Marina

06/09/2013 : Marina

Comme annoncé précédemment, nous avons quitté le tracé de la Sierra Cascades et donc nos cartes où étaient mentionnées toutes les infos utiles aux cyclistes (campings, épiceries, réparateurs vélos …) C’est vrai que c’était très confortable de savoir où se ravitailler le midi, où dormir le soir, connaître les difficultés du relief pour les jours à venir.

Bref, nous voilà donc redescendus de la montagne et retrouvons des chaleurs caniculaires. Près de 40°C. Nous traversons la plaine californienne en quatre jours. Nous suivons des routes tirées au cordeau qui traversent des plantations de pommiers, fraisiers, oliviers, vigne, maïs, amandiers, pistachiers.

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A priori, c’est bientôt la période de la récolte de la pistache !

Les cultures s’étendent à perte de vue et une nouvelle fois, ça irrigue à tout va. Les rivières croisées sont toutes à sec. Je ne sais pas d’où vient toute cette eau. Les odeurs de produits chimiques sont assez présentes. La plaine est toute plate et pour la première fois depuis notre départ, nous pédalons juste pour avancer et n’éprouvons aucun plaisir.

 

 

Nous arrivons à Madera. Nous avions repéré un camping sur internet. Une fois sur place, nous nous rendons compte que c’est un lotissement de mobil home. Nous demandons notre chemin, mais plus de 80% de la population est hispanique, et les deux premières personnes rencontrées ne parlent pas anglais. Nous finissons par trouver un anglophone qui s’étonne de nous trouver là, vu qu’à priori, il n’y a rien à voir. On confirme. On finit par trouver le camping de la ville. Il y règne une drôle d’atmosphère. Les campings cars ne sont pas rutilant comme tous ceux que l’on a pu voir jusqu’ici.

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Les gens semblent tristes comme si ils n’étaient pas en vacances. Et pour cause, ils ne le sont pas, ils vivent à demeure dans leur caravane. Effectivement, ça peut rendre aigri, on sent que la crise est passée par là. C’est aussi ça l’Amérique.

Nous continuons notre route sur 70 kms d’autoroutes (sur la bande d’arrêt d’urgence). La route est super crade, on pédale entre les charognes de biches, de coyotes, d’écureuils, un vrai charnier. Le bruit constant des voitures et camion est assourdissant. On arrive à Gilroy. Une nouvelle ville d’environ 40 000 habitants construite comme toutes celles que l’on a croisées jusque-là. Deux autoroutes qui se croisent nord sud et est ouest. Des quartiers résidentiels construits en damier, des zones commerciales avec partout les mêmes enseignes. Jamais nous ne verrons une place avec jardin public, terrasses de café, marchand de journaux, boulanger. Ouh là, ça fleure un peu le mal du pays tout ça.

Et là, au détour d’une route, le truc qui te sauve la journée. Nous passons devant un concours de lancer de lasso. On lâche une vache, deux cavaliers lui courent après, le but étant d’immobiliser la bête. Alors là, si c’est pas l’Amérique un spectacle pareil !

 

 

 

Mais ne perdons pas le fil, nous arrivons donc à Gilroy le jour du Labor Day (fête du travail donc férié). Ceci dit, on n’aura jamais vu autant de camions rouler pendant ce jour férié. Nous arrivons donc dans un RV Park mais l’accueil est lui, bien fermé. Nous faisons le tour, a priori, il n’y a pas d’emplacement prévu pour les tentes. Nous rencontrons Teresa, complètement exaltée par notre voyage qui nous propose de planter derrière son camping-car, elle propose même de ramasser les crottes de son chien avant qu’on s’installe. Cool. Le terrain s’avère être un talus large comme mon matelas. Alors pour faire tenir la tente … Nous la remercions de son offre mais préférons trouver ailleurs. Avant de partir, elle nous donne des barres céréales et des crakers. Finalement au fond du camping, on repère un petit coin herbu propice à un plantage de tente.

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Pierrot n’a pas fini de dérouler la tente qu’une nuée de gamins nous entoure. Aucun ne nous demande d’où l’on vient, ou des renseignements sur les vélos. La seule question que l’on a eue est celle de Ernesto, huit ans, « vous avez l’autorisation du propriétaire pour planter là ? ». Une graine de Ranger Mary. L’étonnement passé, on plante quand même. C’est férié, en partant tôt demain matin, ils n’y verront que du feu. Ola Ernesto, donne-moi les codes des portes des sanitaires et on sera comme des coqs en pâte. Sauf qu’à 20h, la patronne déboule pour la ronde journalière et nous informe que ce parc est réservé au camping-car. On n’est pas dans un state park, ici. Ben oui, mais on ne trouve pas de camping qui accepte les tentes. Elle nous répond que ce n’est pas son problème. Et là, je croise les doigts, les orteils, tout ce qui se croisent pour pas que mon Rottweiler de Pierrot se mette à aboyer. Mais non, il la gère très diplomatique et charmeur, et nous lui promettons de partir le lendemain matin à la première heure. Elle finit par nous serrer la main en jetant un dernier regard au réchaud qui cuit nos œufs. « En plus vous cuisinez, alors qu’il y a des enfants ! » Je m’interroge encore sur cette dernière remarque. Notre Primus est loin d’être un lance flamme quand même. Le lendemain matin, nous sommes réveillés par une odeur insoutenable d’ail. Ah oui, on ne vous a pas dit, Gilroy est « la capitale mondiale de l’ail ». Hier étant férié, l’usine ne devait pas tourner. Autant dire que Pierrot était heureux. Manquerait plus que notre prochaine étape soit la capitale du vinaigre.

Nous franchissons une dernière chaine de montagne beaucoup moins élevée que précédemment et arrivons à la côte Pacifique.

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Nous nous arrêtons à Marina dans un camping à 500 mètres de la plage pour 36 dollars. Les prix ont un peu flambé par rapport à ceux pratiqués en montagne. En plus, on a beau être en septembre, tout est blindé. Après quelques recherches sur internet, nous nous rendons compte que finalement il n’est pas si cher. Puisque un peu plus au sud, on arrive à 50 dollars. Nous demandons donc pour rester plusieurs jours mais la patronne nous informe que c’est complet. Mon anglais est peut être médiocre, mais mes yeux de Droopy sont imparables. Du coup, on se retrouve pour cinq nuits entre deux lodges, sur un petit carré de pelouse, avec table et barbecue privatif, loin des bichons qui gueulent toute la journée enfermés dans les camping-cars et les casse c … qui écoutent du Cat Stevens jusque minuit et demi.

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Luxe suprême, la patronne du camping m’a prêté une glacière et nous pourrons donc profiter pendant quelques jours de jus d’orange, lait, yaourts, fromage …

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Sur les quatre paquets de crakers offerts par Teresa, trois auront été boulotés par des oiseaux pendant que nous étions sur la plage. Jamais vu de bestiaux aussi morfales que dans ce pays. Nous trempons pour la première fois nos pieds dans le Pacifique et voyons près de nous une dizaine de dauphins. Magique …

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J’ai profité d’être dans une grande ville pour me racheter un short à ma taille, ce qui m’en fait deux dans ma garde-robe et devrait faciliter la rotation durant les jours de lessive. Limite si je n’ai pas dû choisir au rayon enfant, pour deux raisons. Les tailles au rayon femme sont vraiment monstrueuses et de deux, j’ai vraiment beaucoup maigri. Je n’ai plus un pet de cellulite. Ça m’a fait rire l’autre jour de me voir de profil dans un miroir car on ne distingue plus le devant du derrière. Plus de sein (déjà que c’était pas terrible avant), plus de cul. Depuis, on m’appelle « la planche ». Ça devrait faciliter les rencontres avec les surfeurs.

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Introduction

Bonne rentrée à tous les collègues ! Que cette année soit clémente, les weekends longs et les élèves souvent malades (aphones de préférence). Une pensée pour vous depuis la côte californienne. Pour les collègues de Rimogne, vous avez un petit message spécialement dédié dans la rubrique du même nom. Points bonus pour ceux qui comprennent ce message et qui apportent une réponse crédible avant le prochain post.

D’autre part, cet arrêt de cinq jours marque vraiment pour nous le début des vacances…

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Comprenez bien qu’avant, nous étions vraiment à bloc. Cela fait des mois (voire des années) que nous préparons ce projet, que nous travaillons à l’itinéraire, que nous étudions et choisissons le meilleur matériel possible, que nous investissons tout notre temps et notre argent dedans… Notez bien le vocabulaire : préparer, travailler, étudier, investir… Ce ne sont pas des vacances ! Peut-être l’avons-nous joué trop sérieuse, mais l’ambiance « pas droit à l’erreur » commençait à nous peser, ainsi que l’état d’esprit étatZunien, ainsi qu’un début de poussée et une lassitude générale… Bref, le fait d’être vraiment en vacances, à ne rien faire qu’à aller sur la plage et au Walmart (Génial ! 2 litres de Pespsi pour 1 $ ! Super ! 3 kg de steaks de bœuf transgénique pour 4$50 ! Achète ! Achète ! On en mangera 2 et on donnera le reste aux dauphins !) avec surtout une glacière à disposition… Alors TOUS ! Je pense bien fort à vous, mais les vacances, c’est quand même sympa !

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Qwerty vs Azerty (ou comment la confusion peut naître dans un esprit pourtant sain)

Après maintenant deux mois de voyage – ou peu s’en faut – j’ai cru remarquer quelques problèmes de conversion pour le passage des messages de la norme française (azerty) à la norme américaine (qwerty). Ainsi, certains mots sont difficilement compréhensibles car les accents sont transformés en signes dénués de tout sens. Je suis sûr que vous avez tous été confronté ou avez entendu parler de ces problèmes de conversion… Par contre, je pense avoir remarqué une nouvelle anomalie dans le passage azerty / qwerty, à savoir, l’inversion non systématique de deux lettres !

En effet, cela fait plusieurs fois que je remarque dans les commentaires élogieux dont vous nous abreuvez (merci à vous) qu’un mot – toujours le même – est victime de cette inversion de lettres.

C’est amusant, car il n’y a qu’une lettre sur deux qui est touchée par ce phénomène : le G est remplacé par un V ! Vous pourrez le constater en regardant les commentaires où on me complimente assez souvent (même si j’ignore comment certains sont au courant…) en me disant : « quelle verve ! »

                Je tiens tout d’abord à vous remercier, et à vous dire que je n’y suis pour rien…

Quand ma Muse m’amuse, mon mat muse et s’amuse, ça m’use !

 

Jouons avec les mots (ou le mystère des EtatZuniens  totalement hermétiques aux jeux de mots et au second degré… ne parlons pas du troisième…)

Pour rester sur l’esprit de l’article précédent, et comme j’ai besoin d’un public, et comme les Américains n’y comprennent rien de rien…

(Attention, contrairement à ce que diront les mauvaises langues, ce n’est pas uniquement la faute à mon anglais ! J’ai en effet souvent fait rire d’autres anglophones !)

… je vous fais don d’une nouvelle rubrique composée de petites devinettes et d’histoires drôles (ou pas) inventées par mes soins. Les solutions seront données dans le prochain post.

 

1)      Retrouve la fin de cette maxime franco-anglaise :

« « Quand Maman push ! ………………………………………. « 

la réponse peut être apportée par 1 mot français + 1 mot anglais, ou par 2 mots français.

 

2)      Histoire drôle (inventée maison) pour laquelle la meilleure réaction que j’ai pu obtenir est un : « oh… ok… I understand… » Je vous la fais en ne traduisant que le traduisible :

Vous savez ce que les Républicains disent d’Obama ? Qu’en 2008 Obama était «a new hope » (un nouvel espoir) ; mais que maintenant, avec ses lois sociales c’est un « hold up » / « old hope »…

Et pourtant, on n’a pas encore rencontré de fan d’Obama… Gentils, mais cons…

 

3)      Une devinette sale et culturelle, extrêmement difficile (voire impossible) à trouver pour celui qui n’a jamais fait de camping aux USA…

Savez-vous pourquoi, quand nous traversions les immenses champs de maïs américains dans une odeur plus que fétide, j’ai dit à Béa : « C’est à leurs dents bleues qu’on reconnaît les gros mangeurs de maïs ! »

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25 réflexions sur « Marina »

  1. Salut mes amis!
    Content de vous savoir en « vacances », prenez le temps et s’il te plait, prends les dauphins en photos ou vidéo!
    Tu vas pouvoir aussi t’essayer au surf avec ta toute nouvelle planche…Dis nous aussi si les californiennes sont comme à la télé ou si elles ont 150kg de plus…
    Maman push…bébé short?

    Et sinon, quel est le point commun entre la sodo et les épinards?
    .
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    .
    .
    Même avec du beurre, les enfants n’aiment pas! argh!
    Sinon je vais peut-être vendre un bouquin à ta remplaçante…

    Gilroy? Roi car encore moins présent que toi! petit padawan!

  2. D’après certaines recherches de scientifiques mexicains de l’IPN, le maïs bleu contient moins d’amidon et un indice glycémique plus bas que le maïs blanc. En apportant moins de calories il est idéal pour l’alimentation et surtout pour éviter les maladies telles que le diabète. Par ailleurs, sa couleur bleue est due à la présence d’anthocyanines (composés considérés comme antioxydants que l’on trouve également dans les fruits bleus ou mauves ou dans le vin rouge). Pour la préparation de tortillas, tlacoyos, gorditas, atoles et pinole.
    Et donc, comme le maïs est bleu, celui qui en mange beaucoup a les dents bleues… Le problème, c’est que vous n’êtes pas au Mexique. Bon, ben je ne sais pas du coup. De toute façon, c’est impossible à trouver alors…
    Sinon, à noter : il y a certaines vidéos que l’on (en tout cas nous) n’arrive pas à voir car figure la mention « cette vidéo est privée » (ex : celle du lasso). Pouvez-vous faire qq chose ?
    Profitez bien du Pacifique et des plaisirs de la plage. Descendez-vous par la côte ? Bonne route à vous, Los Angeles est à l’horizon. Biiiiiiiiz

    1. Effectivement, c’est impossible à trouver
      Problème de vidéo résolu, merci d’avoir prévenu.
      Oui on va longer la cote. Je viens de passer des heures sur internet pour trouver des campings pas trop chers. C’est la misère !! Pire que la côte d’azur. Va falloir warmshowé à mort.

      1. Merci pour la vidéo du lasso (sans son ?). Ca valait le coup, j’ai bien cru à 26 secondes que le Lucky Luck allait vous saucissonner ! Après le décor, voici les personnages du roman de Pierrot ?

  3. Pour les mangeurs de maïs avec des dents bleues, cela peut provenir d’une contamination bactérienne type E coli car ils mangent du maïs sans se laver les mains et après avoir fait caca. Cela leur donne les dents bleues signe d’une possible septicémie… Quand on dit qu’il faut se laver les mains avant de manger c’est pour éviter de ressembler à barbe bleue
    peut être que quand maman push, caca out
    bisous

  4. J’ai jamais été douée pour les devinettes, mais je sais que (normalement, quand on a de la chance…) quand maman push, bébé goes out!
    Pour les dents bleus, je sais que certains fongicides appliqués sur la vigne sont bleus, alors par extrapolation, je me demande si ce n’est pas le cas aussi pour le maïs. Et comme les Etats Unis ne sont pas à la pointe de l’agriculture durable… Si c’est ça évitez de trop traîner dedans d’ailleurs, c’est une belle saloperie!
    P.S.: désolée, quand tu m’as demandée si j’étais là, j’étais partie faire ma lessive…
    Bisous!

  5. Comme la plage et le soleil semblent loin désormais. Les forçats ont repris le boulot pendant que d’autres se font bronzer… chacun ses chaînes et certaines sont encore plus douloureuses que d autres !
    Ma proposition : Gilles roi du combat du syndicat pour la SEGPA. Je sais, la rime est pauvre, mais je n ai pas de verve, moi !
    Bises à tous les deux.

  6. encore beaucoup de plaisir à lire. hep! attention à toi Béa! ne maigrit pas de trop! sinon, Pierrot va être obligé de te tirer dans les côtes!!!
    Je ne me rendais pas compte que voilà déjà 2 mois que vous êtes partis! Bien à vous et gardez vous bien!
    Catherine

  7. Copie à revoir… Alors là je grommelle, déjà que je m’en bouffe toute la journée des cours, alors si même ma propre famille s’y met… Vous voulez m’achever ou quoi??? Bon allez je vous laisse, je vais prendre une douche bien chaude et me mettre sous ma couette dans mon lit douillet (oui je sais elle était facile celle-là!);).
    Bises

  8. bonjour.c’est vraiment génial! je viens de découvrir votre site avec mamé.
    je viens de m’inscrire pour avoir de vos nouvelles et pour voir où vous allez car je suis passionné de vélo.bon courage

  9. Hello les aventuriers comment allez vous ?
    Nous sommes un peu inquiets du coté de Nuisement car nous n’avons plus de vos nouvelles.
    En espérant que tout va bien moralement comme physiquement,nous vous envoyons plein de courage.
    bises
    Nadège et laurent

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