurs gestes particuliers, leurs mimiques, toutes ces choses qui me font prendre conscience qu’on est bien tous les mêmes, mais que paradoxalement, chacun est unique…

          J’aime la pluie sur la tente. Je suis presque dehors, mais pourtant bien à l’abri. Et ce bruit !

          J’aime pas quand on parle de quelqu’un de façon désobligeante et qu’on se rend compte, tout à coup, qu’il parle français.

          J’aime bien, ce moment précis de l’effort où la souffrance se transforme en plaisir.

          J’aime retrouver des plaisirs tellement simples qu’on n’y fait plus du tout attention dans la vie de tous les jours : un yaourt, de l’eau fraîche, une serviette éponge, un t-shirt qui sent bon…

          J’aime pas chier dans la nature.

          J’aime bien recevoir le commentaire d’un proche. C’est comme s’il me prenait dans ses bras pour montrer son affection… (Sors de ce corps Bisounours Terraillos !) Mais j’aime bien quand même…

          J’aime bien prendre une route célèbre. Route 40, Panamérica, Caretera australe…

          J’aime pas les communautés. Civiles ou religieuse, communauté de cyclistes, cuisine communautaire, l’esprit communautaire me fait chier.

          J’aime bien trouver, au bord de la rivière, le caillou plat dont  tu sais qu’il va faire au moins cinq ricochets avant même de le lancer.

          J’aime bien allumer un feu de camp dans des conditions improbables avec seulement mon briquet et mon couteau.

          J’aime quand le soleil du matin passe pile entre deux montagnes pour venir me chauffer le visage.

          J’aime pas enfiler un vêtement encore froid et humide.

          J’aime bien le bruit de la roue libre quand le vélo est propre et bien réglé, tic tic tic tic tic tic tic…

          J’aime pas, le matin, quand je viens juste de terminer de boucler une sacoche impeccablement bien rangée, retrouver tout à coup le petit sac qui doit normalement être placé au fond de la sacoche.

          J’aime bien, le soir, dans mon lit, naviguer entre deux eaux. Je suis réveillé… Ah non, je suis endormi… Réveillé… Endormi… Réveillé… Endormi…

          J’aime arriver dans un chouette petit camping et se rendre compte qu’il n’y a que nous dans ce camping.

          J’aime quand la tente est montée à la perfection.

          J’aime pas les moteurs. Ça fait du bruit et ça pue.

          J’aime bien m’endormir le soir en me disant : « Chouette, demain je ne travaille pas ! »

          J’aime le bruit de mes pneus quand je roule sur une route au revêtement parfait. Mon vélo est un avion de chasse : Fooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuwwwwwwwwwwwww

          Enfin, j’aime bien arriver à Villa O’Higgins et voir le panneau : FIN DE LA CARRETERA AUSTRALE !

 

Voilà, je pourrais en écrire encore beaucoup d’autres, avec beaucoup plus de « J’aime » que de « J’aime pas ». Ce voyage fut à la fois très long et très court. Je suis content de rentrer, mais je serais volontiers resté six mois de plus. Je suis content de retrouver les proches, la culture et la gastronomie, mais je suis triste de quitter la Nature, l’imprévu et la liberté. Ce voyage aura en tout cas été un bon bol d’oxygène, m’aura permis de sortir de ce carcan d’habitudes (mêmes lieux, mêmes horaires, mêmes visages, mêmes événements, tous les jours, tous les mois, tous les ans) qui commençaient sérieusement à me rendre cinglé… Espérons que je puisse remettre le licol et repartir dans le rythme pour une paire d’année… Mais de toute façon, il faudra encore s’en aller… Je ne supporte pas la rouille, ni la croûte (sauf autour du pâté en croûte, huuummm…), il faut sans cesse bouger, agite les bras, agite les jambes, sinon tu vas couler !

Et si je fais la planche ? Ben, si tu fais la planche tu n n’avances pas !

Toujours est-il que sur cette première longue expérience, le bilan est extrêmement positif. Nous avons eu plaisir à rouler partout (sauf en Californie), nous nous sommes sentis biens partout (sauf en Californie), les paysages étaient magnifique partout (même en Californie). Maintenant, on va laisser la Cigale se reposer un peu, refaire la Fourmi pendant une paire d’année, m’acheter un vélo qui ne tombe pas en morceaux pour mes 40 ans (« Qu’est-ce que tu fous encore ici la Cigale ! T’es censée te reposer ! ») et faire des recherches (on adore ces moments de préparation) pour le prochain voyage…

Allez ! On garde la même adresse de blôgue (« Dégage Cigale ! ») et pour le prochain, vous êtes encore invités. Merci à tous pour vos messages, commentaires et interventions qui nous ont vraiment fait ENORMEMENT de bien.

Hasta pronto !

 

 

 

Nous reprenons l’avion ce dimanche 19 janvier, direction Bruxelles où nous atterrirons deux jours plus tard. Il va nous falloir ensuite trois ou quatre jours de vélos pour rentrer à la maison en espérant que nos montures soient là et en bon état. Nous devrions donc rouler sur les pavés de la place Ducale le samedi 25 janvier après midi. Nous vous enverrons un prochain post pour vous tenir informés de notre avancée, pour ceux qui voudraient faire les derniers kilomètres avec nous sur la voie verte. En tout cas, on a hâte de revoir vos trombines à tous et de boire ensemble une Chouffe samedi soir à la Brasserie d’Aubilly. Des infos que nous avons eues d’Olive concernant les réservations, ça manque franchement de Signaciens qui doivent être entrés en hibernation. A priori, vous avez jusque lundi 20 pour répondre.

J’espère qu’il y aura du camembert et du saucisson sec dans ce buffet …

 

Le jeu du KIKORAlataçamatétèrayeur (GROS LOT !!!)

 

Solutions des devinettes précédentes (dernière session, remise des prix le25, photos de l’évènement et résultats officiels dans le dernier post)

 

Ø  Devinette 1 : Cette plante était bien un type de rosier, comme beaucoup l’on vu, et plus précisément un Rosa Canina.

 

Ø  Devinette 2 : Alors, bon, j’ai un peu triché en disant que j’avais recopié le verset intégralement, en français… Il s’agissait du verset le plus court du nouveau testament. Evangile selon St Jean, chapitre 11, verset 35 : « Jésus pleura. » Dans mon texte, j’ai écrit : « Il pleura » ; en parlant de moi. La triche est correcte pour plusieurs raisons.

1.       Si j’écris « Jésus », c’est trop facile.

2.       J’ai précisé « en français », or Jésus n’était pas Français. Moi, si.

3.       Dans ce même blôgue, certains commentaires avaient comparé mon physique barbu et chevelu à celui de Jésus.

 

Ø  Devinette 3 : Béa m’avait, ce fameux jour, fort élégamment fait savoir qu’elle avait vomi dans sa bouche.

Si on ne peut plus avoir de petits renvois gastriques sans que toute la planète soit au courant …

 

Ø  Devinette 4 : La photo d’un œuf Mille (bien faire la liaison entre « un » et « œuf ») représentait bien sûr les 9000 km !

 

Ø  Devinette bonus : Le plafond de l’hôtel d’El Chalten était en béton. Chouette !

 

 

 

 

Challenges : gab, olive, manu, fabienne

 

 

 

 

 

 

 

 

17 réflexions sur « El Calafate »

  1. C’est bizarre, j’ai cru reconnaître le chemin qui mène de la Richolle à l’Etang de Berulle…C’est près du collège, Pierrot tu pourras t’entraîner! Et préparer un autre périple. Vous ne pouvez pas savoir ce que « je ressens »: envie, frustration,admiration. Si je n’avais qu’un seul voyage à faire dans ma vie, ce serait celui-là.
    Hasta pronto

  2. Merci pour toutes ces photos, ces vidéos…..c’est comme si vous nous aviez emmenés avec vous dans les sacoches!!! Après des étapes difficiles -c’est le moins que l’on puisse dire – , vs avez pu finir en beauté avec des paysages magnifiques et une météo plus clémente. C’est vraiment super!
    Je vous souhaite un très bon voyage de retour et à bientôt.
    Bises
    Simone

  3. Janvier 2013 :
    Leur défi est fou, insensé. Quelle mouche les a piqués ?
    Comment leur dire que c’est impossible, qu’ils n’y arriveront jamais ?
    Que c’est trop long, trop haut, trop sec, trop dangereux, trop tout ?
    Et puis, ils sont tellement sûrs d’eux, tellement excités, tellement prêts
    Comment les ramener à la raison ? Même pas la peine d’essayer !
    Alors on se rassure comme on peut : « pas de souci, s’il y a un problème, il prendront le bus »
    On consulte l’Atlas : « Il y a l’air d’avoir des bonnes grimpettes aux Etats Unis mais en Amérique du Sud, ils longent la Cordillère des Andes et c’est tout droit »
    On calcule les km : « C’est humainement impossible. Ah ! Ces jeunes ! »

    Janvier 2014 :
    Grosse magnifique claque : ils ont réussi ! « Ils l’ont fait » !
    Sans bus, en franchissant les Andes, en bravant la canicule, la tempête, la faim, la soif, la douleur, la chiasse.
    Avec eux, nous avons rêvé (beaucoup), ri (souvent), pleuré (j’avoue), souffert (si, si !), tremblé (parfois)
    Nous avons eu l’honneur d’être spectateurs d’une aventure humaine magnifique au scénario palpitant, avec des acteurs bluffants évoluant dans des décors époustouflants. Dans un style littéraire choisi, ils nous ont fait partager leurs émotions, leurs doutes, leurs joies, leurs valeurs avec beaucoup d’humour et d’humilité. Au travers des challenges et des devinettes culturelles (ou pas), ils nous ont impliqué dans leur aventure. Nous nous sentions acteurs seconds rôles et fiers de l’être.

    Aujourd’hui c’est fini, qu’allons nous devenir ? Ah ils parlent de repartir ! C’est tant mieux ! Pourvu qu’ils continuent de suivre le conseil avisé d’un certain Che : « Soyez réalistes, demandez l’impossible »

    Les Chandoux qui vous admirent

    1. Vous a-t-on prévenu qu’il y avait un multiplicateur de points de Kikora pour le plus beau commentaire ?
      Piouh, je suis de plus en plus pressée de rentrer, moi. Mais survivrons nous aux fricandelles belges ?

      Grosses bises à vous quatre
      Ta soeur

  4. Félicitations, vous êtes arrivés au bout de cette formidable aventure. Ce fut un plaisir de vous lire chaque semaine et d’essayer de répondre à des devinettes que je comprenais à peine (oui je vous lisais souvent le samedi soir). En plus, je vous ai piqué plein de photos pour mettre en fond d’écran. Maintenant une nouvelle aventure commence pour vous: le retour dans les Ardennes (je sais que moi je ne m’en suis toujours pas remis) alors bon courage. Bon je ne parle pas espagnol mais je tente une conclusion: Hasta la vista, baby!

  5. Et voilà, ce qu’on redoutait le plus : le titre de ce post « EL CALAFATE ». maudit soit’il, beeeerrrkkkk, ça y est, c’est la fin ??? non pas rentrer, pas revenir, continuer de nous faire rêver, rire, pleurer (bravo Béa, tu y est arrivé…)…………… Bougres d’explorateurs de haut vol, de « vélicouchistes » de folie, de découvreur d’horizons lointains et magnifiques. Vous nous avez vraiment fait du bien, et ouais, vous n’avez pas eu que la mission de réussir votre challenge, tout a été réciproque sans le vouloir. Allez les amis, « requinquez-vous » (c’est du provençal, ça veut dire : refaites-vous une santé, en gros) dans vos Ardennes. Soyez fiers, votre vie ne sera plus la même, bien que vous serez chez vous avec vos familles et vos potes. Fini la routine, vous êtes condamnés à faire d’autre projets de découvertes à vélo qui vont encore nous faire « titiller les neurones ». C

  6. Arrrrggghhhh…j’avais pas fini ma phrase……….!!!!!!!!Donc : continuez votre vie remplie de curiosités et de richesses qui vous font avancer dans le bon sens…. Les amis, soyez heureux…
    Bon vent et peut-être à un de ces 4 sous le soleil de la Gwada…
    On vous embrasse bien fort, et encore bonne fête pour le 25. On pensera à vous. Et comme on dit ici « tiembé raid, pas moli » : tenez bon (avec un petit clin d’œil du côté d’en dessous la ceinture, ben ouais, expression antillaise quoi !!!)
    Pierrot : la Présidente de l’Argentine, elle de « gauche-caviar-corrumpue » jusqu’aux os…….. Une tit’précision…
    Tiens à cette heure là, vous êtes sûrement au-dessus de nos têtes…. ça fait drôle d’y penser…
    Voilà, cette fois-ci j’ai fini

  7. Coucou bonne fin de voyage. Je suis déconnecté depuis 15 jours. Bisous et bon retour à vous deux et que ce voyage marque à jamais vos esprits. Thierry.

  8. Bonjour
    un petit mot pour vous souhaiter un bon retour et un grand merci pour m’avoir fait voyager au gré de vos aventures. Bravo à vous deux
    bises

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